PARIS (MPE-Média) – « Il n’y aura pas de coupure si les français préfèrent une sobriété choisie plutôt que des coupures subies. Notre objectif est de réduire de 10% notre consommation par rapport à celle de l’hiver dernier, ce qui est indispensable pour que l’hiver prochain se passe bien », a déclaré la première ministre Élisabeth Borne qui confirme que le bouclier tarifaire sera prolongé en 2023.

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Mme Élisabeth Borne (capture d’écran MPE-Média)

Le second enjeu, c’est la solidarité européenne, ajoute Mme Borne, évoquant ensuite « l’explosion des prix du gaz et de l’électricité, bien supérieurs à ceux qui se pratiquent ailleurs dans le monde ». Des prix qualifiés de « déraisonnables » par la ministre, qui annonce des actions européennes et françaises pour agir contre la spéculation sur les prix de l’énergie, et qui estime « les travaux sur les nouvelles règles de fixation des prix bien engagés avec la présidente de la Commission européenne ».

 

Mme Borne estime qu’EDF et ses agents font le maximum pour augmenter les capacités nucléaires françaises dès que possible. Elle met en garde les acheteurs d’énergie en leur proposant de refuser des prix trop élevés et de ne pas s’engager sur des contrats à moyen et long terme.

 

Mme Borne annonce prolonger le bouclier tarifaire en 2023 en limitant les hausses de prix du gaz et de l’électricité des ménages pour le chauffage, à 25€/mois pour le gaz et 20€/mois pour l’électricité. Un accompagnement spécifique a été décidé pour les « plus modestes, soit 4 foyers sur dix, d’un montant de 100 à 200€ selon les niveaux de revenus ». Un dispositif sera également mis en place en novembre pour aider les ménages qui se chauffent au fuel et au bois sur la base de leurs revenus.

 

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GD : Agnès Pannier-Runacher et M. Bruno Le Maire (capture d’écran MPE-Média)

 

Les collectivités locales les plus fragiles bénéficieront d’un fonds de soutien de 500 M€ voté cet été, a rappelé la première ministre.

Prenant la parole à son tour le ministre de l’Économie Bruno Le Maire évoque le coût de ce bouclier tarifaire (16 Mrds€ dont 11 Mrds€ pour le gaz et 5 pour l’électricité) et annonce un mécanisme obligeant les fournisseurs d’énergie à reverser une partie de leurs profits réalisés sur la vente de gaz ou d’électricité à leurs clients à des prix jugés trop élevés.

 

Bruno Le Maire a parlé d’1,5 millions d’entreprises qui auront toujours accès au bouclier tarifaire, ainsi que celles qui auront perdu un pourcentage important de leurs marges en payant leur énergie et qui pourront le déclarer aux services de Bercy. Par ailleurs des discussions sont en cours à Bruxelles à propos des industries électro-intensives en grande difficulté, « pour éviter d’ajouter une crise économique à une crise énergétique ».

 

La ministre de la transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a ensuite rappelé que l’état fera sa part des efforts demandés à l’ensemble des citoyens : « Toutes les administrations et les bâtiments publics devront être au rendez-vous », a-t-elle déclaré.

 

Sobriété ne veut pas dire réduire la production

« Le plan sobriété ce n’est pas la réduction de la production. En revanche les entreprises peuvent mieux gérer leur chauffage, leur éclairage », précise la ministre qui annonce des mesures spécifiques à chaque secteur d’activité pour finaliser ces plans sobriété pour le début octobre.

 

Les fournisseurs d’énergie devront informer leurs clients particuliers comme entreprises des moyens d’accéder à plus de sobriété dans leurs consommations respectives. Un dispositif « écowatt » va être lancé fin septembre avant une campagne « chaque geste compte » en octobre.

 

Les opérateurs d’énergies renouvelables font l’objet d’une mesure de déplacement des plafonds de profits au-delà desquels ils devront participer au coût du bouclier tarifaire étatique, comme tous les énergéticiens sur la base de leurs profits respectifs, ont précisé ensemble les ministres de la transition énergétique et de l’économie.

 

Fenêtres changées à Matignon

Répondant à une question d’un confrère sur une éventuelle contradiction entre développement des voitures électriques et nécessité de plus de sobriété de consommation d’électricité Mme Pannier-Runacher estime que le parc électrique est encore modeste et que les recharges n’ont pas lieu sur des périodes de pointe.

 

La réduction des « passoires thermiques » a aussi été évoquée par les ministres comme une priorité du gouvernement. Mme Borne a précisé en réponse à une question sur les efforts d’économies d’énergie de l’État que « les fenêtres ont été changées à Matignon cet été ».

 

« L’urgence absolue, c’est d’en finir avec l’inflation », a souligné Bruno Le Maire précisant qu’il n’était pas question d’appliquer le « quoi qu’il en coûte » aux hausses de prix de l’énergie.

 

Christophe Journet

Rédacteur en chef de MPE-Média

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