LONDRES (MPE-Média) – Les prix des métaux non ferreux et en particulier ceux du cuivre devraient continuer à baisser durant les semaines à venir, puis se reprendre assez vite à compter du 2e semestre 2013, anticipe Bank of America Merril Lynch (BOFA ML) dans une étude que nous nous sommes procurés. Détails et prévisions.

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L’analyse de la banque d’Amérique et de son cabinet d’analyse des prix des commodités métalliques repose essentiellement sur le constat suivant : le rebond d’après crise a laissé la place à un ralentissement de la croissance globale, fortement accentué dans les pays développés par « l’inaction des personnels politiques dans les pays développés, ce qui a ruiné la confiance dans le secteur privé ». Mais la croissance semble reprendre en Chine et aux Etats-Unis, ce qui devrait petit à petit faire augmenter la demande en métaux.

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Prévisions de Bank of America Merril Lynch (Source Bofa ML)

BOFA ML note que dans le même temps, la Chine a affronté des vents contraires structurels et cycliques, sa politique d’assouplissement monétaire augmentant les liquidités jusqu’à créer un environnement qualifié de « défavorable ».

Toutefois, Bank of America ML anticipe un rebond de la croissance mondiale en 2013, qui devrait se traduire par une nouvelle hausse des prix des commodités d’ici au 2e semestre 2013, après une nouvelle période de baisse, tant que la question fiscale nord-américaine continue d’affecter la confiance des marchés.

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Les niveaux des stocks de cuivre du LME on augmenté régulièrement de juin 2012 à février 2013 quoique restant bien dans leurs moyennes récentes depuis 2007-2008 (Source BOFA ML 2013)

Pour le marché du cuivre, BOFA ML attribue l’effet contango récent de la courbe des prix à une hausse des stocks du London Metal Exchange et à des facteurs saisonniers hivernaux dans l’hémisphère nord, anticipant toutefois une reprise des fondamentaux qui devrait permettre aux prix du cuivre de remonter. BOFA ML parle d’un « léger déficit de cuivre freinant les livraisons du métal dans les magasins du LME », susceptible d’inverser la tendance.

En fait, la baisse de prix des non ferreux anticipée par Bank of America Merril Lynch fait suite à une année 2012 où les prix moyens cash de tous les métaux à l’exception de l’or ont connu des baisses à deux chiffres. Mais en 2013, les analystes de BOFA ML anticipent plutôt une croissance de 15 à 20 points de la demande en cuivre mondiale hors Chine, laquelle demeure la plus forte, ce qui pourrait engendrer un regain de volatilité des prix du métal rouge, en particulier avec le regain de vitalité constaté dans l’immobilier neuf aux Etats-Unis.

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Les importations chinoises d'aluminium étaient favorisées l'an dernier par des prix LME inférieurs aux prix domestiques chinois (Source Bloomberg/BOFA ML 2013)

Pour le marché de l’aluminium, toujours influencé par une tension sur les prix spots et les primes d’alliages, les courbes des analystes de Bank of America ML montrent que son prix au London Metal Exchange ne favorisait pas depuis un an l’équilibre du commerce extérieur de ce métal entre la Chine et les pays développés, les prix chinois domestiques de l’aluminium restant en moyenne supérieurs à ceux affichés par le LME entre mars 2012 et janvier dernier, à part une petite parenthèse en décembre 2012 de quasi parité des prix, ce qui a favorisé les acheteurs chinois important de l’aluminium sur leurs homologues européens – et sans doute boosté aussi les importations chinoises d’aluminium de 2nde fusion. Bank of American anticipe un léger déficit d’aluminium courant 2013.

Bank of America anticipe à présent une baisse très provisoire de la volatilité moyenne des prix des métaux non ferreux et une légère remontée des prix à compter du T2 2013, avec un pic probable au T3 et une nouvelle accalmie en fin d’année.

La question se pose jour après jour davantage zn 2013 pour les acheteurs européens de savoir si les niveaux de prix de l'aluminium au London Metal Exchange sont ou non faussés par les effets des achats spéculatifs de stocks dans les magasins du LME par les plus grandes banques mondiales (Goldman Sachs, JP Morgan, etc.), au point de voir se créer un différentiel de prix permanent surestimant les prix réels pratiqués sur les marchés européens. A moins qu'il ne s'agisse déjà d'un effet secondaire du rachat du LME par la bourse de Hong-Kong, dont les traders sont influencés par les prix domestiques chinois.

Christophe Journet

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Mis à jour (Mardi, 08 Novembre 2016 14:40)