PARIS (MPE-Média) - La direction de la F2R (Française de roues, filiale du groupe indien Deltronix, ex filiale du groupe Montupet) a annoncé lors d’une récente réunion avec les organisations syndicales un risque de cessation de paiement pour la fin de l’année 2013, apprend-on de source syndicale. Détails.

Ce risque pour F2R pourrait devenir réalité selon les dirigeants du groupe Deltronix si l’entreprise, spécialisée dans la fabrication de roues implantée à Diors près de Châteauroux (Indre), ne trouvait pas de nouveaux capitaux, annonce la Confédération française démocratique du travail (CFDT), inquiète de la situation.

En juin dernier, la direction avait déjà annoncé l’élaboration d’un plan de départs volontaires (qui concernerait entre 20 et 30 salariés) et des mesures de temps de travail effectif. 7 millions d’euros seraient immédiatement nécessaires pour pérenniser l’activité et les emplois sur le site, précise la délégation locale de la CFDT.

F2R est touchée par la baisse des ventes automobiles, alors que le propriétaire actionnaire Deltronix avait investi en 2012 dans un four pouvant lui permettre de produire près ee 8.000 roues en aluminium/jour.

L’arrêt de la production du modèle Qashqai (Nissan), prévu en novembre, représente une baisse d’activité de 35 %. L’effectif ne cesse de décroître de mois en mois : de 462 salariés à sa création, l’entreprise n’en compte plus à présent que 380 ajoute la CFDT.

KAPIL_GUPTA_PDG_DELTRONIX

Face à cette situation des plus inquiétante, la CFDT a alerté les personnalités qualifiées compétentes dans l’Indre et en région Centre, la région de Michel Sapin, ministre du travail et de l’emploi.

Kapil Gupta, PDG indien de Deltronix, dans un forum IFA en juillet 2012 (Ph SD IFA)

« Cette annonce est d’autant plus brutale, qu’en janvier 2013, son actionnaire, le groupe indien Deltronix, avait annoncé un investissement net de 4 millions d’euros pour l’année en cours. Or, pour l’heure, seul 1,3 million a été injecté et les prévisions totales pour 2013 sont de 2,6 millions d’euros »,explique la même source en détaillant les choix du groupe : machines à valeur ajoutée - usinage et peinture, finition - et non des machines de production basse pression qui fabriquent la jante, sachant que le parc des machines basse pression est vieillissant et mériterait d’être renouvelé et qu’en 2011 six de ces machines sont parties gratuitement en Inde, précise la section locale du syndicat.

La CFDT s’interroge donc sur ces choix et déclare craindre « que la production ne quitte le site ». La CFDT souhaite également davantage de transparence de la part de la direction sur les bilans de l’entreprise : « Le bilan 2012 laisse en effet apparaître de nombreuses incohérences et dépenses pour lesquelles la direction n’a pas fourni d’explications claires », précisent ses délégués.

Un acteur clé sur son marché, déclare le PDG de Deltronix

La direction locale de F2R n’était pas joignable pour commenter ces propos de la CFDT. Le PDG du groupe Deltronix M. Kapil Gupta déclarait en 2012 durant un forum franco indien Invest in France (IFA) présidé par l’Ambassadeur d’Inde à Paris de l’époque M. Rakesh Sood « les avantages que la France offre aux investisseurs indiens » en notant que la reprise de la firme au groupe Montupet allait lui permettre de devenir « un acteur clé sur son marché », tout en permettant à Deltronix « d’apprendre des pratiques différentes en production tout en s’adaptant aux marchés locaux où les habitudes et les coutumes sont différentes de celles qui prévalent en Inde ».

En janvier dernier, le Directeur Général du site de Diors M. Frédéric Gouze déclarait aux journalistes que les investissements réalisés par Deltronix allait permettre à F2R de renforcer ses ventes auprès des constructeurs allemands et anglo-saxons.

Parmi ces investissements, figurait alors « une machine à rayons X permettant un contrôle précis des pièces réalisées et de robots chargés de porter les roues lors de la production. F2R (80M€ de CA) produit des roues pour Renault, Peugeot et Nissan. Deltronix possède une usine jumelle en Inde, à Chennai, et peut ainsi mener une stratégie de blending, c'est-à-dire installer une complémentarité entre les deux sites. Les pièces basiques sont créées en Asie tandis que les finitions techniques sont effectuées dans l'Indre », écrivait alors un confrère de la Nouvelle-République.

La Rédaction

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Mis à jour (Vendredi, 04 Novembre 2016 14:10)