PARIS (MPE-Média) - « La plasturgie verte de demain », tel est le thème choisi ce 18/12 par Plastipolis, le pôle de compétitivité de la plasturgie pour sa journée scientifique 2018, au CNAM de Paris, « pour tenter de stopper le plastic bashing et redorer le blason de la plasturgie et des composites », explique l’organisateur. Détails.

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Carte style "métro de Tokyo" réalisée par IPC pour situer les technologies "pertinentes" (Ph MPE-Média)

L’objectif de cette conférence annuelle de Plastipolis était à la fois scientifique et didactique, avec une journée d’interventions savantes sur les nouveaux matériaux, composés, bio-sourcés, électroactifs, sur l’évolution sectorielle de cette économie circulaire, du recyclage (polyoléfines, biodégradables, etc.) : « du côté du recyclage, il s’agit d’optimiser la collecte, les nouveaux procédés, développer l’écoconception et l’analyse des cycles de vie, réduire l’emploi des fossiles, développer l’usage de matières biosourcées, biodégradables, de plastiques recyclés », expliquait Jean-Jacques Legat (Plastipolis).

Etait ainsi présentés dans ce cadre prestigieux de l’amphi de l’Abbé Grégoire du Centre national des arts et métiers de la rue Saint-Martin « les travaux sur la performance des plastiques », plus légers, multicouches ou « barrières » recyclables ; des recherches visant à exposer « une stratégie centrée sur les enjeux de la filière pour aller vers une plasturgie circulaire », poursuit la même source.

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L'amphi de l'Abbé Grégoire, construit en 1845, haut lieu de l'Histoire des arts et métiers, accueillait cette journée scientifique Plastipolis au CNAM de Paris (Ph MPE-Média)

 

Trois objectifs prioritaires de 2019 à 2022 ont été ainsi arrêtés cette année par la filière :

  • - Développer les polymères hautes performances
  • - Booster développements et applications,
  • - Développer l’hybridation des matériaux pour aller vers plus de réutilisation.

Plastipolis a encouragé dans ce but des partenariats clés entre les sites IPC, CEA Tech, Allizé, la Fédération, mais aussi à l’international en Europe pour pouvoir solliciter les aides de l’Union européenne et accroître la visibilité des acteurs : 40 projets européens sont ainsi labelisés et en cours dont cinq financés par année.

Premier à intervenir en ouverture de la journée, Claude Janin (GFP, association de 900 membres travaillant sur les polymères, organisant des colloques et pratiquant la veille sectorielle) évoquait les « grands enjeux pour une plasturgie verte de demain », récemment dans l’électronique imprimée dans les polymères. Le GFP propose deux évènements fin janvier à Lyon.

Le centre IPC (Innovation plasturgie composites) et Gilles Dennler rappelait ensuite quelques exemples d’actions « ciblées économie circulaire » en cours ou en préparation : « il y a une loi en préparation à Paris calquée sur les textes européens et sur la feuille de route économie circulaire qui nous promet quelques suprises », note Gilles Dennler, soulignant que « le thème même de l’économie circulaire est un pléonasme. »

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Le centre IPC a breveté en 2016 de nouveaux outils pour recycler les plastiques collectés et triés (Ph MPE-Média)

 

Recyclage des déchets plastiques : comment l'optimiser?

IPC a travaillé sur « Meteor-Plast », projet développé pour recycler des déchets plastiques. « Vallée Verte », projet financé par une collectivité locale du Haut Bugey (Ain) et soutenu par IPC et l’INSA pour analyser, quantifier les déchets post production de la Plastics Vallée, et a établi un diagnostic des flux de la région : plus de 5 000 tonnes de polymères y partaient directement en décharge et ont été valorisées depuis cette initiative d’analyse des rebuts du recyclage et de recherche de solutions.

« Le comité stratégique de filière chimie et matériaux a suggéré cette année de lancer en 2019 un Tour de France de sensibilisation aux Matières premières recyclées, avec 2ACR, PlasticsEurope, le SRP, continue Gilles Dennler, concluant son intervention par l’évocation de la réalisation d’un livre blanc par PlasticsEurope et le CEFIC sur ces sujets. Un ouvrage devant permettre aux professionnels de mieux faire entendre aux élus les réalités qui les occupent en ces temps d'interdits et de "plastic bashing".

Très spécialisées, les premières présentations du matin proposées par des cadres de BioDymia, Solvay, l'Université Bretagne Sud (UBS) communiquaient des éléments de recherches biologiques et biochimiques en cours sur des composés phénoliques d'origine végétale, sur la mise au point de plastiques biosourcés ou le développement de biopolymères par fermentation bactérienne de coproduits issus de l'agroalimentaire, produits marins inclus. UBS a ainsi travaillé sur un PHA recyclable pouvant être utilisé pour fabriquer des gobelets à usage unique susceptibles d'être frappés d'interdit en France dans moins de deux ans, suite aux amendements déposés l'été dernier par une poignée de députés verts peu avant le vote de la loi EGALIM.

"Nous pouvons produire des plastiques biodégradables et/ou recyclables au même titre que le papier, pour l'emballage, le biomédical, le cosmétique, l'impression 3D, en PLA ou en PHA", conclut Stéphane Bruzaud (UBS) souhaitant qu'on arrête d'opposer recyclabilité et biodégradabilité". En tenant compte de leur compétitivité autant que de l'impact environnemental.

 

Christophe Journet

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A suivre dans notre 51ème lettre MPE-Média

Voir aussi sur : http://www.plastipolis.fr

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Mis à jour (Mardi, 18 Décembre 2018 11:42)