PARIS (MPE-Média) – Les hirondelles ne font pas plus le printemps que l’amélioration du climat des affaires et de quelques indicateurs ne permettent de parler de vraie reprise, déclarent les analystes du Centre d’observation économique et de Recherche pour l’Expansion de l’économie et le Développement des Entreprises (Coe-Rexecode) qui anticipent 0,1% de croissance en 2013 pour la France. Détails et graphiques.

« Le rebond de l'activité au printemps 2013 n’est pas encore le signe d’une véritable reprise de l'économie française. La combinaison de l'amélioration du climat des affaires et d’indicateurs d'investissement et d'effectifs en repli nous conduit à conserver le scénario d'une croissance modérée (0,6% en 2014 après 0,1% en 2013) », déclarent les analystes de Coe-Rexecode dans le cadre d’une étude sur la situation et les perspectives économiques pour 2013 et 2014 en France et dans le monde.

L'industrie manufacturière reculait encore un peu au début de l'été (source Insee/Coe-Rex.)

Premier constat : La France a connu un sursaut de l'activité au printemps 2013. Le PIB a progressé de 1,9% l’an au 2e trimestre par rapport au premier trimestre. Dû pour beaucoup à des éléments circonstanciels (hausse de la consommation de produits pétroliers raffinés, contribution positive des variations de stocks, etc.), ce rebond a surpris, note la même source, précisant qu’il ne s’est pas prolongé : la production industrielle, les exportations de marchandises, les immatriculations ont reculé au début de l'été.

Ce rebond n’est pas encore le signe d’une véritable reprise

« Les dépenses d’investissement et les effectifs salariés marchands poursuivent leur recul. L’amélioration du climat des affaires et la prise en compte du Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi - CICE - à partir du début 2014 permet cependant d’anticiper une orientation plus favorable. »

Les indicateurs de prévision de la France de 2012 à 2014 (Source Coe-Rex.)

« Par contre, la poursuite de la hausse des prélèvements obligatoires pèsera sur le pouvoir d’achat des ménages. La consommation des ménages restera atone et le recul de l’investissement en logement pourrait se prolonger. La croissance du PIB restera donc modérée à 0,6% en 2014 après 0,1% en 2013 », précisent les chercheurs économistes de Coe-Rexecode.

Ceux-ci restent également prudents concernant la croissance mondiale et son accélération anticipée à 2,7% en 2013 et 3,2% en 2014, « sachant que les écueils demeurent nombreux ».

L'évolution du cours des matières premières dans le monde (source Coe-Rex.)

L'évolution de la production mondiale de pétrole (source Coe-Rex.)

Et d’énumérer ces écueils : Redoutée l'an passée, la falaise fiscale américaine est en passe d’être surmontée – sauf accident de parcours d’ici au 17 octobre et au vote du budget des Etats-Unis NDLR - mais les obstacles à la restauration d’une croissance mondiale soutenue restent nombreux et tiennent notamment à :

• la sortie des politiques économiques extrêmes adoptées depuis la crise de 2008,

• la remontée des taux obligataires,

• la mutation de la plupart des économies émergentes vers un régime de croissance plus faible mais aussi plus équilibré.

Toutefois, Coe-Rexecode note que la sortie de récession semble bien confirmée en Europe, pour la zone euro comme pour la France. « La zone de risque s’est éloignée, mais n’a pas encore totalement disparu », ajoutent les experts de Coe-Rexecode dans cette étude.

C.J.

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www.coe-rexecode.fr