LONDRES (MPE-Média) – Qui dirigera le London Metal Exchange après le départ de son Directeur général actuel et ex PDG M. Martin Abbott à la fin 2013, un homme ou une femme ? C’est la question qui occupe ces jours-ci une partie de la City au moment où se déroule la 1e « LME Week Asia » à Hong-Kong, où HKEx vient d'annoncer un accord entre la Bourse des mines de Pékin, celle de Hong-Kong et sa filiale LME représentée par sa nouvelle directrice en Asie.

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Ce pourrait bien être "une" directrice et non "un" directeur à la place de M. Martin Abbott. C’est du moins ce qu’affirment ensemble Susan Thomas et Veronica Brown, deux consoeurs de Reuters, qu’on ne peut soupçonner de faire du « femenisme » au moment clé où se joue le rééquilibrage des forces autour du ring le plus traditionnel qui soit, celui de la bourse des métaux de Londres, le London Metal Exchange dont elles rappellent que le modus operandi toujours en vigueur pour une partie au moins des traders en cols blancs – le même qui était pratiqué au Palais Brongniart, à la Bourse de Paris, jusqu’au milieu du siècle dernier – reste une affaire d’hommes, une compétition de cris héritée de la mise au prix des stocks de café débarqués sur les bords de la Tamise au XIXe siècle !

Un nom circule parmi d’autres, celui d’une femme, actuellement responsable des commodités métalliques au Commodity Markets Exchange (CME Group) de Chicago, Mme Harriet Hunnable, réputée pour sa façon de murmurer à l’oreille des traders sans jamais placer un mot plus haut que les autres mais en parvenant toujours à ses fins : faire passer les bons messages sur les tendances de prix.

« Voilà un joli compliment », aurait commenté la dame, faisant mine d’écarter cette idée en expliquant « avoir du plaisir à tenir son rôle actuel au CME et encore beaucoup de choses à y faire », racontent les reporteures de Reuters.

IL ou ELLE, tout est encore possible!

Expert en communication corporate et financière, le PDG de Honk-Kong Exchange et vrai boss du LME depuis 2012, Dr Charles Li renchérit sur ces bruits d’entre deux five o’clock teas en notant que « ça pourrait tout à fait être un IL, ça pourrait être une ELLE, tout est encore sur la table », a-t-il répondu aux correspondants de Reuters présents en marge de la semaine asiatique du LME en cours jusqu’à vendredi.

La suite est à l’avenant. Mais c’est aussi l’occasion pour les industriels consommateurs de métaux non ferreux de rappeler au passage que leur vrai souci n’est pas de savoir si le London Metal Exchange va être dirigé par une dame de fer ou par un homme converti au culte du « métal du diable » cher à notre confrère de l’Usine nouvelle Daniel Krajka.

Leur vrai souci est qu’il est de plus en plus difficile de réussir à disposer des stocks physiques d’aluminium, de cuivre, de zinc, d’étain, de nickel immobilisés dans la douzaine d’entrepôts créés un peu partout dans le monde par la prestigieuse entité à présent anglo-chinoise : « les producteurs cherchent tous à faire leurs marges en faisant transiter des commissions tout à fait marginales à l’unité mais dont le cumul sur trente ans peut dépasser le milliard et demi de dollars, d’autant que les banques liges des compagnies procèdent à des séries d’achats et de reventes de ces contrats à terme – la fameuse valeur « papier » - avant de permettre aux managers des magasins du LME de « libérer » les stocks attendus par les usines consommatrices », nous explique une source proche de ces dossiers.

Mais les bonnes langues du pays de Shakespeare s’intéressent davantage à l’identité du ou de la dirigeant(e) qui sera choisie pour succéder à Martin Abbott : plusieurs noms circulent, dont celui de l’actuel directeur opérationnel et ancien du LME Diarmuid O’Hegarty, ex DG adjoint du LME et bien introduit auprès des régulateurs européens.

Mais pas quelqu'un de HKEx!

Nos consoeurs britanniques également proches du dossier insistent sur le nombre de « sources qui estiment probables que le prochain PDG du LME viendra plutôt d’une autre bourse », même si HKEx devrait éviter de coopter l’un des siens, pour ne pas risquer de tensions inutiles avec les milieux économiques et financiers européens.

Les noms de MM. Martin Pratt, PDG de Triland et Gavin Prentice, l’ex DG et chef des ventes mondiales de Marex Spectron circulent mais, insistent nos consoeurs, ce n’est pas parce que la seule femme trader qui se soit risquée à la criée des métaux non ferreux de Londres en est vite partie que la candidature d’Harriet Hunnable serait une pure fantaisie.

« Une façon très posée d’arrêter les choses en douceur serait très utile au LME par les temps qui courent », soulignent Susan et Veronica.

Jo Gatsby

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Mis à jour (Samedi, 05 Novembre 2016 15:54)