LUXEMBOURG (MPE-Média) – Le PDG d’Aperam M. Philippe Darmayan a parlé mercredi 12 septembre aux participants d’une conférence récente de Metal Bulletin à Stockhölm, en Suède, de la volonté de son groupe de sortir du système de primes mensuelles d’extra-alliages pour se rapprocher de contrats spots ou à plus court terme, directement indexés sur les prix du nickel au LME, dont le bas niveau inquiète dans la période. Les primes d'extra alliages ont à nouveau baissé lors de leur publication à la fin août, suivant les prix du nickel au London Metal Exchange.

PH_DARMAYAN_2010

Philippe Darmayan, PDG d'Aperam (Ph archives MPE-Média)

Suite à la modification récente des pratiques des centres de service qui stockent des aciers inoxydables pour se protéger des hausses du nickel, les producteurs sont confrontés à des modifications des pratiques d’achats susceptibles d’impacter leurs programmes d’un trimestre à l’autre, souligne le groupe Aperam.

Evoquant le système de fixation des prix en vigueur pour l’aluminium à titre d’exemple, basé sur le prix quotidien de l’aluminium au London Metal Exchange (LME), M. Darmayan a parlé d’une façon nouvelle de calculer le prix des aciers inoxydables, qui seraient basé sur la valeur LME du nickel à laquelle s’ajouterait une prime fixée de gré à gré entre l’usine et le client.

Ce système applicable lors des achats spots, pour lesquels son groupe tient compte actuellement des valeurs du mois précédent, et de celles d’une partie du mois précédent pour calculer la « surcharge » de prime d’alliage liée au prix du nickel, permettrait d’inclure aussi dans le calcul du prix le volume et le délai entre l’achat et la date de livraison, « ce qui n’est pas la norme en vigueur en Europe », a déclaré le PDG d’Aperam en Suède.

Eviter une distorsion du prix

« L’idée est qu’il n’y ait plus de distorsion entre les valeurs passées et présentes du nickel lors de la signature des contrats sur des aciers inoxydables », nous explique le porte-parole du groupe M. Jean Lasar, qui parle de « recherche d’un consensus entre le groupe et ses clients pour adopter une nouvelle façon de travailler, plus proche de la variation en temps réel du prix du nickel ».

Le système actuel de fixation des prix permet aux clients des producteurs d’aciers inoxydables d’anticiper les évolutions des prix en fonction de celles du nickel avant même que les niveaux de primes d’extra d’alliages leurs soient communiqués par les producteurs. Et du coup les incite à réduire

« Depuis la création d’Aperam en 2011, nous réfléchissons à ce sujet. La baisse du nickel constitue un frein à la demande réelle en aciers inoxydables. Les surcapacités évident les marges, ce qui ajoute une difficulté sur ce marché », précise le porte-parole d’Aperam.

« Nous pouvons vivre avec le système actuel, mais ma conviction est que nous devrions migrer vers un système de fixation des prix à plus court terme, en tirant un meilleur parti du marché du LME », a notamment déclaré M. Darmayan à nos collègues de Reuters lors de sa présentation de mercredi en Suède.

Mieux gérer le risque prix

Le PDG d’Aperam a également souligné le fait que le mode actuel de décomposition du prix des inoxydables, en large partie déterminé par celui du nickel, favorise la spéculation alors qu’un système à plus court terme aiderait les acteurs à gérer leur risque. Il en appelle donc à une évolution vers « un nouveau mécanisme de fixation de prix des alliages, plus clair et plus consistant, accepté par la suite par l’ensemble de la chaîne de valeur ».

Considérant le projet de fusion entre Outokumpu et Inoxum, qui attend l’accord de l’Union Européenne, le groupe Aperam dit attendre la réponse de la Commission Européenne pour se prononcer, mais a déjà fait savoir récemment qu’il verrait d’un œil favorable une fusion entre les deux producteurs d’inoxydables, qui permettrait de réduire les surcapacités, se réservant la possibilité de regarder d’éventuels rachats d’actifs dans quelques pays d’Europe, au cas où cela aiderait à l’acception de la fusion entre ses concurrents par l’UE, le but étant de parvenir à une réduction des surcapacités à terme.

Christophe Journet

A propos d’Aperam – Aperam – qui signifie « une ouverture faite par ArcelorMittal » depuis sa création au tout début 2011 – est un acteur mondial sur le marché des aciers inoxydables doté de près de 2,5 millions de tonnes de capacités en Europet et au Brésil, représentant près de 27% du marché en 2009, également un producteur leader d’aciers de spécialité à haute valeur ajoutée, dont les aciers « électriques » et les alliages de nickel. Ses capacités sont concentrées dans six sites situés au Brésil, en Belgique, en France, Aperam ayant la particularité d’utiliser du charbon de bois d’eucalyptus et de la biomasse pour une partie de sa production. Le groupe dispose de 19 centres de services, de dix lieux de transformation produits (tubes, aciers de précision, barres) et d’une trentaine de bureaux commerciaux dans le monde.

Voir aussi sur :

www.aperam.com

Retour vers le haut

Mis à jour (Mercredi, 09 Novembre 2016 15:42)