MONTREAL (MPE-Média) – Trois fonderies d’aluminium d’Alcoa Québec sont menacées de fermeture à cause d’une hausse du prix de l’énergie prévue pour le début 2015, annonçent des confrères canadiens sur leurs sites internet. Explications.

Les « smelters » de Bécancour, Baie-Cormeau et de Déschambault voient leurs contrats d’approvisionnement en électricité entre Alcoa et Hydro-Québec toucher à leur fin d’ici à la fin 2014, avec ensuite une hausse d’environ 60% du prix de la ressource après des années durant lesquelles ces usines ont bénéficié d’un prix discount réservé aux électro-intensifs.

Alcoa gère et possède 3 des 9 alumineries du Québec, consomme plus d’électricité que toutes les usines de pâtes et papier du pays et génère d’importants profits pour chacun de ses trois sites québecois, explique Michel Morin de TVA Nouvelles à Québec.

Les trois sites d’Alcoa concernés emploient près de 3.300 personnes au total. Alcoa a envoyé une note à Hydro-Québec en informant son fournisseur qu’il se verrait obligé de mettre fin à ces contrats si cette hausse n’était pas revue : le coût de ces contrats passerait de 350 à 570 millions de dollars US en janvier 2015 si rien n’est revu d’ici là, obligeant le groupe nord-américain à remettre en question leur maintien en activité.

Procédure lancée pour la fin 2014

« Etant donnée la situation actuelle sur le marché de l’aluminium et en l’absence d’une prise de position satisfaisante du Gouvernement québecois, Alcoa a ouvert une procédure visant à restreindre progressivement sa consommation d’énergie à compter du 1er novembre 2014 et jusqu’au 31 décembre 2014 », déclare le porte-parole d’Alcoa dans une communication à la presse.

Le groupe précisait à la fin octobre que le nouveau tarif annoncé par Hydro Québec risquait de rendre ses fonderies québecoises non compétitives. Alcoa paie actuellement son électricité près de 3 centimes de dollar le kWh dans le cadre d’un contrat « à partage de risque » signé voici 25 ans et souhaiterait que l’augmentation de ce prix suive celle du prix mondial de l’aluminium, explique TVA Nouvelles, qui parle d’un choc tarifaire de 220 millions de dollars dès la première année si Alcoa devait accepter le changement de tarif.

Un tarif adapté au marché de l'aluminium

« Une énergie fournie à un prix compétitif est indispensable à la poursuite des investissements d’Alcoa dans ses opérations pour garantir des retombées économiques importantes au Québec. Ce niveau de prix doit être compétitif sur un plan global et assez flexible pour s’adapter aux fluctuations du marché de l’aluminium », ajoute la même source.

La question qui se pose pour la survie de ces fonderies québecoises ressemblent furieusement à celle qui a manqué de peu aboutir à la fermeture de l’usine Rio Tinto Alcan de Saint-Jean-de-Maurienne, et dont la reprise par TRIMET AG n’a pas encore reçu le feu vert de la Commission de Bruxelles, pour une raison non connue à ce jour mais qui pourrait fort bien être liée à la question du positionnement d’EDF co-actionnaire de Trimet AG dans cette reprise et du tarif concédé par l’électricien français au futur repreneur, dans le cadre des règles de concurrence de l’Union.

Christophe Journet

TARIFS_2013

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Mis à jour (Jeudi, 03 Novembre 2016 15:31)