MILAN (MPE-Média) – Le groupe allemand ThyssenKrupp confronté à de moins bons résultats semestriels suite à la baisse de la demande d’acier dans le monde a entrepris de nouvelles cessions d’actifs, dont son usine italienne Berco basée à Copparo près de Ferrare, spécialisée dans la fabrication de pièces et composants structurels pour le secteur de la construction. Plusieurs centaines d'emplois sont en jeu. Le gouvernement italien planche aussi sur ce dossier à haute portée symbolique dans le nord du pays.

(Ph SD Berco SpA)

Le groupe ThyssenKrupp a annoncé récemment être en train d’étudier des propositions de cession-reprise de son site italien Berco qui emploie plusieurs centaines de personnes à Copparo près de Ferrare pour fabriquer des composants de moteurs, de machines ou d’ascenseurs. La cession envisagée met en jeu près de 500 des 1.200 emplois du site et fait l’objet d’une contre-étude du gouvernement italien, annonçaient hier nos confrères italiens d’Il Quotidiano et d’Il Fatto Emilio-Romagna.

C’est un des fleurons de l’industrie de l’Emilie-Romagne fondé au début du 20 siècle par une famille italienne qui voit son activité soumise à son tour à une réorganisation massive, 23 ans après son acquisition par le groupe ThyssenKrupp, qui a déjà cédé des pans importants d’activités de niche dans le monde, comme la SOFEDIT en France et le groupe Bosch dans plusieurs pays.

Ventes de matières en baisse

« Les commandes et les ventes de matières sont en baisse sur neuf mois de 2012 dans un contexte de marché faible », a annoncé ThyssenKrupp le 10 août dernier lors d’une conférence de presse en Allemagne.

« Cette situation faible d’un point de vue économique et en particulier l’incertitude générale qui résulte de la non résolution de la crise des dettes souveraines continue d’impacter de façon croissante nos marchés. Dans cet environnement, nos résultats d’affaires sur des biens financiers réalisent toujours des performances solides », a déclaré M. Heinrich Hiesinger, Président de ThyssenKrupp.

« Néanmoins, nous avons pris acte du degré élevé de prudence manifesté par nos clients et nous y répondons d’une façon claire et appropriée en appliquant des mesures d’emploi à court terme. Toutefois, la situation reste bonne pour notre filiale Steel America dont la production reste à la hausse et nous poussons en conséquence l’examen d’options stratégiques. Nous notons l’intérêt réel du marché pour nos activités et sommes en discussion avec des investisseurs potentiels », a ajouté le Pdt de ThyssenKrupp.

Secteurs positifs

ThyssenKrupp a donc repéré les secteurs qui demeurent positifs dans ses résultats récents – la division ascenseurs, les activités liées à l’aéronautique, celles des technologies de production industrielle, une partie des activités de sous-traitance automobile, au Brésil en particulier et les systèmes marins et sous-marins toujours en croissance – et s’apprête à vendre sa filiale ThyssenKrupp Steel Europe (acier pour la construction) ainsi que le groupe italien Berco spécialisé dans la fabrication d’équipements structurels pour le secteur de la construction, a expliqué le porte-parole du groupe le 10 août dernier.

L’annonce a mis en émoi les syndicats et les politiques italiens au moment où le pays tente de sortir de la crise de l’eurozone en mettant en œuvre de nouvelles règles douanières et fiscales et en tentant de booster ses exportations vers l’Europe, dont l’Allemagne, et le reste du monde.

Christophe Journet

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