PARIS (MPE-Média) – À l’occasion des 26èmes assises de la transition énergétique, la FEDENE (Fédération des services énergies et environnement) réunissait ses adhérents de la filière pour expliquer leurs besoins en recrutement, importants, parler du contexte qualifié « d’incroyable » par son président Pierre de Montlivault.

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Pierre de Montlivault, président de la FEDENE ouvrant ces assises 2022 de la transition énergétique (Ph MPE-Média)

Prix du gaz multiplié par 15, de l’électricité par 20 en deux ans, risque majeur représenté par les 3 500 Mrds de tonnes de réserves d’énergies fossiles existantes, qui représentent plus de sept fois le budget carbone à ne pas dépasser pour rester dans les clous des accords de Paris et ne pas dépasser 1,5° de réchauffement climatique selon une étude récente : Les enjeux présents sont sérieux. La FEDENE a signé la charte ecowatt avec RTE et signera celle pour le gaz très prochainement.

Concernant la fixation d’un plafond pour le prix du gaz voulue par la Commission européenne, le président de la FEDENE estime que ces enjeux de sobriété « ne font que renforcer la nécessité d’interroger le modèle, d’émettre des doutes sur la faisabilité à court terme d’un changement de mode de fixation des prix du gaz (…) Nous aurons peut-être l’activation du signal ecogaz si l’hiver prochain s’avère très froid ».

Pour Kantar Public qui vient de réaliser une étude, 4 français sur 10 dont 64% de jeunes ont connu des difficultés pour payer leurs factures d’énergie. En premier, lieu, pour 84% des français ce sont les dépenses liées au chauffage de leur logement qui augmentent et vont encore augmenter fortement dans les mois à venir. Seuls 15% des Français se déclarent très bien informés sur ces sujets, pour 60% environ qui pensent être bien informés.

Une étude d'opinion sur les coûts de l'énergie

Selon l’étude de Kantar, les sondés attendent d’abord des fournisseurs d’énergie et ensuite de l’État des informations précises sur ces coûts pour leur chauffage et leur électricité, une large majorité se disant pessimistes quant à l’évolution de ces coûts et à d’éventuelles coupures. Près de la moitié des sondés se disent inquiets, 80% disant s’apprêter à faire des efforts de réduction de leur usage d’énergie(s). Sans pour autant penser que cela pourrait faire baisser les coûts de chauffage.

83% des ménages sondés disent avoir déjà fait des efforts pour réduire leur consommation d’énergie. Première attente : Que ces efforts servent à réduire les factures d’énergie à venir ! Pour eux, l’État, les grandes surfaces, les grandes entreprises, les collectivités territoriales doivent montrer l’exemple, suivis par l’industrie, les citoyens, les infrastructures de sport et de loisirs et les commerces de proximlté.

Les actions positives allant dans ce sens sont surtout privilégier les douches sur les bains, baisser la température la nuit de 1 à 2 degrés, débrancher les appareils en veille et moins souvent changer de solution de chauffage ou de fournisseur d’énergie, ce qui dénote selon Kantar Public « une certaine immaturité : Des paliers d’information ont été atteints mais d’autres ne l’ont pas été et restent à atteindre en matière d’information (…) Une part importante des français restent à convaincre ».

 

Engagements de la FEDENE

Avec ses 500 entreprises membres employant près de 60 000 salariés, le premier engagement annoncé lors de ces assises de la transition énergétique est d’économiser l’énergie de 5 millions de logement, 65 000 bâtiments tertiaires et 6 500 sites industriels. « Nous voulons assurer la pérennité de ces réductions d’emploi d’énergie. Cela passe par la sobriété énergétique, le respect de la maintenance des chaudières et des autres systèmes de chauffage, le désembouage des installations domestiques, par le bon réglage des réseaux de chaleur », explique le président de la FEDENE. Ces actions permettent de réduire de 10% l’objectif d’efficacité énergétique, mais la marche la plus importante à monter est la mise en œuvre du récent décret sur les bâtiments tertiaires, les bureaux, pour 40% des objectifs, une autre condition favorisant cette progression est l’installation d’intelligence embarquée dans les systèmes de chauffage.

La géothermie collective progresse toujours en France. Le bureau des recherches géologiques et minières (BRGM) veut faire une étude cartographique des sous-sols éligibles dans l’hexagone pour ce type d’installations. « Ça reste très capitalistique au départ, beaucoup moins à l’usage », note Pierre de Montlivault.  

Pierre de Montlivault cite l’exemple de Dijon, qui a diminué ses coûts de fonctionnement en raccordant ses centres aquatiques au réseau de chaleur urbain alimenté à 70% par des énergies renouvelables. Développer la chaleur renouvelable est donc une des conditions sine qua non de la réduction de la consommation d’énergie, notamment via les réseaux de chaleur, leviers de décarbonation massive pour les collectivités permettant d’économiser jusqu’à 2 TWh/an de gaz naturel si l’on raccorde 3 000 bâtiments existants ou neufs d’ici 2024, tout en limitant l’impact sur les finances publiques en favorisant l’usage des certificats d’économies d’énergie, ajoute le président de la FEDENE. Ce qui coûte environ 200€/logement grâce à un coup de pouce budgétaire de l’État français en vigueur depuis le début septembre.

Le potentiel en réseaux de chaleur est évalué à près de 2 100 réseaux installés en 2030 en développant les 850 réseaux existants, en créant de nouveaux réseaux (plus de 1 300), ce qui représenterait un progrès conséquent. Outil fondamental, le fond chaleur de l’ADEME, pour lequel la FEDENE demande à la première ministre de remonter à 750M€ dès 2023 et à un milliard d’euros en 2024, son montant annuel, promesse de campagne du candidat Macron rappelle le président de la FEDENE. « Il faudra aussi tenir compte de l’inflation qui a poussé les coûts de construction des chaudières pour les collectivités de 30% sur un an », fait remarquer le président de la fédération. De nouvelles obligations réglementaires devraient voir le jour pour le contrôle des équipements collectifs.

En conclusion, les cadres de la FEDENE déclarent vouloir « remettre la chaleur à sa place, révéler des métiers méconnus et faire mieux connaîre sa culture de l’engagement, enfin mobiliser les parties prenantes pour atteindre ces objectifs ». Reprenant ces propos avec les nombreux participants à ces assises, le président de la FEDENE a annoncé un changement de logo de la fédération signifiant la volonté d'entreprendre de ses membres.

Christophe JOURNET

Rédacteur en chef de MPE-Média

Voir aussi via : https://www.fedene.fr

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Mis à jour (Mercredi, 05 Octobre 2022 14:37)