PARIS (MPE-Média) –En présentant les données clés de 2019, le nouveau président de la Fédération française du recyclage (FEDEREC) François Excoffier a noté que les recycleurs emploient plus de 28 500 personnes dont 79% d’hommes, 21% de femmes. En 2019, une légère baisse des tonnages traités (- 0,2%) a été notée. Détails.

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De gauche à droite : François Excoffier, Manuel Burnand, respectivement président et directeur général de FEDEREC (Ph MPE-Média)

Réunis par un organisme de référence, SEREHO, à partir de données rendues par plus de 500 sociétés du secteur (48%) des entreprises du secteur, les résultats du recyclage en France l’an dernier sont marqués par une perception « plutôt bonne » des activités du recyclage, expliquent les dirigeants de la Fédération.

Solvants, textiles, plastiques, palettes, métaux non ferreux, verte, papier cartons, bois, ferrailles, déchets du bâtiment évoluent en volume comme en qualité des collectes (voir graphique).

 

Légère baisse des tonnages collectés

 

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(Source FEDEREC)

Une légère baisse des tonnages (0,2%) totaux traités par 2 400 établissements de 1 200 entreprises - dont 1 003 adhèrent à la Fédération – est notée pour 2019.

Si l’Île-de-France reste la première région pour le recyclage en volumes traités, les Hauts-de-France l’est pour le nombre d’établisssements recensés : 50% des PME sont regroupés dans 4 régions, les premières citées, la Nouvelle-Aquitaine et Auvergne-Rhône-Alpes dans la foulée. Les contrats d’insertion représentent en 2019 8% des emplois, pour plus de 28 500 personnes en CDI sur 30 800 emplois directs au total français dont 79% d’hommes, 21% de femmes, 87% en CDI.

Les chiffres d’affaires ont légèrement baissé l’an dernier (-2% sur 9 à 9,5 Mrds d’euros (nouveau périmètre de calcul) pour des investissements évalués à 625 Millions d’euros.

Pour le président de la filière papier-cartons de FEDEREC, Stéphane Panou, 6,7Mt ont été collectés en 2019 (-3%/2018) dont 1,9Mt de papiers et 4,8Mt de cartons. L’avenir de la filière va dépendre de la mise en service de nouvelles usines de recyclage en France et en Europe, suite à la baisse des exportations vers la Chine et l’Asie.

 

2019 marquée par le ban chinois sur les importations

Pour Christophe Viant, président de la filière plastiques de FEDEREC, 961 000 tonnes de plastiques ont été collectées en 2019 ( +6,3%/2018), dont plus de 640 000 tonnes via la filière industrielle.

2019 aura été l’année de l’arrêt des exportations de déchets plastiques vers la Chine, le reste de l’Asie ayant consommé deux fois moins de ces matières qu’en 2018, explique Christophe Viant.

La demande est restée forte sur le PET clair pour bouteilles grâce aux engagements d’insertion de rPET et à la directive européenne, le PET fibre restant concurrencé par le plastique vierge dont les prix ont fortement baissé avant la crise sanitaire avec les prix du pétrole.

Le marché des films industriels a connu aussi une chute de ses prix malgré une demande suffisant à écouler les matières recyclées. Les plastiques dits techniques ont connu quant à eux un marché stable, précise le Pdt de FEDEREC Plastiques.

« Nous continuons à travailler avec les pouvoirs publics et la Fédération de la Plasturgie sur les taux d’incorporation des matières issues du recyclage dans les produits », explique Christophe Vian.

 

42,8Mt de déchets du bâtiment collectés en 2019

Pour Erwann Le Meur, président de la filière BTP de FEDEREC, « aujourd’hui est une histoire de dernière filière créée chez FEDEREC mais aussi d’avenir pour le secteur ». Avec 42,8Mt de déchets du bâtiment collectés en France, en hausse de 3% sur un an comme en 2018, le secteur des déchets du BTP est l’un des domaines en forte hausse (46Mt de déchets dont 73% inertes, 27% non dangereux, 5% de déchets dits dangereux.

« La mise en place de la Responsabilité élargie des producteurs sur les produits et matériaux de construction reste un sujet d’inquiétude pour la pérennité de l’activité et des investissements des acteurs », prévient le président de la filière déchets du BTP.

 

Pour la filière textiles, Jean-Mayeul Bourgeois (son président) cite 249 000 tonnes collectées en 2019, 196 000 tonnes triées l’an dernier soit respectivement +4% et +4,6% comparé à 2018, pour un CA du secteur prestations comprises atteignant 100M€ l’an dernier. 58% des textiles collectés sont réutilisés, 24% effilochés, le reste partant vers l’essuyage, les combustibles solides de récupération, élimination.

Pour les textiles, la suspension généralisée en 2020 des collectes lors du confinement suivie par une reprise difficile – avant le reconfinement de fin 2020 NDLR – conduit à des coûts sans revenu possible pour les centres de tri.

 

Du côté des métaux ferreux et non ferreux

Du côté des métaux ferreux, où le chiffre d’affaires de vente matières 2019 est estimé à 2,4Mrds d’euros, donnée en baisse de 16% sur un an, l’année a été difficile marquée par la chute de la demande d’acier au premier semestre, une moindre présence des achats turcs, la présidente de la filière notant le besoin d’investissements pour plus de qualité afin de pouvoir vendre aux aciéries fabriquant des produits plats en acier dit électrique. « L’Europe est largement excédentaire, 2020 s’annonce hors norme avec la baisse de la production industrielle post confinement, mais les prix sont restés plutôt stables », note la Pdte de la filière FEDEREC ferrailles Marie-Pierre Mescam.

 

Métaux non ferreux : chiffre d’affaires évalué à 2,7 Mrds d’euros contre 2,8 Mrds€ en 2018

Du côté des métaux non ferreux, que préside Patrick Kornberg, 2019 est marquée par des difficultés croissantes comparé à 2018, un contexte international qui rendait les ventes plus difficiles notamment pour les ventes de moteurs et câbles de cuivre, avec un chiffre d’affaires évalué à 2,7 Mrds d’euros contre 2,8 Mrds€ en 2018, ce qui représente 55% du CA global du recyclage français.

 

La filière VALORDEC (CSR, déchets organiques) de FEDEREC fait part de résultats décevants en 2019 avec une baisse de la consommation de CSR par les cimentiers, 980 000 tonnes produites contre 900 000 tonnes en 2018, mais seulement 275 000 tonnes consommées par les cimentiers contre 279 000 en 2018, ce qui pose une problématique économique, contraire à l’engagement des cimentiers à consommer un million de tonnes de CSR d’ici à 2025 dans le cadre de la transition énergétique et écologique, Valordec nous précisant que ces 980 000 tonnes de CSR produites en 2019 sont la capacité maximale de production (cad si les lignes tournaient à plein régime) et font état d'une hausse de la capacité de production installée entre 2018 et 2019 : la production réelle s'élevait en 2019 à 345 000 tonnes contre 300 000 en 2018. Pour les déchets organiques Valordec note que la filière biodéchets professionnels peine à se développer, malgré la loi récente antigaspi et pour l’économie circulaire et la loi de transition énergétique.

 

Côté filière recyclage bois hors palettes, 6,8Mt ont été collectées en 2019 (+0,8%/2018) pour 197M€ de chiffre d’affaires contre 186M€ en 2018.

La filière verre de FEDEREC a collecté 2,24Mt l’an dernier (+1,9%/2018), 90% des volumes ayant été vendus en France et 3% exportés hors union européenne, 7% en Europe. Ses responsables observent de près le débat sur la consigne pour réemploi du verre susceptible d’impacter ses collectes.

« Rappelons que ces matières sont souvent issues du tri, que ces métiers innovent beaucoup, que la commande publique doit et sera être au rendez-vous pour les matières issues du recyclage, que nous sommes une activité essentielle reconnue par la France, que les centres de tri des entreprises de FEDEREC ont très peu fermé pendant le confinement », a déclaré le Président de FEDEREC François Excoffier.

 

Autres sujets clés pour FEDEREC

Par ailleurs, un texte interpelle FEDEREC à propos des volumes d’accès aux centres de stockage – arrêté de définition des opérations de tri performantes - alors qu’on s’attend à un volume de déchets croissant, souligne le directeur général de FEDERED Manuel Burnand, intervenu auprès des services ministériels à ce sujet.

La directive pour une refonte de la filière REP des véhicules hors d’usage (VHU) imposant un nouvel éco-organisme d’ici 2022 inquiète aussi FEDEREC car les opérateurs risquent de supporter 80% des coûts induits par ces décisions.

Rappelons aussi que nous sommes dans des marchés mondiaux, qu’il nous faut garder une dynamique pour exporter une fois la demande intérieure servie, conclut le président de FEDEREC François Excoffier.

 

La Rédaction

 

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Mis à jour (Mardi, 03 Novembre 2020 18:14)