Lundi, 23 Novembre 2020 16:19 | 
PARIS (MPE-Média) – Les responsables de Téréga et GRTGaz organisaient une visioconférence de presse ce 23 novembre au sujet de leurs prévisions respectives de stockage de gaz en réponse à la demande prévisible pour l’hiver 2020-2021.
De gauche à droite en haut de la photo : Les intervenants Thierry Trouvé de GRT Gaz, Dominique Mockly de Téréga, la modératrice Isabelle Poulit (Capture d’écran SD/MPE-Média)
Une rétrospective de l’hiver dernier précédait les prévisions pour l’hiver 2020-2021, quelques jours après l’annonce par RTE d’un risque de coupure d’électricité en cas d’épisode de grand froid (Capture d’écran SD/MPE-Média)
Les prévisions couplées des deux gaziers français sont très satisfaisantes avant même le début de l’hiver (Capture d’écran SD)
Une marge excédentaire comparé à la consommation réelle de l’hiver dernier a été prévue (Capture d’écran SD)
Après un hiver doux en 2019-2020, les distributeurs de gaz anticipent une bonne situation de l’état des réserves de gaz et ont rempli à 100% leurs capacités de stockage pour l’hiver à venir, soit « un niveau de souscriptions stable et élevé pour la 3ème année consécutive », expliquent les deux dirigeants et porte-paroles de Téréga et GRTGaz.
Ces prévisions doivent aussi tenir compte des éventuelles demandes de pays limitrophes de l’hexagone surtout dans le sud de la France (Capture d’écran SD/MPE-Média)
En pointe, la consommation moyenne quotidienne de gaz équivaut à près de 306 GWh/jour, soit 38,5 TWh disponibles pour l’hiver, répondent les deux gaziers suite aux propos récents du Pdt de RTE qui ont réactivé les commentaires ministériels sur la maintenance du nucléaire (Capture d’écran SD/MPE-Média)
Le bilan des capacités stockées en réserve est estimé excédentaire en cas de pointe de froid, ce qui leur fait dire qu’il n’y a « pas d’inquiétude pour les pointes de froid pour l’hiver à venir ». Y compris en cas d’hiver historique, notent les deux intervenants, Thierry Trouvé pour GRT Gaz et Dominique Mckly pour Téréga, des simulations à la clé.
« Une seule contrainte habituelle, préserver les stockages en aval des congestions situés plutôt vers le sud tout au long de l’hiver », précisent-ils.
Thierry Trouvé de GRT Gaz et Dominique Mockly intervenant pour Téréga : un tandem efficace pour déliver un message rassurant après ceux de Barbara Pompili et de RTE (Capture d’écran SD)
Les deux gestionnaires du gaz font en permanence un inventaire des réserves pour parer à toute éventualité, notamment suite aux annonces récentes de RTE émettant l’idée d’un risque de défaillance de fourniture d’électricité liée selon le ministère de l’écologie aux problèmes de maintenance des centrales nucléaires retardée par la pandémie, et selon d’autres sources au caractère intermittent et insuffisant de la production éolienne française.
Pas d’alerte prévisible en Europe
Pas de crainte de manquer de gaz non plus pour l’Union européenne (Capture d’écran SD)
Les gaziers estiment par ailleurs qu’il n’existe pas « d’alerte sur l’approvisionement en gaz au niveau européen » hormis peut-être pour la Roumanie, notent les intervenants.
En conclusion, les dirigeants de Téréga et de GRTGaz estiment que le gaz sera « au rendez-vous du mix énergétique français » cet hiver.
Côté prix, Thierry Trouvé note qu’on est encore sur des prix assez bas du GNL : « nous serons encore avec un peu de temps avec un marché du GNL assez bas », précise-t-il.
Gazprom se développe vers la Chine et dans le GNL
Le GNL stocké provient de Russie, du Qatar, d’Algérie, de Norvège, d’Angleterre, le gaz russe représentant moins de 20% des volumes stockés et utilisés en France, pas plus - contrairement à des informations reçues par ailleurs NDLR - nous répond Dominique Mockly : « La première source de gaz importé en France est la Norvège, le gaz russe est très minoritaire par rapport aux autres pays source », confirme Thierry Trouvé (GRT Gaz).
Concernant Gazprom, la stratégie commerciale du géant gazier russe, Thierry Trouvé nous répond que « ce sont les clients de GRT qui sont les principaux contacts en France de Gazprom, qui se développe aussi vers la Chine et dans l’offre de GNL. Il y a une concurrence sur le marché européen entre Gazprom et d’autres fournisseurs concurrents comme le Qatar, la Norvège, les américains plus récemment ».
MPE-Média - L’éolien profite-t-il au gaz ?
Thierry TROUVÉ (GRT Gaz) - « Il est clair que d’avoir de l’éolien intermittent rend nécessaire d’avoir des programmes de back-up », répond Thierry Trouvé, qui reprend l’analyse ministérielle faisant porter à la maintenance nucléaire l’éventualité du risque de coupures d’électricité cet hiver, risque qu’il faudrait compenser en produisant de l’énergie avec du gaz.
À propos de la RE 2020 en gestation chez la ministre de l’écologie, le dirigeant de GRT Gaz nous dit craindre un excès de recours à l’électricité à l’avenir, avec « un système électrique toujours plus fragile ».
MPE-Média - L'hôtel de Roquelaure n'entend pas ce que vous leur expliquez sur un mix gérable pour les 5 ans à venir. Que pensez-vous de ce qu'en dit EDEN (Équilibre des énergies) et l'ex ministre de l'écologie Brice Lalonde?
Thierry TROUVÉ - « Oui, je suis obligé de constater que l’Hôtel de Roquelaure ne nous entend pas. EDEN devrait s’appeler équilibre des électricités, c’est un lobby, il font leur métier de lobby », nous répond Thierry Trouvé.
GRT Gaz a connu aussi des délais de maintenance comme d’autres groupes de l’énergie sur ses réseaux de gaz à cause du confinement en 2020, mais ne constate pas de perturbation liée à cette problèmatique, précise M. Trouvé. GRT étudie ces jours-ci les prochaines phases de travaux sur des zones pilotes. Chez Téréga, idem, l’essentiel des travaux de maintenance a été réalisé pour passer l’hiver. Pas de crainte en conséquence chez eux pour l’hiver à venir.
Christophe JOURNET
Rédacteur en chef de MPE-Média
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