PARIS (MPE-Média) – Les Fédérations ELIPSO (emballage), France-Chimie nous font part de leurs orientations pour la sortie de crise sanitaire, tandis que les Unions CFE-CGC, CFDT et CGT des métaux mettent en garde le groupe quant aux impacts à prévoir de certaines annonces récentes pour l’automobile. Le « monde d’après » semble déjà « bien » engagé mais aussi très risqué. Verbatims et détails.

ELIPSO maintient le cap de l’économie circulaire

PARIS (MPE-Média) - Prudente face aux incertitudes économiques, la filière de l’emballage plastique maintient le cap de la transition écologique dans le cadre de la relance des activités, explique ELIPSO et sa Présidente Françoise Andres dans un récent communiqué à la presse.

Elipso, en tant que représentant des fabricants d’emballage plastique (rigide et souple) a lancé une seconde enquête, du 29 avril au 8 mai 2020 auprès de ses adhérents pour évaluer les impacts et perspectives du COVID-19 sur l’activité de la filière. Le taux de réponses validées couvre plus de 60% des adhérents. Les entreprises ayant participées sont à 2% des TPE, 52% des ETI, 43% des PME et 3% des GE. Les secteurs clients fournis sont l’alimentaire pour 86% des répondants, l’hygiène-beauté pour 45%, la chimie pour 31%, le transport-logistique pour 14%. La répartition selon les matériaux constitutifs est de 41% pour le plastique rigide et 35% pour le plastique souple. Une entreprise peut fournir plusieurs secteurs et différents types d’emballages (primaire, secondaire, tertiaire).

200529_ELIPSO

(Source ELIPSO 2020)

1. La filière fait preuve de prudence face aux multiples incertitudes économiques :

47% des entreprises constatent une baisse des commandes clients en avril 2020 en comparaison avec le mois d’avril 2019. Ces perspectives annoncent une sortie de crise incertaine pour la majorité des fabricants d’emballages plastique en France. Seuls 12% d’entre eux soulignent un volume de commandes stable alors que 41% des entreprises conservent encore une production en légère hausse, mais avec un important tassement de la demande. Sur l’ensemble des entreprises, seulement 12% enregistrent une hausse de production supérieure à 10% en avril 2020 par rapport à 2019 contre 38% en début de confinement.

Pour Françoise Andres, Présidente d’Elipso, ces résultats montrent que «pour l’ensemble des emballages plastiques, tous secteurs confondus, la production 2020 ne dépassera pas la production 2019. La hausse en trompe l’œil de certaines familles d’emballages (alimentaire à destination de la grande distribution et hygiène) en début de confinement ne compensera pas la baisse de l’ensemble des emballages plastiques ».

40% des répondants soulignent le manque de demande client comme principal facteur limitant leur production. Ce chiffre est à relier directement à l’incertitude qui pèse sur les secteurs clients ainsi qu’à la perception, pour la moitié des adhérents, qu’un retour à la normale ne se fera pas avant six mois à un an.

Deux tiers des sondés estiment que la structure de marché de l’emballage va être modifiée durablement avec une transformation des schémas logistiques (augmentation du e-commerce/drive) et des attentes plus fortes des consommateurs sur l’hygiène des produits.

Les difficultés liées au manque de personnel ne sont évoquées que par 33% des interrogés contre 64% au début du confinement. Les problématiques logistiques ne sont plus soulevées que par 16% des entreprises. Par ailleurs, quelques tensions sur des approvisionnements ponctuels en matières premières persistent. Les adhérents expriment aussi une inquiétude sur la capacité de la restauration hors domicile (RHD) à se relever après ces longs mois d’arrêt.


2. Les entreprises maintiennent le cap de l’économie circulaire :

98% des répondants souhaitent que la filière poursuive sa transition vers une économie circulaire des plastiques. Françoise ANDRES confirme que « la profession maintient le cap de la transition écologique et confirme son engagement pour parvenir à une filière de l’emballage plastique 100% circulaire ». Plus d‘un tiers des interrogés appelent même à approfondir encore plus rapidement cette dynamique enclenchée depuis quelques années déjà.

Le critère environnemental majoritairement mis en avant est l’incorporation de matière recyclée pour 81% des répondants, démontrant son caractère central pour les entreprises, en lien avec l’objectif gouvernemental d’atteindre 100% de plastique recyclé en 2025. Cela témoigne de l’engagement de la filière dans d’utilisation de matière recyclée en dépit des incertitudes pesant actuellement sur le marché de la matière recyclée depuis la chute du prix des résines vierges. Elipso estime que, grâce aux engagements volontaires d’incorporation en France et au niveau européen, l’objectif de 440 000 tonnes de matières plastiques recyclées incorporées dans les emballages en 2025 en France est réaliste.

 

Un engagement de la filière dans l’économie vraiment circulaire

Viennent ensuite les critères de recyclabilité pour 69% des interrogés puis l’allégement pour 40%. Ces résultats confirment la continuité des travaux de recherche et développement en matière d’éco- conception des emballages, pour continuer d’améliorer l’empreinte carbone des produits. 42% des sondés soulignent néanmoins que la réalité économique actuelle pourrait décaler certains investissements.

Face à ces nombreuses incertitudes, Françoise Andres conclut en ajoutant que « l’urgence est de pérenniser nos entreprises dans cet horizon économique très incertain, mais les fondamentaux n’ont pas changé. Cette enquête confirme l’implication de la filière dans une économie vraiment circulaire des emballages plastiques».

 

Rappel des préconisations de l’ANSES sur les règles d’hygiène concernant les emballages :

Conformément aux recommandations émises par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES), l’utilisation d’emballages n’exempte en aucun cas le respect des gestes barrières (se laver très régulièrement les mains, éternuer dans son coude, éviter les contacts directs et maintenir une distance d’un mètre minimum, éviter de se toucher le visage).

L’ANSES précise que « Les emballages peuvent avoir été contaminés par des mains souillées lors de leur manipulation par une personne infectée (via les mains, éternuements, etc.).

Même si le virus causant la maladie ne peut survivre plus de 3 h sur les surfaces des emballages, essuyer les emballages avec un essuie-tout à usage unique humidifié constitue cependant une précaution supplémentaire. On peut également laisser reposer les produits emballés non réfrigérés trois heures après les avoir ramenés à la maison lorsqu’il ne s’agit pas de produits frais. Pour les aliments qui se conservent au réfrigérateur, dès lors que cela est possible, il faut retirer les suremballages (exemple : le carton des yaourts) avant de les ranger. Bien entendu, il faut se laver les mains soigneusement avant et après la manipulation de ces emballages».

 

Méthodologie et échantillonnage de l'enquête d'ELIPSO:

Les participants représentent toutes les familles d’emballages. La fabrication d’emballages primaires (l’emballage visible sur le point de vente comme par exemple le pot de yaourt) représente 60% de l’activité de l’ensemble des sondés, le secondaire 30% (l’emballage de regroupement par exemple un film pour tenir un pack de bouteille) et le tertiaire 10% (l’emballage de regroupement à des fins logistiques).

 

LA RÉDACTION

 

À propos d’ELIPSO - ELIPSO est l’association professionnelle qui représente les fabricants d’emballages plastiques (rigides et souples) en France. Nos entreprises, présentes sur tout le territoire français, emploient 38 000 collaborateurs dans 320 entreprises (majoritairement des PME) pour un chiffre d’affaires annuel de 8,1 milliards d’euros.

 

Voir aussi via :

1 http://www.elipso.org/wp-content/uploads/2020/04/CP-enque%CC%82te-Coronavirus-secteur-emballage-plastique-Elipso.pdf

Certains films en PP présentent un allongement de délais de production

Enquête économie circulaire Elipso, automne 2019 http://www.elipso.org/wp-content/uploads/2019/10/CP-Elipso-emballage-plastique-engagements-transition-%C3%A9cologique-17-10-2019.pdf

https://www.anses.fr/fr/content/coronavirus-alimentation-courses-nettoyage-les-recommandations-de-l%E2%80%99anses

 

***

La Chimie et son rôle dans « le monde d’après » :

Un beau challenge industriel

 

PARIS (MPE-Média) - La Chimie, résiliente mais impactée, tire les premières leçons de la crise provoquée par la pandémie de Covid-19 et appelle un plan d’investissement répondant aux enjeux de long-terme, déclare France-Chimie dans un communiqué récent à la presse.

 

Depuis le début de la crise sanitaire, la Chimie dit avoir « fait preuve de résilience en continuant à alimenter l’économie productive et en se mobilisant pleinement pour fournir aux Français les produits indispensables pour la santé, l’hygiène, l’agro-alimentaire, les services vitaux ou la protection des biens et équipements. Les entreprises de la Chimie en France sont parvenues à réorganiser leurs activités pour pallier la pénurie de personnel et assurer la continuité de leurs opérations. Ainsi, le taux d’activité du secteur est aujourd’hui de 75% contre 60% pour la moyenne de l’industrie », nous déclare la Fédération française de la Chimie.

« Mais le secteur est impacté par la crise. Les entreprises de la Chimie font face à une baisse de la demande sur leurs marchés en France et à l’export ainsi qu’à des difficultés opérationnelles, notamment en matière d’approvisionnement et de sous-traitance. En réaction, les entreprises ont engagé des programmes de réduction des coûts (réduction en moyenne de 4%) et des investissements (réduction en moyenne de 15%). La Chimie, 1er secteur industriel exportateur français avec l’Aéronautique, court le risque de perdre des parts de marché à l’international en cas de rebond moins rapide que ses concurrents étrangers », poursuit la même source.

« A court-terme, la reprise dépend du redémarrage rapide et coordonné de ses marchés en aval, et notamment de la mise en place de plans ciblés pour les secteurs de l'automobile, de l'aéronautique et du bâtiment. Elle nécessite également d’agir sur l’offre par la poursuite des mesures de soutien à l’exportation. Elle passe enfin par le maintien de la vigilance sur les conditions de sécurité des salariés de la branche », poursuit France-Chimie.

 

France-Chimie demande un plan d’investissement

« A l’horizon de l’automne, la Chimie appelle un plan d’investissement répondant aux enjeux de long-terme de l’industrie dont elle est un maillon essentiel. Sa capacité d’innovation au service des filières avales est un atout pour développer les marchés stratégiques et localiser les technologies du futur en France et en Europe (batteries électriques, synthèse pharmaceutique, fabrication additive, bioproduction…). Elle est aussi au cœur de la transition écologique et de l’excellence carbone (par la décarbonation de sa chaleur, l’électrification de ses procédés, l’hydrogène, le recyclage chimique, …). Elle a enfin un rôle pivot pour répondre aux enjeux de souveraineté sanitaire et de sécurité d’approvisionnement des principes actifs et intermédiaires de la pharmacie. Sur ce dernier point, la Chimie souligne la nécessité d’un plan de modernisation et de flexibilisation, coordonné au niveau européen et offrant la visibilité nécessaire aux 80 sites de production des PME et ETI françaises actives dans ce domaine, pour assurer un approvisionnement sûr et durable en médicaments tout en générant de la valeur ajoutée et des emplois sur nos territoires.

Elle rappelle enfin que plusieurs conditions sont indispensables à la réussite de ce plan de relance, en particulier l’amélioration de la compétitivité du site France, l’accès à une énergie compétitive et l’accélération des financements européens dans le cadre du « Green Deal ».

 

 

À PROPOS DE FRANCE CHIMIE - France Chimie est l’organisation professionnelle qui représente les entreprises de la Chimie en France. La Chimie fournit les substances et matériaux indispensables à l’ensemble des secteurs de l’économie. France Chimie souhaite mieux faire connaitre la Chimie et ses applications et mettre en valeur le rôle éminent qu’elle joue au sein de la société. Voir aussi via www.francechimie.fr ou sur Twitter : @FranceChimie #GRACEALACHIMIE

 

***

Automobile et acier : La CFE-CGC s’inquiète pour la demande réelle qui n'est pas au rendez-vous


ACIERIE_AMAL_DUNKERQUE_CC

La demande en bobines laminées à chaud - ici à Dunkerque chez ArcelorMittal Atlantique Lorraine - est directement liée à la demande du secteur automobile (Ph archives MPE-Média)

PARIS (MPE-Média) – Président de la CFE-CGC métaux, Xavier Le Coq réagit à propos de la filière automobile, et de la demande client qui concerne beaucoup de sites de productions d’acier en France (Ascométal et ArcelorMittal en particulier) : « Les concessions sont fermées depuis le 17 mars, et on se retrouve fin avril avec 900 000 véhicules stockés (400 000 neufs et 500 000 occasions), qui attendent un acheteur ».

« Ces véhicules, il faudra les « déstocker » pour pouvoir relancer la production de nouvelles voitures. Lorsque les concessions vont rouvrir, probablement mi-mai, est-ce que les français vont se précipiter pour acheter une voiture ? » demande Xavier Le Coq.

Et d’alerter ainsi quant à la suite : « Les entreprises se sont adaptées en réduisant les capacités de production. Par exemple, ArcelorMittal Dunkerque ne fonctionne qu’à un seul Haut-Fourneau sur les trois ; idem pour l’usine de Fos, qui se prépare à arrêter totalement l’usine à la fin du mois de juin si le carnet de commande ne se remplit pas rapidement. Dans cette hypothèse, la cokerie » serait aussi vidée et maintenue en température pour permettre un redémarrage ultérieur. L’usine Industeel du Creusot, le laminoir de Gandrange ont été totalement arrêtées durant plusieurs semaines, et ont redémarré progressivement à compter de la mi-avril. L’usine de Blénod de SG-PAM a aussi été arrêtée pendant plus d’un mois.

Quelles pourraient être les conséquences à moyen et long terme de la crise économique qui accompagne la crise sanitaire ? Il y a un quasi consensus pour affirmer que cette crise sera plus forte que celle de 2009 », note le Président de la CFE-CGC Métallurgie.

Son Union syndicale également présente à Bruxelles avance quelques idées pour entrer dans l’après Covid avec le soutien du Comité Stratégique de Filière « Mines et métallurgie » :

« La filière dans laquelle la sidérurgie occupe une place importante a présenté aux autorités publiques les conditions indispensables à la relance de son activité », explique Jean-Michel Pourteau, délégué de la CFE-CGC dans ce cadre. Les pistes de travail principales évoquées sont notamment :

 

• Relancer les commandes et la production des secteurs aval (BTP, Auto, Aéronautique), utilisateurs de métaux en privilégiant les fournisseurs nationaux,

• Maintenir la compétitivité grâce à une flexibilité des charges et une offre en énergie compétitive,

• Sécuriser la production européenne par une limitation des importations dans l’Union Européenne,

• Aider sur le long terme la filière dans son processus de décarbonation et d’amélioration de l’efficacité énergétique,

• Assurer sa pérennité grâce au maintien des compétences (formation, digitalisation),

• Systématiser le dialogue social pour accompagner la relance.

 

« Ce dernier point est bien sûr à mettre au crédit des organisations syndicales sans lesquelles rien ne pourra se faire dans ces temps difficiles, en particulier sur les aspects santé, sécurité et organisation du travail », notent Xavier le Coq et Jean-Michel Pourteau.

En parallèle A3M (Alliance des Minerais, Minéraux et Métaux) a envoyé un courrier au Ministre de l’économie Bruno Lemaire, en lui demandant « d’agir au niveau européen pour rappeler le rôle essentiel de la sidérurgie. Déjà affecté par les surcapacités chinoises, le secteur de l’acier doit faire face à une hausse significative des importations depuis le début de la crise. A3M demande des mesures restrictives immédiates à ces importations ».

 

LA RÉDACTION

***

Renault :

La CFDT prévient des risques suite aux annonces du groupe

PARIS (MPE-Média) – La CFDT métallurgie dit dénoncer « un plan de réduction des coûts sur trois ans » et alerte sur un risque de « casse sociale et de désindustrialisation ».

L’union de la métallurgie note d’abord que le plan annoncé mardi pour la relance du groupe Renualt est construit sur trois piliers : l’ingéniérie, la maîtrise des coûts fixes et de fonctionnement, enfin le manufacturing. La CFDT interroge : « comment construire un plan de cette ampleur alors que la stragégie de l’entreprise ne sera dévoilée qu’en septembre 2020 au plus tôt », estimant le projet irréaliste et opportuniste alors que la crise sanitaire n’est pas encore considérée comme terminée.

L’union de la métallurgie CFDT ajoute que le risque d’un déséquilibre par rapport aux producteurs d’autres pays est réel et réclame un projet construit sur les bases « d’un réel dialogue social » et avec les autres organisations syndicales, avec qui ses délégués sont en discussion : « nous sommes en capacité de faire des propositions alternatives (…), la co-construction et l’intelligence collective sont dans une période de crise les seules solutions pour sortir par le haut », explique le porte-parole de l’Union CFDT des métaux qui souhaite être entendue pour aboutir à des solutions compatibles avec le respect des salariés et pour l’avenir de tous les sites Renault de l’hexagone.

 

***

CGT-Métallurgie :

Un « danger pour la filière automobile et l’industrie en France »


PARIS (MPE-Média) – La FTM CGT réagissait récemment au plan étatique de soutien à l’automobile française en détaillant les plus et les moins des annonces. Verbatim de ces communications.

« Des mesures sont prévues telles que des primes vertes pour l’achat des véhicules 100 % électriques et hybride, la conversion exceptionnelle de véhicules thermiques de dernière génération, hybrides et électriques. Pour certaines primes il faudra arriver les premiers dans les succursales. La FTM CGT considère que si les aides pour les achats de véhicules apporteront un plus, par expérience dès qu’elles cessent, le niveau de vente baisse », note la porte-parole de la FTM CGT.

« Un fond d’investissement de 600 millions d’euros, dont 200 millions de la part des deux constructeurs français sera créée avec comme objectif de moderniser les outils de productions et d’accélérer l’innovation. Au total, l’État va apporter plus de 8 milliards d’euros d’aides publiques au secteur, en incluant les 5 Milliards de prêt pour Renault.

« Pour autant il est urgent d’avoir une réflexion beaucoup plus approfondie avec l’objectif d’une stratégie sur le long terme. La FTM-CGT considère qu’il est capital d’avoir une stratégie industrielle qui doit répondre aux enjeux environnementaux, sociaux et sociétaux (le projet de la voiture populaire de RENAULT prend donc tout son sens). Il est nécessaire de replacer l’automobile dans une véritable politique du transport en répondant aux besoins de la population. Donner une place à ce produit dans l’organisation des transports publics, partagés et individuels, que ce soit pour les ménages et professionnels urbains comme ruraux.

 

400 000 VL stockées : Le chiffre a-t-il été vérifié?

« La situation sanitaire et sociale fait craindre que la production de nos usines soit ralentie pour plusieurs mois, d’autant plus qu’il faut écouler 400 000 véhicules neufs stockés actuellement sur les parcs Français. Ce chiffre a-t-il été vérifié ?

« Il faut des mesures fortes pour empêcher les délocalisations de production et le fait que le Président Macron semble accepté la fermeture des sites n’est pas de nature à suivre cet objectif. M. Macron doit concrétiser ses engagements au sujet des relocalisations et conditionner les aides de l’Etat a cela.

« Se féliciter de la production de la Peugeot 3008 à Sochaux n’est en réalité, qu’un effet d’annonce puisque cela a était décidé bien avant la crise du COVID-19. L’annonce du moteur électrique qui sera produit pour RENAULT a Cléon est une bonne nouvelle mais elle doit s’accompagner de la production via la sous-traitance en France de la puissance électronique. La CGT a des propositions concrètes pour la relocalisation nécessaire à l’industrie automobile, pour l’emploi et l’autonomie industrielle.

« Nous pouvons nous féliciter que la transition à long-terme s’éclaircisse, mais sur le court-terme, rien ne nous garantit une reprise de l’activité sereine !

Travailler à un rééquilibrage des volumes

« L’urgence serait de travailler à un rééquilibrage des volumes et ainsi gommer des non-sens, comme par exemple pour la Clio et la 208, les 2 types de voitures les plus vendues en France alors que pas une seule n’est produite ici. Idem pour les 208 électriques… L’Etat et les constructeurs nous ressortent au contraire toujours les mêmes recettes : conserver les véhicules à forte valeur ajoutée.

« Le site et les salariés de Renault Douai payent cette stratégie, en misant sur des produits à faible volume qui s’adressent à une clientèle exigeante, sur des segments où les constructeurs étrangers ont de nombreux atouts à faire valoir… Le résultat : des volumes de vente qui ne suffisent pas pour assurer le développement industriel. La FTM-CGT pense au contraire, qu’il faut miser sur le volume, sur les segments B et C, là où les constructeurs Français sont très compétents. Et si Toyota arrive de produire des véhicules sur le segment B à Onnaing, c’est bien que le « coût du travail » n’est pas l’argument principal de la délocalisation de la 208 et de la Clio…

« Nous doutons donc fortement de l’efficacité d’un soutien basé uniquement sur les véhicules électrifiés car le temps que l’on calibre nos capacités de production sur le mode électrique ce sont de nombreux salariés qui pourraient voir leurs emplois délocalisés.

« Pour la FTM-CGT, qui soutient le projet de loi des personnels de GM&S - équipementier automobile en plan social depuis 2018 NDLE - il ne faut pas laisser les donneurs d’ordres décider seuls de l’avenir de la filière automobile alors même que c’est eux qui ont provoqué la situation actuelle. La FTM-CGT a demandé à M Lemaire, l’organisation d’un débat national pour une véritable filière automobile répondant aux besoins de la population. »

 

Quelques jours avant l’annonce par le Pdt de la République la FTM CGT émettait l’avis suivant :

« Depuis le 15 mai dernier, la presse annonce entre autres, le non renouvellement d’une partie de la gamme Renault (Espace, Scénic, Talisman, Mégane et Koléos), la fermeture des usines de Dieppe, Choisy, Fonderie De Bretagne et Flins. Puis la suppression de 4 000 salariés jugés en trop en recherche et développement. Si les annonces devaient être partiellement ou totalement confirmées, cela montrerait de nouveau le mépris des dirigeants de Renault à l’encontre des organisations syndicales et des Institutions Représentatives du Personnel qui, à ce jour, ne disposent toujours d’aucune information sur le sujet. C’est la conception du « dialogue social » dont le patronat et le gouvernement nous parlent, où le rôle des représentants syndicaux est réduit à l’accompagnement et à la mise en œuvre de ce qu’ils ont décidé…aux seuls profits d’une minorité d’actionnaires.

« Ces annonces relayées par la presse nous rappellent le scénario de 2012. La direction avait déjà utilisé la presse pour annoncer de probables fermetures d’usines et notamment celle de Flins. Cela avait pour objet de générer un climat de peur pour ensuite conditionner, dans un accord de compétitivité, le maintien d’une partie de l’activité (dans un temps court) à l’acceptation de moins disant sociaux. Stratégie largement utilisée actuellement par le patronat et le gouvernement pour poursuivre le détricotage du code du travail et de toutes les garanties collectives. »

 

#FIN#

Bannière_PAPREC_MPE_780 x 90

BANDEAU_MPE_MEDIA_2013

BANDEAU_MPE_MEDIA_HAUT_2013


Retour vers le haut

Mis à jour (Mardi, 09 Juin 2020 15:49)