PARIS (MPE-Média) – La campagne lancée ce 19 janvier par l’agence de la transition écologique (ADEME) et l’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse) pour réduire les impacts écologiques des outils numériques et en faire connaître les moyens vise à donner à tout un chacun les moyens de réduire leur renouvellement, de changer de comportement pour aller vers plus de réparation, de sobriété, agir ainsi contre ces impacts. Détails.

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GD/ Arnaud Leroy Pdt de l’ADEME, Laure de la Raudière, Présidente de l’ARCEP

(Ph MPE-Média)

 

« Le numérique peut être un formidable atout pour la transition numérique. L’étude réalisée par l’ADEME et l’ARCEP le montre : Il est devenu incontournable au quotidien. Cette campagne de l’ADEME nous montre que des gestes simples permettent d’en limiter les impacts », a déclaré Barbara Pompili en ouverture de cette campagne de l’ADEME, proposée en visioconférence digitale.

L’empreinte carbone du numérique en France représente 2,5% de celle du pays, 17 millions de tonnes équivalent CO2, soit analogue à ce que génère comme gains le secteur déchets, le numérique étant à la source de 3 à 4% des émissions de gaz à effet de serre mondiales. La fabrication des équipement représente à elle seule 78% de l’empreinte du numérique. La consommation énergétique représente environ 64% des impacts carbone, radiations et épuisement des ressources abiotiques fossiles, notent les auteurs de l’étude.

 

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(Source Ademe/Arcep)

Pour le secrétaire d’état au digital Cédric O, « ce rapport nous dit que si nous voulons réduire l’impact du numérique sur l’environnement nous devons significativement réduire le taux de renouvellement de nos équipements électroniques, augmenter la réparation, le recyclage des portables. On sait que la diminution des impacts passe par le travail sur les impacts positifs, dans tous les domaines d’activité agriculture comprise. Il faut limiter nos usages et entrer dans une économie de la sobriété (…) et continuer ce combat essentiel ».

 

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(Source Ademe/Arcep)

 

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(Source Ademe/Arcep)

 

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(Source Ademe/Arcep)

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(Source Ademe/Arcep)

Les terminaux et les centres de données représentent de 4 à 20% de l’impact environnemental du numérique, notamment les serveurs qui en sont la source principale. Les réseaux pèsent 5 à 10% de ces impacts. Des études complémentaires doivent être finalisées par l’ARCEP. La production d’un seul smartphone requiert enviorn 200 kilos de plus d’une cinquantaine de matières premières à elle seule.

Intervenant en compagnie de Laure de la Raudière, Présidente de l’ARCEP, le Président de l’ADEME Arnaud Leroy évoque lui aussi les gestes quotidiens des français qu’il s’agit de faire évoluer vers plus de conscience des impacts écologiques du digital.

 

Une plate-forme de débat créée par l’ARCEP

Dès 2019, l’ARCEP a travaillé dans ce sens. Elle a lancé une plate-forme de débat sur le thème d’un numérique soutenable et édité un rapport fin 2020 résumant les actions engagées et à engager pour prendre en compte les enjeux environnementaux des télécommunications et à poser des règles dans l’attribution et la régulation des réseaux mobiles, explique Laure de la Raudière, évoquant plusieurs scénarios de trafic 4G et 5G à venir : « un travail inter-institution mené avec l’ADEME et l’ARCOM (ex CSA) », précise la Pdte de l’ARCEP.

 

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(Source Ademe/Arcep)

Sollicitée par le gouvernement, l’étude ADEME-ARCEP est passée par une analyse multicritère du cycle de vie de tous les outils du numérique, après avoir arrêté une méthodologie d’approche et d’évaluation des impacts des technologies d’information et de télécommunication.

En conclusion de cette étude, ADEME et ARCEP notent que « l’impact environnemental du numérique doit être adressé globalement », sans oublier que les terminaux, réseaux, centres de données sont interdépendants : « Tous les acteurs de l’écosystème doivent prendre en compte leurs impacts pour parvenir à les réduire ».

Les acteurs du reconditionnement des portables ont aussi été interpellés dans le cadre de cette étude afin d’analyser leurs actions et de voir comment leur développement pourrait permettre de réduire l’extraction des matières premières et l’émission de gaz à effet de serre. « On est au début de quelque chose, nous souhaitons avoir des données stables, sur plusieurs sujets dont l’impact matières, c’est un enjeu important, comme la question de la durée de vie des portables qu’il est possible d’augmenter », ajoute Arnaud Leroy qui souligne aussi une dimension à l’échelle européenne de ces travaux.

À propos des smartphones, la présidente de l’ARCEP précise que les données collectées auprès des opérateurs feront l’objet d’un baromètre environnemental au premier trimestre 2022 avec de nouvelles indications sur les impacts étudiés : « nous voulons être très justes dans ce que nous publions ». La campagne lancée durera jusqu’au 31 janvier, avec nos partenaires et les acteurs de la vente en ligne Cdiscount, Backmarket, et il y aura des relances.

 

Questions-Réponses avec la presse

MPE-Média - Le récent livre-reportage de Guillaume Pitron "L'enfer numérique ou le voyage d'un like" sorti fin 2021 expliquait largement ce que l'étude ADEME-ARCEP indique, ajoutant un angle international et une partie sur la pollution sous-marine générée par la pose de millions de kms de câbles sous-marins et le problème de leur recyclage. Cela fait-il partie de l'étude présentée?

AL – Les câbles ? Non, nous ne sommes pas allés sur ce sujet.

MPE-Média - Un autre problème détaillé par Guillaume Pitron dans son livre est la consommation d'eau par les centres de données. En parlez-vous dans cette étude?

AL et LdLR – Non, ce n’est pas abordé.

Un autre intervenant ADEME – Si, mais nous manquons de données sur la consommation d’eau.

MPE-Média - Les analystes du digital disent que la hausse mondiale de ses consommations d'énergie impose la généralisation d'une source fiable et non intermittente comme les renouvelables. Qu'en disent vos analystes?

AL – C’est plus une affirmation qu’une question. Il ne faut pas mélanger les questions. C’est une étude sur le numérique, pas une étude sur le nucléaire déguisée.

Un autre intervenant ADEME – Le réseau électrique français est robuste, la question ne se pose pas chez nous.

AL - Des programmes permettent de s’assurer de l’approvisionnement en énergie des datas centers.

Christophe JOURNET

Rédacteur en chef de MPE-Média


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Voir aussi via :

https://www.youtube.com/watch?v=Zhmk6RX0awo

https://www.youtube.com/watch?v=6PGrnx-P28s

https://librairie.ademe.fr/dechets-economie-circulaire/125-evaluation-environnementale-et-economique-de-l-allongement-de-la-duree-d-usage-de-biens-d-equipements-electriques-et-electroniques-a-l-echelle-d-un-foyer.html

https://www.ademe.fr/expertises/consommer-autrement/passer-a-laction/reconnaitre-produit-plus-respectueux-lenvironnement/dossier/laffichage-environnemental/affichage-environnemental-secteur-numerique

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