PARIS (MPE-Média) – La semaine des métiers du nucléaire en cours jusqu'au 7 février débutait ce lundi 3 février par un webinaire dédié à ces activités organisé par France Travail et les acteurs du secteur dont la Société Française d’énergie nucléaire (SFEN), EDF, Women in nuclear, l’AGEFIPH et ASSYSTEM.

(Source SFEN)

 

Pour Valérie Faudon, déléguée générale de la SFEN, la production nucléaire est la plus décarbonée des sources d’énergie existantes. Elle a rappelé comment la crise pétrolière de 1973 a suscité le plan Messmer de création de centrales nucléaires permettant de réduire la consommation de pétrole et de gaz pour produire de l’électricité : « c’est à présent le 3^ème secteur industriel français après le spatial et l’automobile », note-t-elle.

 

Évolution des différentes sources d'énergie en France de 1970 à 2018 (Source SFEN)

 

La filière compte près de 3 000 entreprises, emploie 220 000 professionnels et prévoit environ 100 000 embauches dans les dix ans à venir. Chaque centrale fait vivre 5 000 personnes en direct, en indirect. La relance du nucléaire passera par la réalisation de 6 EPR, la rénovation des 56 réacteurs existants, la construction de petits réacteurs modulaires et des « innovations de rupture » incluant la recherche, le retraitement des déchets et le stockage des déchets ultimes non recyclables.

 

La récupération de chaleur en développement

 

Répondant à notre question sur la récupération de chaleur des centrales, Valérie Faudon explique que la centrale de Gravelines réutilise déjà sa chaleur en production pour chauffer des bâtiments proches, et d’autres centrales la récupèrent pour chauffer des serres agricoles. « D’autres centrales sont en train de prévoir la réutilisation de chaleur pour d’autres usages. Les centrales suisses récupèrent la chaleur et en Chine, elles permettent de chauffer des quartiers urbains à partir de la vapeur produite par les centrales », précise-t-elle.

 

Les principaux sites du nucléaire français (Source SFEN)

 

Les besoins de la filière nucléaire et son évolution en termes d'emplois (Source SFEN)

 

Le Groupement des Industriels Français de l’Énergie Nucléaire (GIFEN) travaille actuellement à l’évaluation des besoins en recrutement pour les différents métiers du secteur, précise la déléguée générale de la SFEN.

« On recycle déjà pas mal les déchets nucléaires. 10% de l’énergie en France vient du recyclage des déchets. Il y a des technologies innovantes, des nouveaux concepts. Et des matières très faiblement radio-actives recyclables, à propos desquels un débat national public s’achevait ces jours-ci à Fessenheim, avant de décider la création d’un centre de retraitement de ces déchets dans l’ancien site de la centrale nucléaire de Fessenheim », explique Valérie Faudon en réponse à notre question.

 

L’association Women in Nuclear (WIN) œuvre dans ce cadre pour promouvoir les carrrières scientifiques et techniques auprès des jeunes lycéennes et étudiantes, communiquer sur les métiers du nucléaire, les besoins en recrutement pour « tous les profils qui sont les bienvenus », explique sa représentante dans ce webinaire Cécile Vidal. L’association WIN participe à des forums sur les métiers pour faire connaître ceux du nucléaire, tous accessibles aux femmes. « Il y aura besoin de beaucoup de génie civilistes, de spécialistes en automatismes, en radio-activité, tous les métiers y ayant leur place », précise-t-elle.

 

Des recrutements ouverts à la diversité

 

ASSYSTEM propos différents emplois dans cette filière (Source ASSYSTEM)

 

Pour ASSYSTEM qui compte déjà plus de 7 000 emplois dans le monde, son programme « Incredible Women » est ouvert sur la diversité culturelle, l’égalité hommes-femmes, l’accès aux handicapés, la sensibilisation aux métiers du nucléaires, la fidélisation des personnes aux emplois choisis, l’accompagnement à la parentalité, les formations existantes et le choix de tuteurs ou de tutrices.

Le parcours d'une ingénieure de 2016 à 2024 (Source ASSYSTEM)

 

Adrae El Bouzidi, ingénieure en sûreté nucléaire à Lyon et Paris a expliqué son parcours chez Assystem, après des formations à Lille, Paris, Tours, jusqu’à la responsabilité d’une équipe « sûreté – agression » faisant suite à un rôle de chargée d’études chez Edvance, filiale d’EDF. Assystem recrute aussi via le site www.assystem.com qui propose en ligne des offres d’emplois et de stages.

 

Pour l’AGEFIPH, association dédiée à l’emploi des personnes handicapées, 4,2% des emplois du secteur nucléaire sont des postes réservés à des personnes en situation de handicap, avec des régions où ce pourcentage dépasse 5% des emplois y compris pour des seniors de plus de 50 ans. L’AGEFIPH propose des aides à la formation de ces personnes et à la gestion de leur insertion dans les postes proposés.

Le dispositif Cap Emploi, France Travail, l’AGEFIPH peuvent répondre aux questions des demandeurs d’emplois ainsi que le Réseau Pour l’Emploi (RPE) créé par France Travail. Il existe aussi des passerelles entre les métiers d’autres industries dont l’automobile et ceux du nucléaire, précisent les intervenantes de ce webinaire proactif branché, avec des formations complémentaires pour des personnes en reconversion professionnelle, y compris en alternance.

 

Christophe JOURNET

Rédacteur en chef de MPE-Média

 

 

EDF propose directement des stages et des emplois dans la filière nucléaire via le site  https://www.edf.fr/edf-recrute

Voir aussi via : https://www.assystem.com/fr/

https://www.sfen.org

https://www.francetravail.fr/accueil/

https://www.agefiph.fr