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HONG-KONG (MPE-Média) -La filiale de trading et de gestion de contrats à terme sur les matières et les produits dérivés financiers de la bourse de Hong-Kong (HKEx) et le bureau des affaires financières de Tianjin (Chine) ont signé une entente préalable de coopération et d'échange d'informations, annonce HKEx ce jeudi 6 juin. Détails et analyse.
Ce "memorandum of understanding (MOU) a été signé à Tianjin, l'un des principaux ports chinois pour les matières premières sidérurgiques et l'importation de métaux non ferreux par MM. Xu Chunmeng, chef du bureau de Pékin de HKEx et Du Qiang, Directeur général du bureau des affaires financières de Tianjin.
Hong-Kong : la fameuse "baseline" asiatique, dont la bourse se rapproche de ses partenaires naturels de Chine intérieure (ph SD HKEx)
Le Député-maire de Tianjin M. Cui Jindu et plusieurs officiels de Tianjin assistaient à cette signature aux retombées économiques stratégiques pour les deux parties, compte tenu de leurs positions respectives dans les secteurs d'activités industrielles et financières qu'elles contrôlent.
La bourse de Hong-Kong (HKEx) a fait l'acquisition du London Metal Exchange (LME), la bourse des métaux non ferreux de Londres en 2012, avant de lancer récemment son propre service de commerce de valeurs dérivées à terme et de cotations asiatiques des métaux du LME, dont la durée d'activité quotidienne vient d'être encadrée et réduite à une "fenêtre" de cinq minutes par jour pour réduire le risque d'hyper volatilité des cours avant cette annonce, voici tout juste quelques jours.
Des stocks flottant
La signature de cet accord entre HKEx et ses services d'échanges et de "clearing" et le bureau pékinois des affaires financières de Tianjin devrait renforcer l'influence de Pékin sur les prix des produits dérivés, dont la valeur se fonde sur des stocks flottant en mer ou à terre dans les docks du grand port chinois de Tianjin comme ailleurs dans le monde, qu'il s'agisse de futures sur des tonnages de minerai de fer, de cuivre, d'aluminium ou d'autres matières premières dont la valeur fluctue au gré du nombre et de l'importance des transactions passées et des quantités physiques immobilisées par ces échanges à terme.
L'Asie n'est pas la seule à pratiquer ce type d'échanges financiers sur des produits dérivés adossés à des matières premières, contrats qui sont souvent utilisés par les grandes banques pour soutenir les prix des métaux, surtout dans des périodes comme celle-ci où les prix du minerai de fer, de l'acier et des métaux non ferreux sont sous pression baissière partout dans le monde, y compris pour les prix des ferrailles d'acier et des déchets de métaux non ferreux, que la toute relative baisse de la croissance en Chine et la récession en cours en Europe continue à déprimer.
Bank of America Merril Lynch dénonçait déjà l'an dernier dans une note confidentielle résumée par nos soins ce travers spéculatif qui altère la vitalité des marchés et rend opaque aux analystes et aux acheteurs la réalité des valeurs à la tonne spot ou à terme normalement issue du seul résultat du rapport réel entre l'offre et la demande.
15 reventes consécutives de lots d'aluminium
Récemment, BNP Paribas a acheté et revendu plus de quinze fois consécutives un volume important d'aluminium primaire physiquement stocké mais du coup immobilisé dans un dépôt du LME situé dans un grand port du nord de l'Europe.
HKEx et Tianjin sont donc à bonne école, avec une différence de taille : les échanges asiatiques font à présent référence par leur poids tant physique que financier supérieur à la moitié des volumes mondiaux. Londres n'est donc plus la capitale mondiale des échanges de métaux non ferreux. Toutes les banques partenaires du LME clearing office ont ouvert des bureaux auprès de Hong-Kong Exchange et clearing Ltd pour pouvoir continuer à bénéficier d'une partie au moins des profits réalisés à partir de cette bourse chinoise - de plus en plus contrôlée par Pékin - qui affiche sereinement sa volonté de confirmer son rôle de première place mondiale pour l'échange de commodités.
Hong-Kong est "la porte ouverte entre le marché chinois et ceux de l'Occident", déclarait cet hiver sur son blog le PDG d'HKEx M. Charles Li, également patron du LME de Londres et membre du bureau politique du Parti communiste chinois de Shenzen, la grande métropole voisine de l'ex possession britannique.
L'annonce de cet accord entre HKEx et Tianjin intervient en même temps que celle du prochain départ du DG du LME M. Martin Abbott (lire l'article suivant).
Jo Gatsby
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Mis à jour (Samedi, 12 Novembre 2016 11:16)