PARIS (MPE-Média) – Un groupe d’associations de défense de l’environnement et du patrimoine a réaffirmé récemment sa ferme opposition à la poursuite du développement de l’éolien terrestre inscrit dans la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) qu’ils jugent dangereux pour les populations et l’environnement.

200305_CONF_FED_EOLIEN

La réunion du 5 mars organisé à eux pas du Palais Bourbon (Ph MPE-Média)

Réunis le 5 mars dans un café situé symboliquement à deux pas de l’Assemblée nationale, les cadres d’associations nationales et régionales portant la parole des « anti-éoliens » français ont exprimé les raisons pour lesquelles ils demandent au Président de la République et au gouvernement de réduire fortement la part de l’éolien dans le futur mix énergétique français, qu’ils estiment à la fois contraire à l’objectif de réduction du CO2 et dangereux tant pour les populations locales que pour l’environnement et les paysages.

La Fédération Environnement Durable, Les Vieilles Maisons Françaises, Sites et Monuments, Patrimoine Environnement, La Demeure Historique, La sauvegarde de l'art Français, Maisons Paysannes de France, Rempart, Vent de colère (Fédération Nationale) partagent une déclaration commune transmise depuis à l’Elysée et au Ministère de la transition écologique et solidaie.

 

"Prendre en compte la parole présidentielle"

Ces associations demandent que « la parole présidentielle soit mise en pratique, avec une distance minimale des lieux de vie et une hauteur maximale des éoliennes, ainsi que des appels d’offre systématiques » précédant l’étude de tous les dossiers déposés par des promoteurs.

« la question du prix de rachat de l’électricité doit faire partie des questions à se poser en priorité », déclare un élu de l’Orne.

« La pression des promoteurs éoliens sur le terrain résulte du maintien de recettes garanties exorbitantes, dont le coût pour la collectivité croît de manière exponentielle. La formule des appels d’offres, préconisée par Bruxelles pour respecter le principe de la libre concurrence, ne concerne en France que les ensembles de plus de 6 éoliennes et est systématiquement contournée », explique ce collectif d’associations.

« Atteintes au paysage, achat des maires à qui on donne des chèques pour faire passer des projets, profits éhontés des promoteurs souvent étrangers », les objections des associations de défense de l’environnement évoquées lors de cette réunion sont plurielles.

« Vent de raison » (Vienne) demande « la cohérence entre les lois de protection de la nature et ces projets éoliens ».

Jean-Louis Butré, Président de la Fédération environnement durable (FED), évoque les 2 500 tonnes de béton coulées pour chaque éolienne, le problème du recyclage, en particulier celui des pales en plastiques spéciaux, composites ou autres matières.

 

Impacts sur la santé humaine et animale

M. Butré note aussi quant aux impacts sur la santé que l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a fait faire récemment une étude qui reconnaît la montée d’une espèce de « psychose face aux éoliennes ; il y a un phénomène nouveau, des troupeaux de bovins qui meurent à proximité des fermes éoliennes ; ou encore, les aimants en néodyme ou praséodyme dans les moteurs des éoliennes qui laissent des traces dans le système pileux de riverains », explique non sans prudence le Président de la FED.

« Les effets sur les oiseaux et les chauves-souris ne sont pas pris en compte, ajoute un intervenant.

«L’origine du problème c’est les Verts et leur refus absolu du nucléaire » déclare un autre cadre associatif.

Un député breton parle quant à lui « d’un mouvement de refus massif » dans son territoire. Et alerte sur les éoliennes en mer, 4 fois plus grandes, « qui constituent une menace pour l’écosystème marin, pour la pêche ».

 

Les promoteurs signent des chèques en blanc aux maires

Autre souci : Le pouvoir des Préfets sur les décisions concernant les projets éoliens locaux s’est vu réduire récemment par un texte donnant priorité à l’avis des maires sur celui des préfectures. Du coup, les promoteurs se mettent à signer des chèques en blanc de plusieurs milliers d’euros aux maires des petites communes pour obtenir leur accord et obtenir les autorisations locales pour construire jusqu’à 6 éoliennes sur des espaces communaux.

Au surplus, Il est rappelé que, selon l’estimation des Cours d’appel, des notaires et des professionnels, la valeur des biens immobiliers voisins d’éoliennes chute de plus de 30%, quand leur propriétaire parvient à les vendre. Mais souvent, les biens très proches des éoliennes se révèlent invendables, plusieurs cas précis évoqués le 5 mars lors de cette réunion le confirment.

En conclusion, les neuf associations réunies à Paris réaffirment « leur attachement aux paysages, qu’ils soient exceptionnels ou quotidiens. Ils forment en effet le cadre de vie ou de vacances des Français, et le contexte de nos monuments les plus précieux. On ne saurait les sacrifier à l’éolien, dont l’impact environnemental est globalement négatif. D’autres voies peuvent conduire à une transition écologique acceptée par les citoyens. »

 

Christophe JOURNET

Rédacteur en chef de MPE-Média

 

Voir aussi sur :

http://environnementdurable.net

http://epaw.org

BANNIERE_ENGLISH_2015

Retour vers le haut

Mis à jour (Samedi, 21 Mars 2020 18:08)