PARIS (MPE-Média) – 7.986 suppressions de postes ont été annoncés ce matin comme une nécessité en Comité Central d’Entreprise (CCE) du groupe PSA réuni à Paris au siège de l’avenue de la Grande Armée, nous confirme MM. Philippe Portier secrétaire national de la Fédération Générale des métaux et de la métallurgie de la Confédération Française Démocratique du Travail (FGMM-CFDT).

La Peugeot Hybrid 4 sur le pont de Millau (ph SD PSA)

« La fermeture complète du site PSA d’Aulnay-sous-Bois est confirmée de facto par ces chiffres à l’horizon 2014. Ils nous a été dit qu’ils allaient arrêter la production à Aulnay-sous-Bois avec un objectif de reclassement de 3.000 salariés d’ici à 2013, associé à un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) », déclare à MPE-Média M. Ricardo Madeira, le délégué syndical central PSA pour la CFDT en sortie de CCE.

« PSA a perdu près de 200 M€ de cash pour son fonctionnement sur les douze derniers mois et la division automobile est déficitaire d’environ 100 M€/mois », ajoute M. Madeira.

« Lors de la présentation, Philippe Varin a insisté sur le fait que le groupe n’était pas au bord de la faillite, précise notre source », continue notre source.

Environ 8.000 mesures dans le monde

Dans le détail, PSA et son PDG M. Philippe Varin ont annoncé aux salariés chercher à obtenir une réduction de 1.400 postes à Rennes-La Janais, groupée avec Aulnay dans le même PSE; ensuite, ont été annoncés des mesures concernant 3.586 salariés répartis dans l’ensemble du réseau PSA global pour qui un plan de départs volontaires sera engagé à partir du 25 juillet, date d’une nouvelle réunion du CCE durant laquelle la CFDT va demander une expertise qui devrait être réalisée ée à la demande du CCE par le groupe SECAFI-ALPHA. Soit au total 7.986 postes à supprimer, environ 8.000 mesures individuelles dans le monde, précise la CFDT.

"Manque de recul sur le plan management"

« Nous estimons qu’il n’y a pas eu suffisamment de recul de la part de l’entreprise. En particulier, nous rappelons qu’en 2010, PSA a battu son record de ventes de véhicules au niveau global. En moyenne cumulée sur cinq ans, 50% du résultat a été distribué sous la forme de dividendes aux actionnaires. On peut rajouter à cela 200 M€ d’actions rachetées par l’entreprise pour être détruite et augmenter d’autant la part de la famille Peugeot, actionnaire majoritaire avec plus de 26% des droits de vote et dans une moindre mesure celle des autres actionnaires. Ils auraient pu garder une poire pour la soif et donc utiliser cet argent dans la période actuelle », réagit le Secrétaire national de la FGMM-CFDT M. Portier.

La CFDT ne conteste pas que la situation soit réellement difficile d’un point de vue financier, mais estime que « les choix de management font porter les efforts sur les salariés, ce qui est profondément injuste. »

« Nous craignons une rentrée difficile, à cause de la conjoncture économique terne, pas de croissance, les difficultés s’ajoutant. Nous craignons que cela éclate », conclut M. Portier.

C.J.