PARIS (MPE-Média) – S’adressant aux Députés ce jeudi à l’Assemblée nationale, le Ministre de l’économie Bruno Le Maire a estimé que la croissance de la France allait être négative à -1 % au lieu des +1,3 % prévu dans la loi de finances initiale pour 2020. Il a évoqué les mesures décidées par le gouvernement pour soutenir les entreprises.

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En réponse au choc « violent », tant en France qu’à l’étranger provoqué par la crise sanitaire en cours, M. Le Maire confirme un plan de soutien de 45 milliards d’euros pour préserver les compétences des salariés et l’activité de nos entreprises. Ce plan s’articulera en quatre mesures :

  • - Le report des charges fiscales et sociales pour toutes les entreprises sur le mois de mars.  Ces reports représenteront, pour le seul mois de mars, un coût de 35 milliards d’euros en trésorerie pour les finances publiques.

« Ces reports doivent permettre aux entreprises de tenir en trésorerie le temps de la crise. Ils pourront conduire au cas par cas à des annulations d’impôts directs si certaines entreprises ne peuvent pas payer. Nous évaluerons ces situations au cas par cas à la fin de la crise sanitaire », a précisé le ministre.

Pour les plus petites entreprises qui connaissent des difficultés, les factures de gaz, les factures d’électricité et les loyers pourront également être reportées. Pour les loyers, Bercy travaille auprès des bailleurs publics pour reporter les échéances pour les plus petites entreprises.

M. Le Maire a évoqué la logique « 0 recette, 0 dépense » défendue par le Président de la République et par le premier ministre, mettant en garde les grands donneurs d’ordre quant à leurs délais de paiement : « Les délais de paiement entre entreprises ne doivent pas augmenter. J’ai demandé à la DGCCRF de veiller au respect de ces règles. Ne cédons pas au chacun pour soi. »

 

  • - 2ème mesure : la mise en place massive du chômage partiel.

« C’est la première fois qu’un tel dispositif de chômage partiel est instauré en France : 100 % du chômage partiel sera pris en charge jusqu’à 4,5 SMIC. C’est le dispositif le plus généreux d’Europe. Le coût sera de 8,5 milliards d’euros pour deux mois à partir de mars. Avec cette mesure, nous avons un impératif : protéger les compétences et les savoir-faire des salariés qui font la force de l’économie française. Aucun licenciement ne doit avoir lieu. Licencier aujourd’hui reviendrait à ralentir, demain, le rebond de notre économie », a prévenu M. Le Maire.

  • - 3ème mesure : la création d’un fonds de solidarité.

Ce fonds permettra de soutenir les plus petites entreprises, les indépendants et les micro-entrepreneurs dont le chiffre d’affaires est inférieur à 1 million d’euros. Ces hommes et ces femmes sont les premiers employeurs de France et sont les premiers à être fragilisés par la crise sanitaire et les mesures de confinement. Ils doivent être soutenus. 1 milliard d’euros par mois leur sera dédié : 750 millions d’euros financés par l’Etat et 250 millions par les Régions, a précisé le ministre.

Ce fonds de solidarité soutiendra les entreprises qui ont été fermées. C’est le cas de 160 000 entreprises de la restauration, 140 000 entreprises du commerce alimentaire ou encore 100 000 entreprises du tourisme. Il soutiendra également toutes les entreprises dont le chiffre d’affaires a été diminué de 70 % entre le mois de mars 2019 et le mois de mars 2020. Il inclura les TPE, les PME de moins de 1 million d’euros de chiffre d’affaires, les micro- entrepreneurs, les indépendants.

  • - 4ème mesure : la garantie par l’Etat de tous les prêts de trésorerie aux entreprises, à hauteur de 300 milliards d’euros.

Ce dispositif est exceptionnel. Il est massif. Il doit protéger les entreprises contre le risque de faillite. Ce dispositif est ouvert à compter du 16 mars et durera jusqu’à la fin de l’année. Il est ouvert pour toutes les entreprises, petites ou grandes, quelle que soit leur taille. Il apportera la garantie de l’Etat jusqu’à 90% et permettra de financer jusqu’à 25% du chiffre d’affaires annuel de l’entreprise, a précisé le ministre.

Toutes ces mesures n’ont qu’un seul et unique objectif : maintenir l’activité économique française le temps de la crise sanitaire afin qu’une fois la crise derrière nous, notre économie se relance rapidement.

« Dans une guerre économique il faut limiter les pertes. Nous ne voulons aucune perte économique à cause de cette crise sanitaire », ajoute-t-il.

Ces mesures ont un coût : 300 milliards d’euros de garantie apportée par l’Etat, 45 milliards d’euros pour le plan d’urgence. Par conséquent, le déficit public pour 2020 devrait atteindre 3,9 % du PIB au lieu de 2,2 % prévu initialement. La dette française dépassera en 2020 100 % du PIB, confirme M. Le Maire.

"Il en va de l’avenir politique de notre continent"

Après avoir évoqué les discussions en cours entre pays de l’Eurogroupe et de la zone euro (il est question de 1 000 milliards d’euros de garanties de prêts au total), Bruno Le Maire a aussi expliqué aux Députés que « ce qui est en jeu dans les jours et les semaines qui viennent, c’est l’unité de la zone euro. Soit la zone euro réagit de manière unie à la crise économique et elle sortira plus forte, soit elle réagit en ordre dispersée et elle risque de disparaître. Notre responsabilité dépasse donc les seules questions économiques et financières. Il en va de l’avenir politique de notre continent. »

Le ministre de l’économie a ensuite rappelé que tous ceux qui ne peuvent pas recourir au télétravail doivent pouvoir travailler dans des conditions sanitaires « totales ». Ce qui signifie pouvoir éviter les contacts rapprochés, disposer de masques et de gants spéciaux en quantité suffisante. Les redistributions de masques sont en cours à la fois vers les hôpitaux et vers les activités jugées stratégiques.

« Jamais le dialogue social dans l’entreprise n’a été aussi nécessaire. Jamais le dialogue social n’a est aussi important pour préciser les conditions de travail, espacer les postes de travail et les équiper avec les moyens de protection adaptés. Les organisations syndicales et patronales travaillent sur un guide de bonnes pratiques. Je salue cette initiative qui répond parfaitement aux enjeux du moment », ajoute Bruno Le Maire.

Il n’est jamais trop tard pour le comprendre et en tirer les bonnes pratiques.

La Rédaction

Voir aussi via https://www.economie.gouv.fr

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Mis à jour (Vendredi, 03 Avril 2020 16:44)