PARIS (MPE-Média) - De nouvelles offres de reprise de l’aciérie ASCOVAL Saint-Saulve, ex filiale d’Ascométal et de Vallourec située près de Valenciennes (Nord) ont été étudiées par Bercy et présentées à l’audience du 27 mars à la Chambre de commerce de Strasbourg. Deux sont jugées « crédibles » dont une de British Steel, l’ex fleuron de l’acier britannique racheté en 2016 par des français. Réponse le 24 avril.

Trois offres avec conditions suspensives ont été déposées pour la reprise de l'aciérie Ascoval de Saint-Saulve (Nord) et ses 281 salariés, tandis que deux autres candidats potentiels ont manifesté leur intérêt pour l'usine, a appris l’Agence France-Presse auprès de Bercy, reprise par Le Monde peu après. Ces offres ont été déposées à Strasbourg le 27 mars.

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Sur le site d'Ascoval à Saint-Saulve (Nord) en février dernier (Photos archives MPE-Média)

Le Ministre de l’économie et des finances Bruno Lemaire ne prévoyait pas de communiquer davantage à ce sujet avant l’audience de Strasbourg, préférant étudier ces offres avant d’en parler, probablement soucieux d’éviter un nouvel échec sur ce dossier sans pour autant avoir fait l’analyse de cet échec - voir nos articles précédents.

Le tribunal de grande instance de Strasbourg avait accordé le 27 février à la demande de Bercy un nouveau sursis d'un mois à l'aciérie, après la défaillance d'Altifort, déclaré par Bercy « incapable de réunir les fonds nécessaires » - alors que ceux-ci auraient pu être libérés le 26 février au soir selon nos sources NDLR. La juge de Strasbourg doit se prononcer mercredi sur le sort de l'entreprise au vu de ces nouvelles offres de reprise.

 

Trois offres conditionnelles

Trois offres de reprise et deux marques d'intérêt ont été déposées lundi matin auprès des organes en charge de la procédure, a indiqué mardi 26 mars un porte-parole de Bercy à l'AFP. Des offres encore assorties à ce stade de conditions suspensives, précise le cabinet de Bruno Lemaire sans plus de détails.

D'après une source citée anonymement par Le Monde, deux offres, déposées par le sidérurgiste britannique British Steel et le spécialiste italien des aciers spéciaux Calvi Networks, « sont jugées comme particulièrement crédibles. Elles prévoient la reprise totale de l'activité et du personnel. »

Une troisième offre, déposée par Secufund Industry, prévoit une reprise partielle des salariés et une modification de l'activité. Des « marques d'intérêt » ont été formulées via des lettres d'intention par l'industriel valenciennois Pascal Cochez et par un groupe hollandais non cité.

D'après une source proche des discussions, la justice devrait accorder un délai supplémentaire peut-être jusqu'à « courant mai », pour se prononcer.

« L'Etat, la région des Hauts-de-France et les collectivités locales vont travailler rapidement avec l'administrateur judiciaire pour permettre à ces offres préliminaires de devenir des offres fermes », a assuré Bercy à l'AFP. Le Juge strasbourgeois a renvoyé la décision éventuelle au 24 avril.

« L'intérêt porté à l'usine d'Ascoval, quelques semaines seulement après l'échec du projet d'Altifort, confime la qualité et l'intérêt de cette usine », a ajouté Bercy, qui salue au passage et à juste titre « l'attitude très responsable du personnel de l'aciérie ». Créée en 1974 par Vallourec et devenue Ascoval en 2017, l'aciérie de Saint-Saulve attend un repreneur depuis la liquidation judiciaire en février 2018 du groupe Asco Industries, auquel le sidérurgiste Vallourec avait cédé 60% de l'usine, tout en conservant 40% des engagements de commandes jusqu’à la fin 2018.

Notre enquête de plusieurs semaines sur ce dossier nous a permis de comprendre que le groupe français Vallourec préférait acheter les ronds en acier produits par le site de Saint-Saulve à ses partenaires allemands d’HKM, actionnaires du groupe leader mondial des tubes en acier premium. Et que la reprise par d’autres industriels français ou étrangers vient contrarier une stratégie globalisée qui a conduit Vallourec à réorganiser sa production en Europe et dans le reste du monde, aux Etats-Unis, au Brésil et en Chine, où le coût du travail plus faible autorise des marges plus importantes et plus de profitabilité.

 

La Rédaction

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Mis à jour (Jeudi, 28 Mars 2019 09:38)