PARIS (MPE-Média) – La croissance du produit interieur brut de la Chine devrait s’élever à 8,2% en 2012 comparé à 2011 et à 8,6% en 2013 comparé à 2012, déclare la Banque Mondiale (BM) dans une étude trimestrielle récente fondée sur les derniers constats de ses analystes basés à Pékin.
« Le ralentissement progressif de la Chine devrait se poursuivre en 2012, la croissance de la consommation domestique diminuant quelque peu, la croissance de l’investissment baissant de façon plus nette et la demande extérieure restant faible », note Ardo Hansson, chef économiste de la banque mondiale en Chine.
« Du coup, les risques d’une surchauffe de l’économie chinoise sont plus modérés, ce qui augmente la perspective d’un atterrissage en douceur », ajoute M. Hansson.
« Cela fait dix ans que la croissance chinoise est supérieure à 10%. Les chinois savent que le moteur de cette croissance ne doit plus être l’export et l’investissement mais la demande intérieure », commente le Président de la Banque Mondiale Robert Zoellick qui anticipe le risque que la population chinoise vieillisse avant de s’enrichir et pointe « les enjeux environnementaux relégués au second plan », ainsi que « les inégalités sociales qui pourraient s’y révéler délétères ».
La Chine doit changer son modèle économique
« Pour toutes ces raisons, la Chine doit donc changer son modèle économique, achever la transition vers l’économie de marché », ajoute M. Zoellick qui inclut « la révision du mode de fixation des prix des ressources naturelles, surexploitées » dans les points sur lesquels la BM et Pékin ont travaillé ensemble durant plus d’un an et demi.
« Cette surrexploitation des ressources naturelles dégrade terriblement l’environnement, la dépollution doit donc devenir une source de croissance verte pour la Chine », déclare Robert Zoellick, qui dit que « la Chine doit aussi augmenter sa productivité et la qualité de ses produits ».
Dans ce point d’étape trimestriel sur l’état de l’économie chinoise, la BM note que le challenge clé à court terme pour la politique économique chinoise est bien « de réussir cette manœuvre en douceur tout en soutenant la croissance. Les facteurs de risques dominants demeurent dans ce cadre les perspectives de croissance faible voire incertaine des économies à hauts revenus et l’évolution des mesures en cours dans le secteur immobilier chinois ».
Risques collatéraux
La Banque Mondiale estime que « il y a assez de place pour répondre aux risques collatéraux mais que toute réponse politique doit être pilotée avec soin pour garder à l’esprit les effets et objectifs à long terme ».
« L’épisode actuel de ralentissement cyclique montre bien les limites du modèle actuel de croissance dela Chine tiré par l’export, le crédit et l’investissement. Comme l’anticipait le 12e plan quinquennal, d’importants progrès dans l’agenda des réformes structurelles devraient aider la Chine à réaliser son objectif d’amélioration qualitative de son développement », conclut Philip Schellekens, économiste senior de la Banque Mondiale et principal auteur de cette étude.
Christophe Journet

Mis à jour (Jeudi, 27 Octobre 2016 16:03)