BIR 2011 (convention de Munich d’octobre 2011): L’acier durable, c’est possible, déclare le PDG de Tata Steel Europe

MUNICH (MPE-Média) - Présidée par Christian Rubach (TSR Recycling Allemagne), la table ronde sur l’acier et les ferrailles d’acier a donné lieu à une intervention du Dr Karl-Ulrich Köhler, PDG de Tata Steel Europe, qui a brossé un tableau réaliste de l’évolution durable de la production d’acier dans le monde. 1200 professionnels étaient réunis à Munich fin octobre pour cette nouvelle convention du Bureau International “of” Recycling (BIR).

 Tout juste rentré d’Inde, M. Köhler a présenté les efforts d’intégration verticale de Tata Steel, de lutte pour la réduction de l’empreinte carbone du groupe, dont les 4 aciéries disposent d’une capacité de plus de 10Mt/an.  Evoquant les incertitudes liées à la résolution des dettes souveraines européennes, la baisse des indices de confiance des directeurs d’achat, le PDG de Tata Steel a toutefois relevé que la demande globale d’acier devrait tout de même atteindre des niveaux records en 2011 et en 2012.

La demande mondiale devrait atteindre +20% l’an prochain, surtout dans les pays émergents. L’Europe était importatrice nette au S1 de 2011. Les indices des prix de l’acier montrent que les coûts de production liés aux matières premières ont continué à progresser fortement jusqu’à la fin de l’été: “nous pensons que les prix de l’acier resteront élevés, marqués par une forte volatilité. Le scrap va revenir en force tant dans la fonte primaire que dans la production d’acier électrique”, a relevé M. Köhler.

Un challenge mondial

Les standards environnementaux et les coûts énergétiques élevés en Europe ont accentué l’écart entre celle-ci, le Brésil, la Chine, la Russie et l’Inde. “Le challenge réside à présent dans la lutte contre le changement climatique. Nous voulons réduire les émissions de CO2 de 50% d’ici à 2050”, a déclaré M. Köhler, ajoutant que ce n’était pas “seulement un challenge régional, mais un challenge mondial”.

Pour ce faire, Tata Steel a choisi de sectoriser sa production (auto, bateaux, rail, emballages, éolien, énergie, etc.) et de travailler son excellence opérationnelle, l’efficacité de ses process de production d’acier (en-dessous de 414 kilo de CO2 par tonne de métal en fusion, en faisant baisser au maximum ses taux d’utilisation d’énergie. Enfin, Tata Steel travaille à la réduction du poids et à la durabilité de ses aciers auto en les comparant aux autres matières métalliques ou plastiques: “le poids de la structure en acier d’une voiture peut encore être diminué de 25%”, a assuré M. Köhler.

Pour le PDG de Tata Steel, la “responsabiité sociale” se traduit directement dans sa participation au programme ULCOS II, par l’usage du procédé sidérurgique Tata-Hisarna, par l’application “au présent” des résolutions imaginées dans le passé. La hausse régulière des taux de recyclage de l’acier et l’engagement sur le cycle de vie permettant de mesurer réellement l’empreinte carbone minimale des aciers de leur production à leur utilisation font également partie des réponses de l’aciériste anglo-indien. “Comparés correctement, les aciers spéciaux et l’aluminium donnent un résultat favorable aux aciers, moins polluants”, précise M. Köhler.

BIR 2011: Récession ou non, that is the question, dit un économiste d’HSBC

MUNICH (MPE-Média) – La confiance des consommateurs est retombée à son plus bas niveau depuis le début des années 80, le niveau de l’emploi n’est pas bon, a noté le chef économiste d’HSBC Trinkaus & Burkhardt Stefan Schilbe face aux membres de la division “Ferrous” du BIR à Munich à la fin octobre.

Si la question de la dette américaine persiste, alors que la banque fédérale américaine continue à aligner ses pratiques sur celles du Japon en baissant au maximum ses taux d’intérêts, dans ses prévisions jusqu’à 2026, peut-être même jusqu’en 2050, la situation actuelle devrait perdurer, note M. Schilbe qui interroge aussi le lien entre le “quantitative easing pratiqué par la FED et M. Bernanke jusqu’en 2010 et de nouveau en 2011, et la chute des marchés d’actions qui a suivi la dégradation de la dette américaine par S&P en août dernier”. D’où la question: “les compagnies vont-elles investir?”

Exagérations autour de l’euro

M. Schilbe estime que les déclarations sur la mort de l’euro ont été largement exagérées: “Mark Twain disait déjà que les échos sur son décès avaient été largement exagérés”, s’amuse-t-il. Le pessimisme ambiant est selon lui boosté par les médias réputés les plus sérieux. “Je pense que l’euro va se stabiliser, se consolider sans pour autant atteindre des sommets, car le rapport euro-dollar est surtout conditionné par les prévisions de taux d’intérêts dans la période”, souligne-t-il. Et si ses prévisions pour les marchés européens ne sont pas bonnes pour la fin 2011, M. Schilbe voit de bonnes raisons d’espérer dans l’avenir proche: un début de redressement des équilibres premiers des produits intérieurs bruts  (PIB) grec, portugais, français, espagnol, allemand et italien; l’attitude saine de la Banque centrale européenne (sa colère contre le gouvernement italien, par exemple); et si les problèmes de l’emploi dans l’eurozone amplifient les craintes, d’autres signaux sont favorables à ses yeux, tels que la meilleure gestion des coûts du travail, l’hypothèse d’un plan Marshall pour la Grèce, par exemple.

Enfin, l’inflation devait selon lui commencer à chuter dans les mois à venir. Et la solidité de la croissance de la production industrielle chinoise devrait continuer à tirer la machine globale: “c’est un environnement solide, une garantie pour les prix des commodités”, a-t-il conclu.

 Inde, Japon, Russie, Ukraine, Grande-Bretagne: diversité des situations pour le scrap d'acier

MUNICH (MPE-Média) - M. Zain Nathani (Nathani Group) a par ailleurs exposé la situation indienne, avec  une production d’acier brut toujours en forte hausse et des paliers dans le négoce de scraps d’acier, à des niveaux de prix situés entrre 460 et 465$/tonne.

M. Hisatoshi Kojo (METZ Group) a ensuite  décrit les baisses de prix pratiquées par les principaux aciéristes asiatiques et japonais sur leurs prix à l’import et à l’export de scraps d’acier: “les prix ont chuté de façon sérieuse dans la plupart des divisions régionales du BIR. La crise financière est en train de jeter une ombre sur le marché”, précise cet intervenant.

M. Andrey Moiseenko (UKR) a décrit la situation en Russie, notant une hausse de la consommation domestique de scrap d’acier sur un an en Russie. Les livraisons se situent toutefois bien en-dessous de leur niveau de de 2007 et 2008, où elles avaient atteint et dépassé les 2,5Mt en août contre près de 1,6Mt en août cette année. En Ukraine, le niveau de stocks de septembre équivalait à une dizaine de jours de production. L’Ukraine a été exportratrice nette de scrap jusqu’en février dernier. Les prévisions pour 2012 dépassent 8Mt de volumes consommés en Ukraine, importés et exportés, soit près de 3Mt de plus qu’avant la crise de 2008.

M. Tom Bird (Van Dalen Recycloing UK) a décrit les faiblesses constatées dans le marché européen, tant pour le scrap que pour les produits longs destinés à la contruction tels que les ronds à béton. M. Bird a évoqué l’action récente de l’association européenne des ferrailles (EFR) faisant le lien entre les acteurs anglais et les institutions européennes régulant ces marchés des ferrailles d’acier et du scrap d’aluminium.

C.J

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Mis à jour (Jeudi, 10 Novembre 2016 17:10)