NANTES (MPE-Média) – La 5ème édition des « Journées Hydrogène dans les territoires » organisées par l’AFHYPAC (Association française pour l’hydrogène et les piles à combustible) les 20 et 21 juin à Nantes présente les nouvelles solutions de mobilité à l’hydrogène sur route, sur l’eau, dans la cité comme en milieu rural. Détails.
Accueillies par Nantes métropole en présence du Président de l’ADEME Bruno Léchevin, ces 5èmes journées AFHYPAC (Association française pour l’hydrogène et les piles à combustible) « hydrogène dans les territoires » mixent projets urbains, ruraux, industriels et leurs modèles économiques, explique Philippe Boucly, Vice-Président de l’association. Plusieurs centaines de professionnels et d'élus régionaux venus de toute la France participent à ces journées.
La nouvelle Toyota Miraï, l’une des vedettes de ce salon nantais a une autonomie d’environ 500 kms (ph MPE-Média)
Mobilité, hydrogène stationnaire, hydrogène pour l’énergie et son stockage se développent dans les territoires. L’Appel à projets de 2016 a déclenché une soixantaine de « métaprojets » répartis dans une centaine de sites dont 39 ont été labellisés fin 2016.
Le « Club des élus ambassadeurs de l’hydrogène » a été créé dans ce cadre. Son but sera de faire sortir le sujet H2 des silos et de réduire les obstacles à la réalisation des projets intéressants à l’avenir.
GD : MM Bruno Léchevin, Pdt de l’ADEME, Philippe Boucly, VPdt de l’AFHYPAC, Luc Bodineau (ADEME – Ph MPE-Média)
Après quelques années de lente progression, la réalité de l'usage de l'hydrogène sur le plan de la mobilité verte comme dans d'autres secteurs comme le bâtiment à énergie positive et décarbonnée progresse.
L’AFHYPAC doit lancer ce jeudi dans le cadre de l’Alliance pour l’industrie du futur une « l’Initiative France Hydrogène » associant chercheurs et industriels : « nous allons massifier et chercher à faire baisser les coûts d’exploitation de l’hydrogène », ajoute Philippe Boucly, un ancien dirigeant de GRT gaz.
L’ADEME suit le dossier H2 de plus en plus près
« L’ADEME soutient différentes applications de l’hydrogène depuis près de 15 ans. C’est un des leviers de la transition énergétique. La compétitivité des énergies renouvelables crée des opportunités pour l’hydrogène, des perspectives de flexibilité pour la production énergétique », renchérit Bruno Léchevin, Président de l’ADEME. 800 000 véhicules à l’hydrogène servis par des stations dans les territoires devraient circuler d’ici 2040, note la même source.
L’ADEME soutient des projets tels que « NAVIBUS », « GRHYD » (démonstrateur de power to gas coordonné par Engie) pour l’habitat, des innovations et des études prospectives. L’agence étatique de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie participe aux travaux règlementaires avec les acteurs et sur l’acceptabilité environnementale de l’hydrogène.
Le « Navibus passeur de l’Erdre » présenté à Nantes, baptisé « Jules Verne 2 » en hommage au grand écrivain nantais que la mobilité à l’hydrogène aurait passionné (ph MPE-Média)
Deux piles à combustion hydrogène équipent ce Navibus conçu et mis en service prochainement sur l’Erdre pour franchir cette petite rivière nantaise affluente de la Loire (ph MPE-Média)
Le Renault Kangoo ZE à l’hydrogène a été un des premiers utilitaires français produit (ph MPE-Média)
Philippe Boucly énumère les projets en cours de développement en France, tels que « Jupiter 1 000 » premier démonstrateur Power-to-gas raccordé au réseau à Fos-sur-Mer, la flotte HYPE de taxis parisiens à l’hydrogène, un site de production en Corse.
« En Loire-Atlantique, nous avons ouvert plusieurs projets autour de l’eau, du courant, nous croyons à la mixité des solutions plutôt qu’à une solution unique », explique Bertrand Affilé, Vice-Pdt Nantes-Métropole et maire de Saint-Herblain (Loire-Atlantique).
Nantes va accueillir « Energy Observer » cet été, catamaran laboratoire flottant équipé pour stocker de l’énergie à partir d’hydrogène avec le concours du CEA Liten. Ce bateau débutera ensuite une navigation de six ans autour du monde.
Trois ou quatre modèles de voitures fonctionnent en France : le Kangoo ZE équipé par Symbio Fcell (Hyway I en région Auvergne Rhône-Alpes), la Toyota Miraï, etc.
A l’échelle européenne, un projet est lancé pour équiper à l’hydrogène un millier de bus dans plusieurs pays. La Chine voudrait équiper trois mille bus.
Luc Bodineau (ADEME) évoque les débuts de la production d’électricité à l’H2 à la Réunion (Cirque de Mafate) et en métropole pour des quartiers.
Les grands groupes adhèrent à l'AFHYPAC
Ce qui a aussi changé en peu d’années, c’est semble-t-il le ralliement à l’idée Hydrogène et à l’AFHYPAC de plusieurs grands groupes côtés en bourse (Air Liquide, AREVA H2, AXA, Engie, Michelin, Dassault, Carrefour, Toyota, etc.) et de centres de recherches parmi les plus réputés au niveau français et mondial.
« Les équipementiers automobiles FAURECIA, PLASTIC OMNIUM nous ont rejoint suite à une prise de position de la plate-forme automobile. Un grand nombre de PME-PMI nous ont rejoint, jusqu’à 38 à ce jour », note Philippe Boucly.
« EDF jusqu’ici réservé parle de plus en plus hydrogène, est présent dans le projet de Mafate à La Réunion » note P. Boucly. Côté nucléaire, l’intérêt est aussi porté sur les capacités de stockage et de flexibilité en production représentées par l’Hydrogène.
Quid du coût de l'hydrogène?
Quid des coûts de l’hydrogène ? « Il faut compter pour 1 kilo d’H2 entre 1 à 2 euros en sortie de transformation classique à partir de méthane. En le créant avec de l’électricité, par électrolyse, il faut compter entre 6 et 8€/k. Ajoutons que 1 kilo d’H2 permet de faire environ 100 kms en voiture sans payer de taxe. Depuis le début 2016, la France exonère de la CSPE l’énergie produite de cette façon », précise le Vice-Président de l’AFHYPAC. Rentable, donc, l’H2 le sera encore plus lorsque son usage sera plus répandu.
Christophe Journet
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Mis à jour (Lundi, 31 Juillet 2017 14:44)