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PARIS (MPE-Média) – Bpi France tenait récemment une conférence en ligne sur la conjoncture pour les ETI et les PME dans la période du premier semestre 2024, proposée par les économistes de la banque publique française. Détails.
En haut : Philippe Mutricy chef économiste, en bas de gauche à droite Sabrina El Kasmi, Thomas Laboureau , Laetitia Morin et Baptiste Thornary économistes chez BpiFrance (Capture d’écran SD)
Sabrina El Kasmi en charge du pôle économique de Bpi France a évoqué la situation des entreprises de taille intermédiaire juste avant les législatives en terme d’activités et d’embauches. Les ETI prévoient un t-ralentissement de leurs activités en 2024. Les services résistent bien mais l’industrie construction perd 18 points cette année à 16 points contre 31 auparavant. Pour les PME, avec 5 000 répondants, la courbe est descendante avec une perte de 6 points sur six mois et dix points sur un an en nette baisse après la reprise post Covid.
(Source BpiFrance)
Les TPE s’attendent à une baisse notable sur un an. Les freins à la croissance changent de nature note l’analyste, qu’il s’agisse des difficultés de recrutement, des hausses de prix ou d’une baisse de la demande notamment pour la construction. Les carnets de commande des six derniers mois restent bas.
(Source BpiFrance)
Pour les ETI, les perspectives à l’export ralentissent mais moins que sur le marché domestique. La création de filiales à l’étranger par des ETI baisse aussi en 2024.
(Source BpiFrance)
Les embauches ralentissent sensiblement y compris à l’étranger pour les ETI surtout pour le secteur construction.
La trésorerie des ETI se dégrade
(Source BpiFrance)
Autre analyste en charge des études économiques Laetitia Morin note que la trésorerie des ETI se dégrade en dessous de sa moyenne de long terme. Pour les PME la trésorerie tend à se stabiliser avec un léger redressement d’un semestre à l’autre en 2024. Les remboursements des prêts garantis par l’état s’accélèrent en 2024. Les difficultés d’accès au crédit pour les ETI se stabilisent comme pour les TPE-PME proches des niveaux connus avant le Covid en 2019. Mais l’investissement cale dans ce contexte de demande contrainte note Bpi France. Le coût du crédit reste élevé et constitue aussi un obstacle.
(Source BpiFrance)
Pour Thomas Laboureau en charge de questions macroéconomiques, les investissements verts baissent également légèrement en 2024 même si le nombre d’ETI ayant investi dans l’environnement continue à augmenter. Il note plus d’incertitude à moyen et longs termes. Le verdissement du parc automobile et l’investissement dans la gestion des déchets restent des objectifs pour les entreprises même si le parc automobile des sociétés ne représente que près de 4% des véhicules. L’autonomie semble poser problème comme le prix d’achat des véhicules électriques.
(Source BpiFrance)
Pour Baptiste Thornary, chef économiste adjoint de Bpi France, les perspectives des TPE-PME pour 2025 laissent attendre une activité encore peu dynamique malgré une certaine résistance de l’emploi.
L’usage de l’IA en croissance
(Source BpiFrance)
Bpi intègre pour la première fois une question sur la croissance de l’usage de l’intelligence artificielle par les ETI-TPE-PME : 31% des ETI adoptent les IA dites génératives pour 15% chez les TPE-PME ; l’utilisation régulière reste très minoritaire, surtout pour l’analyse des données. La majorité des PME hésitent encore et les ETI doutent de la fiabilité de cette technologie.
Le chef économiste de Bpi Philippe Mutricy note en conclusion que son service ne mesure pas les impacts des faits politiques récents. Mais concernant le rapport inflation/salaire en 2024, Baptiste Thornary explique que tant l’inflation que les salaires tendaient à baisser, avec une dynamique salariale plus élevée que celle des prix sur un an. L’inflation poursuivrait son ralentissement et les salaires également.
La concurrence mondiale de plus en plus forte
Quant aux conséquences possibles d’une loi cadre éventuelle à venir portant le SMIC à 1 600€, Philippe Mutricy explique - en situant sa réponse hors enquête - que la concurrence mondiale est de plus en plus forte, qu’une hausse du SMIC serait payée par le consommateur d’une part, par l’entreprise sur ses marges, par les salariés si l’entreprise doit licencier. Des économistes d’autres pays ont réalisé des enquêtes sur l’impact de telles hausses pouvant faire perdre leur travail à près de 10% des salariés au SMIC s’il est augmenté dans ces proportions.
Le chef économiste de Bpi ajoute qu’il existe d’autres façons d’augmenter le pouvoir d’achat que l’augmentation du SMIC : la concurrence et son effet sur les prix, les mesures concernant le logement, la réduction des pertes d’énergie, l’isolation des logements, la réduction du coût des véhicules électriques, par exemple.
Philippe Mutricy estime qu’il est important d’analyser correctement l’impact des politiques publiques permettant de poser des points d’alerte et de mesurer celui des mesures envisagées sur les entreprises et leur santé.
Christophe JOURNET
Rédacteur en chef de MPE-Média