BRUXELLES (MPE-Média) -  "I love what I do, I love recycling", ainsi commençait la Conférence 2019 d'EuRic, la Confédération européenne des Industries du Recyclage, ouverte ce 13 mars par un "discours clé" de Murat Bayram, Président de la division métaux non ferreux d'EMR, l'un des leaders d'EuRic, en prélude à plus de quatre heures d'échanges sur "la chaîne de valeur circulaire". MPE-Media est partenaire de cette conférence.

Invitant les près de 170 participants à s'impliquer le mieux possible dans l'avancement des questions clés qui permettront "de boucler le cercle vertueux de l'économie circulaire", Le Président d'EuRic Michaël Schuy, lui-même dirigeant d'une entreprise allemande de recyclage, leur a demandé s'ils connaissaient tous l'emplacement de la "cour" de recyclage la plus proche de chez eux. Tout un symbole. Mais contrairement à la plupart des européens, ce public professionnel sait où travaillent les recycleurs.

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Murat Bayram (au micro) s'adressant au Pdt d'EuRic Michaël Schuy (assis à gauche en premier rang - Ph MPE-Média)

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Une assemblée venue des quatre coins d'Europe pour faire le point sur la chaîne de valeur circulaire (Ph MPE-Média)

Intervenant au début de la première table ronde à propos des engagements volontaires et des objectifs obligatoires fixés par la Commission européenne pour "trouver le juste équilibre et boucler le cercle de la chaîne de valeur des plastiques", M. Anti Peltomäki, Directeur général adjoint de la Direction "croissance" de la dite Commission estime que les 10 millions de tonnes de plastique recyclé à réutiliser d'ici à 2025 constituent un premier pas important, tant pour les producteurs de matières que pour les fournisseurs de plastique recyclé. "Il y a encore  un fossé à franchir. Nous avons besoin que l'industrie travaille dur pour atteindre cet objectif, tous ensemble, producteurs, recycleurs, collecteurs, nous devons travailler sur 5 sujets : améliorer l'écodesign des produits en plastique, la collecte, le tri, la réutilisation et la transformation des matières, développer l'innovation incluant le recyclage chimique des plastiques".

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Antti Peltomäki (Directeur général adjoint de la Direction "croissance" de la Commission européenne - Ph MPE-Média)

Cela suppose aussi des progrès dans la législation européenne, bientôt 8 ans après les premiers textes appliqués à "la fin de l'ère de déchet" matière par matière, à l'échelle des 28. "Les dernières 5 années ont été fructueuses avec l'adoption d'un paquet économie circulaire, d'une directive pour le recyclage des plastiques", ajoute M. Peltomäki.

 

"Une approche marché passe par des signaux de prix"

Sponsor "platine" de la conférence, VEOLIA a délégué à M. Mchaël Mansuy, Directeur des affaires publiques, le soin de décrire les enjeux du recyclage des plastiques pour son groupe globalisé d'ici à 2025 : "Le chiffre d'affaires de Veolia pour ce secteur devrait passer de 280 millions d'euros (M€) à plus d'un milliard d'euros dans cette période", explique-t-il. Les objectifs recensés par le groupe français visent à recycler jusqu'à 60% des plastiques collectés dans les collectivités locales, jusqu'à 30% des seules bouteilles en plastique. Veolia distingue 3 catégories d'actions : recherche des solutions, recyclage mécanique, recyclage chimique : "cela suppose de passer de vous ne devez pas enfouir à je vais vous aider à trouver les outils, les solutions pour ce faire", note M. Mansuy, insistant sur le fait que l'issue doit rester "profitable". Qu'une "approche marché passe par des signaux de prix". Que "la structure de coût du plastique recyclé doit encore être analysée correctement". Mon tout, en accord avec la législation "circulaire".

Chez Volvo, l'objectif d'intégration de 25% de plastiques recyclés dans toutes les nouvelles voitures en 2025 est en route, explique Sandra Tostar, porte-parole du constructeur, notant que la firme compte près de 40 fournisseurs différents pour ces matières et exclut l'emploi de ses propres déchets plastiques pour atteindre ce cap.

Chez Procter & Gamble, la disponibilité, le prix et la qualité des plastiques recyclés, tout comme les barrières douanières (Chine, Inde plus récemment), la traçabilité des lots recyclés, la spécificité des plastiques alimentaires font partie des questions clés à résoudre pour atteindre l'objectif fixé par la Commission, explique Simon FRancis Webb, en charge des relations avec les politiques du groupe. 

 

Une trame de règlementations produits pour booster la "circularité"

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(Source web)

Composée de 25 partenaires associatifs ou privés, la Plate-forme des investisseurs européens pour l'économie circulaire (ECESP) présentée par M. Bernd Dittmann, Vice-Pdt de son comité marché intérieur réunit depuis peu des compétences dans presque tous les secteurs productifs, de la gestion des déchets à l'écodesign via les emballages alimentaires, la démolition dans le BTP et proposera bientôt des conférences, des ateliers transversaux sous le parrainage de la Commission européenne (voir son site internet). La question clé y sera l'évolution de la trame de règlementations sur les produits pouvant booster la "circularité", explique l'orateur.

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De gauche à droite : Eugenio Longo (Borealis), Christine Leveque (Suez), Emmanuelle Maire (Commission européenne), Anthony Sant (AO Recycling - Ph MPE-Média)

Ces travaux devraient compter à en croire les intervenants suivants, notamment Mme Emmanuelle Maire, en charge de la production durable pour la division produits et consommation de la Commission, énumérant à la fois les besoins des citoyens européens et les dernières interventions à ce sujet du n°2 de la Commission, Frans Timmermans, pariant sur la prochaine composition de la Commission pour faire avancer le thème. Pas sûr que cela suffise à tout le monde.

Finalement, rien ne vaut l'exemple : "Faîtes-le ensemble en pratiquant une attitude collaborative réelle. Notre société est née d'un pari à une Livre, nous avons depuis construit la première et plus grosse usine de recyclage de réfrigérateurs en Europe. Nous avons construit un business à partir d'une blague et ça a marché", explique Anthony Sant, directeur du marketing d'AO Recycling. Convaincant, d'autant que sa société britannique lance ces jours-ci un nouveau procédé innovant de recyclage des plastiques des joints d'étanchéité des portes de frigos, conçu par plusieurs sociétés européennes, avant le Brexit.

"Je peux vous assurer que depuis deux ou trois ans les choses vont mieux, les gens se parlent plus entre les services du marketing et ceux de la durabilité des produits", confirme Christine Levêque, directrice de l'innovation chez Suez. Il en est des interventions dans les conférences européennes comme pour les quantités de déchets de plastique sur les plages du Pacifique : certaines restent plus longtems que d'autres dans les esprits, marquent plus que d'autres.

Christophe Journet

Rédacteur en chef


À suivre dans notre prochaine lettre et durant notre 1ère "Journée Innovation & Recyclage", le 5 juin 2019 chez Chimie Paris-Tech à Paris plus d'infos via Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

 

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Voir aussi sur :

https://www.euric-aisbl.eu

https://circulareconomy.europa.eu/platform/


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Mis à jour (Mercredi, 20 Mars 2019 12:22)