PARIS (MPE-Media) – L'industrie sidérurgique européenne représentée par EUROFER et A3M rappelle aux autorités européennes et nationales de surveillance du marché la nécessité d’éliminer toute utilisation trompeuse du marquage « CE » pour certains aciers de construction importés de Chine. Détails.

Il s’agit pour l’Association européenne des producteurs d’acier et ses adhérents ou autres associations membres comme l’Alliance Minerais Minéraux Métaux (A3M) en France de demander aux autorités de régulation de la concurrence internationale que le label « CE » ne soit pas utilisé de façon illégale et de protéger l’utilisateur contre les risques de dommages économiques importants dus à la classification erronée de nuances d’aciers importées de Chine, explique le Directeur général d’Eurofer M. Axel Eggert.

L’impact de la forte hausse des exportations chinoises sur la sidérurgie de l’Union européenne (+43% en 2014 comparé à 2013) est considérable, d’autant plus lorsqu’on observe qu’une partie importante de ces tonnages d’acier exportés par la Chine ne respecte pas les normes en vigueur sur le marché européen de l’acier : « La sidérurgie de l’Union européenne produit et livre à sa clientèle des aciers conformes aux prescriptions des règlements et des normes », explique la porte-parole de l’Alliance Minerais Minéraux Métaux (A3M) Hélène Ford.

RAB (Ph Archives MPE-Média)

« Ainsi, la production d’acier issue des usines européennes apporte à l’utilisateur la stabilité des propriétés au cours de la transformation et la sécurité au cours de l’emploi. Ceci ne semble pas garanti pour les produits en provenance de Chine importés dans l’Union européenne, et plus particulièrement pour le fil machine, les ronds à béton, les barres ainsi que pour les bobines laminées à chaud et les tôles fortes », continue la même source.

A3M et Eurofer expliquent que le gouvernement chinois, qui souhaite encourager les exportations d’aciers alliés, accorde aux exportateurs d’aciers alliés une réduction sur la taxe générale à l’exportation de 17 %, ce qui conduit l’exportateur à payer une taxe de 4 % à 8 %. Afin d’obtenir cette avantageuse classification d’acier allié, les exportateurs chinois ajoutent du bore aux aciers dont les spécifications du client définissent un acier non allié sans ambiguïté.

Deux fois plus de bore qu'autorisé

« La quantité de bore ajoutée peut être deux fois supérieure au maximum prescrit pour les aciers non alliés par les normes internationales (ISO) et européennes (EN). Cette addition de bore permet au regard des définitions douanières internationales (OMD) d’obtenir la classification douanière d’acier allié précisément recherchée. Ces aciers sont ensuite commercialisés dans l’Union européenne, par les exportateurs chinois, en tant qu’aciers non alliés », fait remarquer la porte-parole d’A3M.

Le bore est un élément d’alliage utilisé en très faible quantité, de l’ordre de quelques ppm (parties par million, équivalente à 10-4 pour cent en masse), qui requiert un dosage précis et modifie sensiblement les propriétés mécaniques. Son prix unitaire et les quantités ajoutées en font un élément d’alliage très peu onéreux, souligne A3M.

Si le bore améliore l’uniformité de la dureté de l’acier, il est en revanche néfaste quant à l’aptitude au soudage (il peut provoquer des fissures) et à l’élasticité, propriétés généralement requises pour un acier non allié, notamment destiné à la construction, précisent les mêmes sources.

Les exportations de la Chine atteindront, cette année, 85 millions de tonnes, en hausse de 43% d’une année sur l’autre. Les aciers avec addition de bore pourraient représenter plus de la moitié de ces exportations totales, vendues comme des aciers non alliés et bénéficiant de taxes à l’export plus réduite parce qu’ils sont alliés, alertent Eurofer et A3M.

C.J.

http://www.a3m-asso.fr

http://www.eurofer.org

http://www.economie.gouv.fr/dgccrf/Publications/Vie-pratique/Fiches-pratiques/Le-marquage-CE

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Mis à jour (Lundi, 31 Octobre 2016 11:17)