WASHINGTON (MPE-Média) – Ruptures d’approvisionnements fréquentes en Lybie, au Nigeria, en Irak et menaces de frappes militaires sur la Syrie ont fait monter le prix du Brent de 15% depuis avril dernier, confirme l’agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) dans un rapport rendu public ce mardi.

Comme MPE-Média l’annonçait voici près de huit jours, la question syrienne pèse sur le prix du pétrole brut à l’échelle globale, en particulier sur le cours du Brent qui a augmenté de 7 dollars par baril depuis l’annonce de l’usage d’armes léthales chimiques par le pouvoir syrien le 21 août dernier, note l’agence d’information sur l’énergie de Washington dans un rapport rendu public ce mardi.

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Le prix du Brent a été tiré vers le haut d'avril à août par une demande forte et l'augmentation des ruptures locales de livraisons, puis fin août par la question syrienne (Graphique EIA 2013)

Depuis la mi-avril, le pétrole a augmenté de 15 dollars/baril en moyenne soit près de 15%, en partie aussi à cause d’un nombre inattendu de ruptures d’approvisionnement intervenues en particulier en Lybie et en Irak, mais aussi au Nigeria, au point de faire chuter le volume quotidien de livraisons de brut de 2,7 millions de barils en août, soit le plus important niveau de pertes enregistrées entre janvier 2011 et août 2013, précise l’EIA.

En Lybie, il s’agit de manifestations bloquant les exportations dans plusieurs terminaux portuaires, provoquant une baisse d’un million de baril/jour en août contre 0,13 Mbpj en avril. Des ruptures sur pipelines causées par des milices fin août ont aggravé les choses jusqu’à faire perdre 1,4 Mbpj exportés à ce pays.

Au Nigeria, ces ruptures ont fait chuter la production de brut de près de 450.000 bpj en juin, soit 100.000 bpj en moins comparé à mai dernier, ces ruptures ayant été évaluées à 290.000 bpj en août.

 

Problèmes de maintenance au port de Basra (Irak)

En Irak, des attaques répétées contre le pipeline reliant Kirku à Ceyhan (Turquie) ont fait monter le niveau des ruptures de livraison de pétrole brut irakien jusqu’à 250.000 bpj en août dernier, soit 100.000 bpj de plus qu’en avril. L’EIA ajoute que des problèmes de maintenance en cours en septembre dans le port de Basra pourraient aggraver ce déficit de plusieurs centaines de milliers de barils/jour dans la période, quoiqu’en dise le gouvernement irakien et à en croire les prévisions de chargement des pétroliers attendus sur place.

L’agence américaine confirme que la Syrie n’est pas un producteur important de pétrole brut ni un exportateur important mais souligne qu’avant la guerre civile ce pays produisait près de 400.000 barils/jour et en exportait près de 150.000, principalement vers l’Europe, comme nos autres sources en la matière. Toutefois, l’addition des hostilités en cours en Syrie et des sanctions internationales frappant les exportations syriennes de pétrole brut ont fait reculer la production du pays de 85%, sans pour autant affecter d’une façon réelle les flux globaux de brut en baisse saisonnière en septembre d’environ 2,1 Mbpj comparé au pic annuel de juillet (76,2 Mbpj) et de 0,3 Mbpj à suivre en octobre selon l’EIA.

A noter aussi dans ce rapport de l’EIA une prévision de croissance de la production hors OPEP de brut de presque 2 millions de barils/jour sur l’année 2013, dûe à 40% à la hausse de la production des Etats-Unis dans la période considérée. L’agence anticipe aussi le maintien d’une production moyenne de 10 Mbpj par l’Arabie Saoudite durant l’automne, surtout si la production mondiale reste affectée par des ruptures de charge, alors que la production saoudienne de brut diminue d’ordinaire à la fin de l’été.

 

Jo Gatsby

Voir aussi sur :

http://www.eia.gov/todayinenergy/

TARIFS_2013

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