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ANGERS (MPE-Média) – Président de MCA Finance, gérant de portefeuilles et d’actifs dans l’ouest de la France, Patrick Creuzé répond à nos questions sur la sortie de pandémie. Il anticipe un regain d’inflation à 2% voir 3% d'ici à 2022 alors que le gouvernement vient de l’estimer à seulement +0,5% dans son projet de loi de finances du 15 avril.
En 1968, c’est l’outil de production qui a été bloqué, pas la consommation comme aujourd’hui, c’est là où se pose une question réelle pour la sortie de crise : Nous allons avoir une forte poussée de l’inflation d’ici à un ou deux ans, analyse Patrick Creuzé, Président de MCA Finance.
Ce qui s’explique pour au moins 2 raisons : « La première c’est qu’il va falloir augmenter les bas salaires des soignants, des enseignants, des pompiers et des forces de l’ordre. La 2ème, c’est qu’on va avoir une confrontation de l’offre et de la demande, et comme les gens ne demandent plus rien, ils épargnent ou au moins ne dépensent pas », explique Patrick Creuzé.
« Ceux qui ont du pouvoir d’achat réel une fois payées leurs charges n’utilisent pas leurs moyens. Ils thésaurisent. En mai-juin-juillet 2020, les gens vont se faire plaisir, ils vont acheter en France, deux fois plus parce qu’ils n’auront pas le droit d’aller à l’étranger», continue cet expert des valeurs boursières et de l’économie au quotidien depuis plus de 35 ans.
Dès la fin février 2020, l’indice ROSAMON-MPE-Média indiquait une chute violente et inédite des valeurs à terme à un an (Source Lettre MPE-Média janvier-février 2020 n° 57)
Hausse des prix, des salaires, inflation plus haute en 2020
« Il y aura à la fois une hausse générale des salaires et des prix. À quoi servira cette inflation ? Au remboursement de la dette, en partie au moins. A la fin de la pandémie, nous devrions en être à 2 700 milliards d’euros de dette publique et avec une balance commerciale de nouveau positive pour la première fois depuis des années. À 2% ou 3% d’inflation d'ici 2022, pour les recettes fiscales et tout le reste, on récupère en quatre ans l’excédent commercial et une partie de la dette sera allégée ».
La réponse du Ministre du Budget M. Darmanin ce 15 avril choque M. Creuzé en tant que chef d’entreprise (prime de 500 à 1 000 euros aux fonctionnaires que le privé devrait selon aussi payer à ses salariés mais ne pourra pas payer faute de trésorerie suffisante) : « Ils ont un emploi et on leur demande d’en faire un métier sans compter pendant quelques mois seulement. Or nous ne sommes pas dans une période de crise financière exceptionnelle ni d’attentats, mais dans une pandémie mondialisée. Cette réponse n’est pas appropriée. Le problème chez Macron n’est pas l’homme c’est le système qui l’entoure. Il est mal entouré », conclut M. Creuzé.
Nouvelles données budgétaires gouvernementales françaises au-dessus et prévisions de croissance par différents anaystes consultés par le gouvernement (Source Bercy)
Ce même mardi, le gouvernement rend public son projet de loi de finances rectificative pour 2020 basée en partie sur le fait que « L’inflation, au sens de l’IPC, diminuerait à + 0,5 % en 2020 après + 1,1 % en 2019 sous l’effet des prix de l’énergie », avec une inflation sous-jacente « stable à + 0,8% en 2020 » pour un produit intérieur brut en recul de 8% sur l’année en cours. Soit moins que ce qu’anticipe le gérant de MCA Finance. Le gouvernement ajoute que « l’inflation totale diminuerait à + 0,5 % en 2020, après + 1,1 % en 2019, principalement du fait de la baisse du prix du pétrole liée à la chute de la demande.
Le gouvernement très - trop - prudent dans ses prévisions
Le gouvernement précise dans son projet de loi de finances rectificative pour 2020 que « au-delà de la nature et de la durée des mesures pour lutter contre l’épidémie qui conditionneront le recul sur le premier semestre 2020, la capacité de rebond de l’économie française dépendra fortement du rebond des économies partenaires et de l’évolution du contexte international, ainsi que de la rapidité du rattrapage de la consommation intérieure ».
Enfin le gouvernement note que « Ce scénario économique repose sur l’hypothèse d’un prix du baril de Brent à environ 30 € remontant progressivement jusqu’à la fin de l’année vers 35 €. Cette hypothèse est entourée d’une forte incertitude quant à l’évolution de l’offre et de la demande au niveau mondial, dans un contexte de volatilité élevée. Les cours boursiers sont très volatiles en ce moment et leur dégradation ou amélioration pourrait constituer un soutien ou un frein à l’activité mondiale et française. »
Christophe Journet
Rédacteur en chef de MPE-Média
Mis à jour (Vendredi, 22 Mai 2020 22:41)