TOKYO (MPE-Média) – Un important gisement sous-marin de terres rares a été découvert à proximité d’une île au large de l’archipel nippon, apprend-on de source scientifique.

Des universitaires japonais ont fait état d’une « quantité astronomique de terres rares » contenue dans les échantillons de boue prélevée lors des recherches menées autour de l’île de Minami-Tori-Shima, à près de 5.000m sous le niveau de la mer.

Le gisement potentiel est estimé à près de 6,8 millions de tonnes de terres rares, qu’il s’agit à présent de pouvoir exploiter dès que possible pour garantir l’autonomie du Japon en la matière et maintenir les prix des terres rares à un niveau compatible avec la demande industrielle tant japonaise que globale.

Pékin baisse sa production en 2013

La Chine a annoncé récemment une prévision de diminution de moitié de sa propre production de terres rares en 2013 comparé à celle de 2012, à 46.900 tonnes contre plus de 90.000 l’an dernier, dont un quota de près de 30.000 tonnes exportées par an depuis 2010 en baisse de 30% à 40% cette année selon nos sources, 87% étant des terres rares légères et 13% des terres rares dites « lourdes », cette baisse inquiétant le Département de la Défense américain selon une note que nous avons signalée récemment à nos lecteurs.

En 2012, les prix des terres rares ont entamé un mouvement baissier de près de 40% sur l’année à compter du 2e semestre, une fois les annonces des Etats-Unis et du Canada concernant de nouvelles ressoures en voie d’exploitation rendues publiques et celles de groupes européens décidés à créer des coentreprises pour rechercher et produire des terres rares actées par la signature d’accords – dont le groupe Solvay basé à Bruxelles.

Concentrations en cours

Des concentrations sont en cours en Chine pour tenter de juguler l’impact négatif sur le marché de l’existence d’un nombre croissant de petites compagnies voire de mines illégales. Baogang Rare Earth a ainsi signé des accords avec une douzaine de formes de Mongolie intérieure et du nord de la Chine pour les intégrer à son groupe, tandis que Gangzhou Rare Earth intégrait de son côté des firmes importantes et moyennes du sud de la Chine en achetant une partie de leur capital.

Le groupe français Eramet a aussi confirmé en 2012 au Comité des métaux stratégiques qu’il poursuivait une exploration et des recherches pour localiser et préparer des feuilles de route pour exploiter d’importants gisements situés dans l’espace maritime français en Mediterrannée et dans le Pacifique (lire nos précédents articles sur le sujets).

Prise dans le contexte de tensions toujours vives entre le Japon et la Chine pour des raisons à la fois territoriales, de souveraineté et de désaccords commerciaux extérieurs, notamment pour les prix pratiqués par les groupes chinois premiers détenteurs des stocks mondiaux de terres rares, la nouvelle de cette découverte japonaise vient à point rappeler que le monopole chinois sur ces matières indispensables pour l’industrie high-tech, spatiale, automobile, pourrait toucher assez vite à sa fin.

Jo Gatsby

Voir aussi nos précédents articles à l'aide du mot clé "terres rares"

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Mis à jour (Mardi, 08 Novembre 2016 14:12)