PARIS (MPE-Média) – La réticence de l’Europe à payer le prix d’un gaz indexé sur les prix du pétrole devrait conduire la Russie à se retourner vers de nouveaux partenaires et clients à l’exportation en Asie, prévoit le consultant britannique Global Data (GD) dans une étude récente. Synthèse.

La Russie, qui destine actuellement près de 93% du gaz qu’elle exporte à l’Europe, est en train de reconsidérer sa stratégie à l’exportation suite à l’expression de doutes exprimés à l’ouest de l’Europe à propos de son mode de fixation des prix de son gaz, explique GD.

Dépendante de l’Europe dans sa relation d’exportatrice de gaz, la Russie examine à présent les conséquences d’une priorité donnée à des pays tirant les leçons d’une baisse des prix du gaz sur les marchés spot et de la hausse persistante du prix du gaz venant de Russie et qui commencent à s’approvisionner sur d’autres marchés.

Gazprom, toujours en monopole chez elle

La compagnie gazière Gazprom, en situation de monopole en Russie, a été récemment obligée à renégocier ses prix avec ses principaux clients européens, acceptant de vendre 15% de ses volumes exportés en plusieurs contrats signés aux conditions du marché spot.

La firme russe a aussi concédé des baisses allant jusqu’à -10% à plusieurs de ses clients parmi lesquelsles italiens ENI, Edison, Sinergie Italiane, le français GDF Suez, l’allemand Wingas, le solvaue SPP et l’autrichine EconGas.

Toutefois, ces concessions demeurent peu signifiantes au regard de la hausse significative et exponentielle des prix à l’exportation du gaz russe, passés de 244,44 dollars par million de m3 en juillet 2009 à 452,16 $/mm3 en juin dernier, poussant les firmes européennes à augmenter leurs importations de gaz naturel liquéfié (GNL) provenant du Moyen-Orient et d’Afrique.

L'après crise modifie la donne

« De plus, la demande plus faible en gaz naturel durant la crise économique en Europe a aussi amoindri l’appétit de la région pour des prix du gaz russe liés à ceux du pétrole », analyse M. Matthew Jurecky, le directeur de la recherche sur l’Energie chez Global Data, qui pense que « l’Europe s’était déjà intéressée à des sources alternatives après avoir subi des pressions politiques menaçantes pour ses approvisionnements au cours des dernières années ».

En conséquence, au moment où l’Europe diversifie ses sources d’approvisionnement en gaz, la Russie cherche à limiter sa dépendance envers les achats de gaz européens.

Les experts de Global Data prévoient que les exportations russes de gaz vers l’Asie vont augmenter de façon significative avant la fin de la décennie en cours, passant de près de 11,8 milliards de m3 en 2012 à 44,2 milliards de m3 en 2020. La Chine, le Japon, la Corée du sud devraient venir en tête de ces nouvelles exportations dans la période, leur demande domestique en gaz augmentant dans le même temps.

C.J. avec Global Data

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Mis à jour (Samedi, 12 Novembre 2016 15:53)