MARSEILLE (MPE-Média) - Le groupe sidérurgique ArcelorMittal Méditerranée a été condamné récemment pour discrimination syndicale à l'encontre de quatre délégués du personnel CFDT de l’aciérie de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), apprend-on de source syndicale nationale. Cette décision a été rendue publique huit jours après l’annonce du départ « pour raisons familiales et personnelles » du directeur de l’aciérie et du site intégré d’ArcelorMittal à Fos-sur-Mer, M. Carlos Espina, qui quittera le groupe au début septembre.

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Le verdict tombé en fin de semaine concernait l’exclusion de leur emploi de quatre délégués de la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT) d’ArcelorMittal Méditerrannée, mesure intervenue en janvier 2011 durant un conflit salarial, mesure qui avait alors conduit la centrale cédétiste à ester en justice.

Selon le jugement du conseil de prud'hommes de Martigues (Bouches-du-Rhône), ArcelorMittal Méditerranée (Fos-sur-Mer) est condamnée à verser 440.843,15 euros au titre de dommages et intérêts en réparation du préjudice matériel, aux quatre délégués du personnel plaignants, explique notre source.

A cette somme, s'ajoutent 3.000 euros par personne au titre du préjudice moral. L'union territoriale des retraités CFDT recevra quant à elle 22.500 euros au titre de dommages et intérêts, ajoute le jugement évoqué par notre source.

M. Bernard Huriaux, ancien responsable de la CFDT à Fos-sur-Mer s’est déclaré satisfait de cette décision en justice. Le groupe devrait faire appel de cette décision prud’hommale, qui intervient peu après l’annonce du départ du Directeur du complexe sidérurgique de Fos-sur-Mer M. Carlos Espina.

Le départ du directeur annoncé à la mi-juillet

Le directeur du site ArcelorMittal de Fos-sur-Mer M. Espina a en effet annoncé peu avant la mi-juillet aux délégués du personnel de l’aciérie et du site intégré qu’il quitterait le groupe « pour raisons familiales et personnelles » au début septembre, le nom de son remplaçant devant être connu à la fin juillet.

M. Espina a accompagné cette annonce faite huit jours avant le verdict des prud’hommes de Martigues par quelques précisions concernant la (bonne) marche de l’aciérie : ArcelorMittal a rentré de nouvelles commandes pour août et septembre (40.000 tonnes supplémentaires) et vise à réduire encore ses coûts de production de 50€ par tonne, dans un contexte rendu difficile par la baisse de charge provenant du secteur automobile, précisent nos sources.

L’objectif industriel du site réitéré pour 2012 est d’atteindre une production d’environ 4 millions de tonnes d’acier brut, sans fermeture des hauts-fourneaux autrement que pour les opérations de maintenance habituellement réalisées courant août, durant lesquelles des remises en état qualifiées de « critiques » vont être effectuées.

Les syndicats ont réaffirmé à cette occasion leur souhait de voir cesser le recours à des réductions d’effectifs et au remplacement des personnels formés par des intérimaires « que personne n’encadre ni ne forme plus à nos métiers et qui conduisent des installations et des ponts sans expériences suffisantes. »

ArcelorMittal n’a pas commenté ces faits ni répondu à nos questions à ce sujet à cette heure.

Christophe Journet

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Mis à jour (Mercredi, 09 Novembre 2016 16:02)