BRUXELLES (MPE-Média) – Informé par la Commission européenne du fait que l’approbation de son projet de fusion-acquisition de la filiale Inoxum du groupe allemand ThyssenKrupp était conditionnée à sa séparation d’avec certains actifs en Europe, le producteur finlandais d’inoxydables Outokumpu a annoncé la semaine passée vouloir mettre en vente ses usines suédoises d’Avesta, Nyby et Kloster ainsi qu’une partie de son réseau de vente européen.

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Engagé courant 2011 et annoncé au début 2012 par les dirigeants des deux groupes, le projet de constituer un nouveau leader mondial de production et de vente des aciers inoxydables que constituerait le groupe finlandais et son challenger allemand globalisé Inoxum, la filiale acier inoxydable du groupe ThyssenKrupp, a été soumis à l’approbation des régulateurs européens dans la foulée. Ceux-ci ont émis des réserves depuis au vu des parts de marché déjà détenues par les deux groupes distincts, dépassant 50 voire 60% des parts dans plusieurs états de l’UE des 27, contrevenant ainsi à la loi antitrust européenne.

« Nous avons proposé une réponse conséquente afin de tirer les conclusions des remarques faites par la Commission européenne et nous allons à présent continuer ce dialogue d’une façon constructive, restant totalement investi dans la réussite de cette transaction stratégique », a déclaré M. Mika Seitovirta, le PDG d’Outokumpu en annonçant cette proposition de cession d’actifs.

Les usines suédoises d'Outokumpu sont spécialisées dans la production d'aciers inoxydables à haute valeur ajoutée, non assimilables à de simples commodités en acier inoxydable. Les structures commerciales mises en vente correspondent en partie selon nos sources à ces produits dits "de niche" mais aussi dans certains pays à d'autres produits vendus par Outokumpu, représentant un volume d'affaires dont la soustraction rendrait acceptable la fusion au yeux du régulateur européen.

Réponse de l'UE en novembre

Le caractère confidentiel de ces dossiers est évoqué par le groupe Outokumpu, en l’attente d’une réponse de l’UE d’ici au 16 novembre, et d’éventuelles offres de groupes globalisés tiers susceptibles de s’intéresser à la proposition de cession des usines suédoises du groupe – mais aussi à la réduction de capacités mondiales d’acier inoxydable qui est le premier but recherché par les deux postulants à la fusion, dans un marché déprimé par des surcapacités, dont le leadership en volume est toujours détenu à ce jour par le groupe luxembourgeois Aperam, l’ex filiale d’ArcelorMittal.

Le PDG d'Aperam a déjà déclaré être favorable au projet de fusion entre ses concurrents, dans l'intérêt du marché, au vu du projet de réduction de capacités explicité par les porteurs du projet. 

Le Secrétaire général de l’International Stainless Steel Forum M. Payet Gaspard soulignait avant l’été que la croissance de la production mondiale d’acier inoxydable a été de 3,3% en 2011, au-dessus de 32 millions de tonnes dans le monde, avec encore des hausses sensibles ici ou là, dont +34% en Chine, +2% dans les autres pays d’Asie, restant plutôt stable dans le reste du monde.

Par ailleurs, la baisse du cours du nickel durant les derniers mois a fait baisser le prix des primes d'extra-alliages et le prix de vente des grandes familles d'inoxydables austénitiques, reposant dans le contexte la question des marges des producteurs déjà affectés par des surcapacités et par une demande plutôt molle en Europe.

Christophe Journet

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Mis à jour (Mercredi, 09 Novembre 2016 15:40)