DOUAI (MPE-Média) – Ouvert par la Vice-Présidente de la Société française des ingénieurs des plastiques (SFIP) Laurence Dufrancatel dans les murs de l’Institut Mines Télécom Nord Europe de Douai, le congrès international « plasturgie et environnement » accueille pour deux jours plus de 200 professionnels du secteur autour des thèmes liées à la décarbonation des productions, de la durabilité des procédés et des objectifs climatiques européens.

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Hugues-Marie Aulanier (Carbone4) à la tribune (Ph MPE-Média)

Une première présentation proposée par Hugues-Marie Aulanier (Carbone 4) portait sur les impacts des industries de production des plastiques sur le climat. Tant sur le plan des stratégies de réduction des émissions de gaz à effet de serre que des orientations induites sur le plan des affaires. « IL faut donc se préparer à cette nouvelle donne climatique et anticiper : rechercher cette transition bas carbone va nécessiter une transformation du système économique très en profondeur, avec des baisses de consommation pour certains produits et des décisions structurantes à prendre pour y parvenir ».

 

Des approvisionnements à la fin de vie des produits, c’est toute l’approche qui doit être revisitée, de l’éco-conception des produits à leur recyclage, de la baisse de l’utilisation des fossiles à la hausse de la demande en énergies des différentes sources dont les renouvelables et le nucléaire, le gaz, le pétrole, le charbon, la biomasse, explique H.-M. Aulanier. « Se passer de 86% des énergies utilisées actuellement est un défi, un marathon qui va durer trois ou quatre décennies », ajoute-t-il.

 

Trois questions à se poser

Ce qui pose trois questions : se passer du pétrole, décarbonner l’industrie des plastiques, faire évoluer les marchés finaux, dans une approche systémique : La consommation de pétrole brut devrait baisser de 50% d’ici à 2050 et la disponibilité du naphta également, le volume des produits biosourcés passer de 0,52% aujourd’hui à beaucoup plus en 2050. Ce qui suppose de prendre en compte les conflits d’usage des terres agricoles dédiées à la production de biomasse utilisable pour l’énergie, la nourriture, les matières, les puits de carbone. Ce qui implique déjà une hausse des productions de biocarburants, de l’usage de la biomasse par les cimentiers, de la production de bioproduits parmi d’autres conséquences.

 

« On est sur une vision de cycles de vie complexe, tant pour l’emploi de plastiques bio-sourcés que pour savoir si le recyclage innovant peut aider à réduire l’empreinte carbone des matières en fin de vie », conclut H.-Marie Aulanier : « Toutes les alternatives biomasses ne se valent pas ». Alléger les automobiles, dont les ventes pourraient baisser, isolation thermique des bâtiments où le plastique peut jouer un rôle, baisse des nouvelles constructions d’un tiers d’ici à 2050, changement de consommation pouvant changer les choses pour le secteur de l’emballage : Ce qui suppose de se forger des outils de prospective, l’étude de scénarios possibles à proposer, de sortir de l’option « business as usual » en choisissant entre l’innovation technologique et la sobriété, par exemple.

 

Christophe JOURNET

Rédacteur en chef de MPE-Média

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À PROPOS DE LA SFIP - La SFIP, Société Française des Ingénieurs des Plastiques, est une association régie par la loi de 1901, créée en 1983. Elle rassemble les acteurs de la filière de la plasturgie, issus des secteurs de l’automobile, de l’emballage, du bâtiment, des équipements électriques & électroniques, des sports et loisirs et de l’aéronautique. La SFIP s’est donné pour missions de partager et développer les connaissances de ses membres dans le cadre de la promotion des matériaux polymères, de la plasturgie et de ses métiers, de permettre à ses adhérents de progresser, d’être plus compétitifs en leur donnant accès aux évolutions scientifiques, techniques et économiques, d’être le lieu de rencontres et le carrefour d’échanges entre professionnels de tous secteurs permettant à chacun de créer ou d’enrichir son réseau.

 

Voir aussi via :

https://www.sfip-plastic.org

www.carbone4.com

www.imt.fr

https://www.sfip-plastic.org

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Analyse des cycles de vie, avantage et inconvénients pour les plastiques

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Guy Castelan (PlastisEurope) présentant le thèmes des analyses de cycles de vie des produits (Ph MPE_Média)

DOUAI (MPE-Média) – Présentée par Guy Castelan, en charge de l’étude des cycles de vie des matières plastiques pour PlasticsEurope, l’association européenne des industriels producteurs de plastiques, l’examen des analyses de cycles de vie (ACV) et de ce qu’elles apportent pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre (CO2, SO2, NOx, CH4, etc.) et des impacts de celles-ci est clé.

 

PlasticsEurope développe l’étude des éco-profils des produits, des analyses de cycles de vie pour se rapprocher d’une vision « objective » des faits, qu’il s’agisse des déchets terrestres ou des déchets marins provenant du secteur des plastiques ou des impacts liés à la surconsommation ambiante, l’organisation travaillant avec d’autres organismes comme le WWF, le programme environnemental des nations unies ou sur d’autres projets, comme l’information sur l’impact environnemental des produits conduite par la Commission européenne.

 

Comment l’ACV peut-elle traiter les déchets marins ou environnementaux ? Le rapport « plastic leak project » tente d’y répondre en montrant que seule la rigueur dans l’analyse de ces problèmes permettra d’ébaucher des solutions efficaces loin de celles en cours, très superficielles et davantage dictées par les passions politiques et des réactions sans nuance que par des choix résultant d’études factuelles.

 

Programmes Borcycle et Bornewables chez Borealis

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Stephen Roest, en charge des solutions circulaires chez Borealis (Ph MPE-Média)

Pour Stephen Roest (en charge des solutions circulaires du groupe Borealis), une « vue plus large de la chaîne de valeur des plastiques est nécessaire pour parvenir à une économie vraiment circulaire », sortir des fossiles en pratiquant plusieurs activités de l’éco-design au recyclage chimique via la réutilisation, le design favorisant le recyclage, le tri et le recyclage mécanique, en introduisant des solutions circulaires via le recyclage mécanique avancé et les programmes Borcycle et Bornewables qui incluent captation et utilisation du carbone. Borealis mène plusieurs expériences simultanées en Allemagne, Suède, Belgique, pour tester des solutions circulaires permettant d’atteindre des niveaux de qualité et des volumes de recyclés acceptables en termes de résultats.

 

Le groupe Borealis est ainsi déjà parvenu à une réduction de l’empreinte carbone de ses polyoléfines Bornewables d’au moins 1,9kg CO2 équivalent/ kg de polymère pour le polyéthylène (PE) issu de déchets plastiques et de 2,1Kg CO2 équivalent/ kg de polypropylène (PP) issu du recyclage de déchets de polypropylène, en s’appuyant sur une stratégie d’équilibre des volumes issus des différents modes de recyclage pour conserver la plus haute qualité possible des rPlastiques comparés aux vierges.

Borealis développe aussi un projet de capture et utilisation du carbone pour produire des polymères dans un site en construction en Autriche.


Christophe JOURNET

Rédacteur en chef de MPE-Média

Voir aussi via :

https://plasticseurope.org

https://www.borealisgroup.com

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