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PARIS (MPE-Média) – À l'approche des élections européennes (prévues du 6 au 9 juin prochain), la Fédération des Entreprises du Recyclage (FEDEREC) et la Fédération nationale des Activités de la Dépollution et de l’Environnement (La FNADE) ont communiqué à la presse leurs préconisations pour la prochaine mandature. Détails.
FEDEREC rappelle « l'importance cruciale de cette échéance pour le secteur du recyclage des déchets. Ces élections représentent une opportunité déterminante pour orienter les politiques environnementales et économiques de l'Union européenne ». FEDEREC insiste sur « la nécessité d’y prendre part pour soutenir et renforcer les pratiques de recyclage et du réemploi, essentielles à la transition écologique et à l'économie circulaire et un certain nombre de propositions ».
« Le secteur du recyclage est un atout majeur dans notre quête de décarbonation, mais également un rouage essentiel et incontournable au service de la réindustrialisation et de la transition écologique » martèle FEDEREC.
Actuellement, 11,5 % des matières premières utilisées par l'industrie européenne proviennent de matières recyclées[1], il est donc primordial pour tous « d'accélérer le développement du recyclage en Europe afin de tenir nos objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Pour exemple, le recyclage d'une tonne de ferrailles permet d'éviter l'équivalent de 57 % des émissions de CO2 nécessaires à la production d'une tonne d'acier primaire. Ce pourcentage monte à 89 % pour le recyclage du PEHD (polyéthylène haute densité), 93 % pour le recyclage de l’aluminium et 98 % pour le recyclage des textiles ». [2]
« Recycler davantage de plastiques renforce la prévention de la pollution marine : en recyclant le plastique, moins de déchets plastiques finissent dans les rivières, lacs et océans, prévenant ainsi les dommages à la vie marine et aux écosystèmes », stresse FEDEREC. Par ailleurs, FEDERC pense qu’il devient urgent « de construire un modèle permettant de sécuriser une disponibilité de matières stratégiques à l’échelle européenne en encourageant la consommation de ces matières premières issues du recyclage, face aux tensions existantes et à l'instabilité mondiale. »
Pour comparaison, alors que 70 % de l'acier neuf est produit à partir d'acier recyclé aux Etats-Unis, le pourcentage s'élève à seulement 55 % dans l'Union européenne, pourtant pionnière en matière de réglementation environnementale. Au cœur d’une économie circulaire européenne puissante, le recyclage et la consommation des matières produites permettent de renforcer la résilience de nos chaînes d'approvisionnement en fournissant localement des matières indispensables pour répondre aux besoins des industries tout en renforçant le tissu économique et créant des milliers d'emplois non délocalisables.
Il apparaît alors primordial à FEDEREC de pousser le développement du recyclage en investissant dans l'innovation technologique et la mise en place d'infrastructures tout en encourageant les pratiques durables de l'économie circulaire afin de tirer pleinement parti des avantages économiques et environnementaux du recyclage.
Les propositions de FEDEREC pour la mandature 2024-2029
1. Faire reconnaître à l'échelle européenne le recyclage comme solution majeure de la décarbonation et de l'autonomie stratégique. Augmenter le contenu recyclé dans les produits ; Développer l'éco-conception des produits, Soumettre certaines matières importées au mécanisme d’ajustement carbone aux frontières permettant d'assurer une équivalence des conditions environnementales de production pour prioriser l’utilisation des matières recyclées européennes et de nouveaux emplois.
2. Assurer un marché durable et viable pour les matières recyclées. Encourager l'utilisation de matériaux durables et recyclables dans les nouveaux produits avec la mise en place de taux d'incorporation obligatoires de matières recyclées ; Soutenir la compétitivité des matières recyclées par rapport aux matières alternatives plus polluantes (par exemple issues du pétrole) afin de créer un environnement dans lequel elles constituent l'option la moins chère ; Assurer aux industriels européens la neutralité technologique dans la réglementation européenne ; Soutenir le marché des matières recyclées avec des moyens de financement tels que des incitations pour les entreprises utilisant plus que le pourcentage minimum de matériaux recyclés.
3. Soutenir l'innovation dans le secteur du recyclage. Investir dans la recherche et le développement de nouvelles technologies de recyclage, accélérer la construction d’installations de collecte, de tri et de recyclage sur le territoire européen afin de disposer des capacités industrielles suffisantes face à l'évolution du gisement de déchets, constituant des stocks stratégiques.
4. Coopérer avec les pays tiers tout en protégeant le marché européen. Exiger que la qualité de la matière recyclée importée sur le territoire européen soit conforme aux normes européennes, afin d'éviter l'importation massive de matières recyclées non conformes au standard européen et pouvant tromper le consommateur final ; Établir des normes claires sur la qualité et l'environnement s'agissant des activités commerciales transfrontalières hors UE sur les déchets et les matières recyclées pour protéger le marché de l'UE des impacts négatifs des pratiques de "dumping" ; Développer l'économie circulaire grâce à la définition de nouvelles sorties du statut de déchet à l'échelle européenne.
5. Agir au plus proche des réalités industrielles. Permettre une meilleure adaptation des politiques communes aux caractéristiques nationales en favorisant le recours au Règlement, assurant une harmonisation à l'échelle européenne et laissant aux États-Membres la possibilité d'adapter les mesures au droit national ; Prévenir l'apparition de distorsions du marché en réformant la législation sur les régimes Responsabilité élargie des producteurs (REP) ; Assurer systématiquement une représentation équitable des acteurs du recyclage et du réemploi dans les instances de gouvernance des filières à Responsabilité élargie des producteurs (REP).
6. Promouvoir la sensibilisation et l'éducation à l'environnement et aux pratiques du recyclage. Mener des campagnes de sensibilisation auprès du grand public sur l'importance du geste de tri à la source indispensable à la valorisation matière ; Développer des programmes d'éducation à l'environnement dans les écoles et les universités ; Encourager les comportements éco-responsables des citoyens : harmoniser les signalétiques de tri sur les produits et réaffirmer l’importance de l’affichage environnemental sur les produits durables pour informer le consommateur.
« Les élections européennes de 2024 représentent une occasion décisive pour renforcer notre engagement envers une économie circulaire robuste. Il est impératif que les politiques à venir soutiennent activement les pratiques de recyclage, qui sont essentielles pour la durabilité environnementale et économique de notre continent. Ensemble, construisons un avenir où le recyclage est au cœur de notre croissance. »
[1] EU’s circular material use rate slightly up in 2022 - Eurostat (europa.eu)
[2] ADEME FEDEREC, Evaluation environnementale du recyclage en France selon la méthodologie de l’analyse de cycle de vie, Avril 2017.
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Elections européennes : les propositions de la FNADE pour réindustrialiser vert, contribuer à la souveraineté et garantir "un marché libre et concurrentiel"
« Nos déchets sont une ressource locale et durable, un maillon indispensable de l’économie circulaire. : Au sein de l’Europe, ils permettent de limiter les importations de matières et d’énergie. Ils sont aussi un levier de décarbonation de l’industrie et des territoires » déclare la FNADE.
« Dans un contexte de forte dépendance européenne aux matières, la mise en œuvre pragmatique des mesures engagées lors du précédent mandat s’impose. Il faut maintenant décliner et soutenir les ambitions du Green Deal pour produire mieux, consommer mieux et recycler davantage. Il faut également poursuivre l’ambition zéro pollution afin de protéger l’environnement et la santé. Réindustrialiser vert, c’est donc à la fois développer une industrie plus résiliente et moins dépendante des marchés internationaux, mais également assurer une production de matières recyclées de haute qualité, à travers la dépollution et en évitant le déclassement des déchets dangereux » poursuit la FNADE.
« Concernant les terres agricoles, le retour au sol des fertilisants issus de déchets (biodéchets, boues de station d’épuration, ...) est un moyen utile de lutter contre l’appauvrissement des sols et favorise leur résilience face aux événements climatiques. Promouvoir ces fertilisants, en substitution d’engrais importés, contribuent à notre souveraineté alimentaire et apportent au monde agricole des produits de qualité éprouvés et compétitifs ».
« La dépendance européenne aux énergies fossiles importées ayant été éprouvée ces dernières années, développer la production locale d’énergie renouvelable et de récupération, à partir de déchets résiduels, est également une priorité stratégique. Cette énergie bas-carbone a toute sa place dans le mix énergétique, à destination des industriels ou des territoires (notamment avec les réseaux de chaleur urbains). Elle est un levier pour le développement de l’économie et des territoires européens. Il est aujourd’hui indispensable de mieux reconnaitre la contribution de la valorisation énergétique des déchets ».
Décarbonation et réindustrialisation
Enfin, concernant la décarbonation de l’Union européenne, la FNADE note que « le mandat qui s’achève a été fondateur pour la mise en place en Europe de mécanismes visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Toutefois, ces mécanismes ne prennent pas en compte les émissions évitées alors même qu’elles devraient être incitées. La décarbonation des industries et des territoires se réalise aussi à travers la production de matières recyclées, de fertilisants et d’énergie à partir des déchets. »
Antoine Bousseau, Président de la FNADE, souligne le fait que « l’environnement et le climat doivent demeurer des priorités au cœur du projet européen. Nous devons concilier les ambitions européennes de souveraineté et de réindustrialisation, avec un environnement sain et la protection de la santé. »
La FNADE, Fédération Nationale des Activités de la Dépollution et de l’Environnement, est l’organisation professionnelle représentative de l’ensemble de la filière déchets. Acteur majeur de l’économie circulaire, la filière déchets produit des matières recyclées, des fertilisants et de l’énergie verte, en substitution de ressources naturelles et d’énergies fossiles. Elle apporte des solutions aux défis majeurs de l’environnement et du climat.La FNADE en chiffres: 257 entreprises privéesadhérentes 44 536 salariés en France 11,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires~800 millions d’euros d’investissements. Elle est membre de la FEAD (European Waste Management Association).
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