PARIS (MPE-Média) - 68% des entreprises artisanales de l’automobile ont été contraintes de fermer, 3/4 des salariés sont au chômage partiel indique une enquête menée par la fédération nationale des artisans de l’automobile (FNA) ce 19 mars 2020 aurpès de plus de mille répondants. Détails.

La FNA a recensé des informations « terrain » permettant de mesurer l’impact de la crise sanitaire du Covid-19 sur ses entreprises adhérentes. 1090 réponses à un questionnaire détaillé ont été récoltées et exploitées pour donner une image au plus près de la réalité de ces TPE. La FNA a envoyé une lettre ouverte au gouvernement en fin de semaine dernière.

Les artisans du secteur automobile durement touchés :

L’enquête révèle en premier lieu que 67% des entreprises autorisées à ouvrir ont été pourtant contraintes de fermer totalement. 68% de ces fermetures résultent d’une quasi-absence de clients ou pour non-disponibilité des pièces de rechange nécessaires à la réparation, indique la FNA.

33% des entreprises ont maintenu leur offre de services en totalité ou en partie, même si leur chiffre d’affaires a fondu. Parmi celles-ci, 20% ont conservé une partie de leurs activités sur site, 7% sont ouverts à 100% et 6% n’ont pu maintenir qu’un service d’urgence.

En moyenne, le secteur a subi une perte de chiffre d’affaires de 79,9%. En corolaire, un chiffre retient particulièrement l’attention : 74% des salariés du secteur sont au chômage partiel. La question de l’indemnisation du chômage partiel est par conséquent cruciale et tous attendent que l’Etat respecte ses engagements (« protéger nos entreprises quoi qu’il en coûte », propos d’Emmanuel Macron du 12 mars 2020).

 

Les professionnels restent mobilisés pour assurer des services d'urgence :

Les artisans sont mobilisés pour assurer les services d’urgence au bon fonctionnement des services essentiels de la nation. Voici un point sur les chiffres selon les métiers :

  • Réparation automobile : 42% ont maintenu leur activité. Parmi ces entreprises 20% ne tiennent qu’un service d’urgence sous forme d’astreinte ; 16% ont conservé une partie de leurs activités sur site et 6% toutes leurs activités sur site
  • Dépannage-remorquage : 31% maintiennent une partie de leur activité, quand 37 % mettent en place une astreinte pour le service d’urgence (au total, 68 % des professionnels sont disponibles pour répondre aux besoins de la nation).
  • Carrosserie : 42% exercent encore une activité (4% sont ouverts à 100%, 17% ont mis en place un service d’urgence et 21% ont maintenu au minimum 1 activité dans leur entreprise).
  • Contrôle technique : 12,5% restent ouverts partiellement.

 

En définitive, la profession est suffisamment mobilisée pour répondre au niveau des besoins actuels de nos concitoyens. Mais il convient sans doute d’organiser ce service réduit (identifier les professionnels disponibles, numéro d’appel …), note la FNA.

Les activités de vente VN/VO et les écoles de conduites subissent quant à elles une obligation légale de fermeture.

 

Un besoin d’accompagnement pour bénéficier du Plan de soutien aux entreprises :

Les professionnels ont manifestement besoin d’être accompagnés dans cette crise sanitaire : 68% nous disent avoir connaissance de l’existence du plan de soutien mis en place par les pouvoirs publics, mais seulement 51% savent où trouver l’information qui les concerne. 70% des répondants déclarent avoir besoin d’être accompagnés pour pourvoir solliciter ces aides.

 

Des consignes sanitaires globalement bien observées :

Au sein des entreprises ayant pu maintenir leur activité, les chefs d’entreprise indiquent pourvoir mettre à disposition du personnel seulement à 34% du gel hydroalcoolique et 26% des gants de protection ; pour les autres seuls les gestes-barrières sont mis en place. La FNA s’inquiète de la disponibilité des moyens prévention dans les entreprises dans l’exercice de leurs activités.

 

 

COVID-19 - LETTRE OUVERTE DE LA FNA AU GOUVERNEMENT

 

PARIS (MPE-Média) - Dans une lettre ouverte adressée à différents ministères le 20 mars la FNA expose la situation des artisans de l’automobile et demande des clarifications afin que tous les professionnels qui, bien qu’autorisés à ouvrir leurs activités, ont été contraints à fermer leur entreprise tout en gardant un service minimum d’urgence, bénéficient sans obstacle des dispositifs du chômage partiel conformément aux dispositions prévues par le code du travail.

 

La FNA insiste sur le fait que les professionnels ne peuvent assurer leur activité.

« Dès le lendemain du discours du Président de la République, la clientèle de nos entreprises s’est volatilisée, et pour cause, la très grande majorité de nos concitoyens ont subitement basculé dans l’angoisse, alors que les messages alarmistes des scientifiques succèdent aux discours dédramatisants qui prévalaient à peine quelques jours auparavant. Dans le même temps, les sources d’approvisionnement en matières premières nécessaires à la réparation des véhicules, à savoir les pièces de rechange, se tarissent. Nos entreprises se retrouvent ipso facto dans l’impossibilité de fonctionner. A l’évidence, nos professionnels ne sont sollicités que pour des cas d’urgence », souligne Gérard Polo président de la FNA.

La FNA insiste sur le fait que « les conditions inédites ont contraint la majorité des entreprises à fermer leur site et organiser en concertation avec ses salariés une astreinte permettant d’intervenir pour les cas d’urgence : Les opérations de dépannage-remorquage des véhicules en panne ou accidentés, la réparation des véhicules d’intervention, notamment les ambulances, celle des véhicules utilitaires, les véhicules de personnel de santé et des personnes contraintes … Le mot d’ordre est clair, éviter la déroute de ces milliers de TPE qui ne peuvent faire face à leurs charges fixes en ouvrant leurs établissements pour une activité quasi nulle et préserver la sécurité du personnel dans un contexte notoire de manque de main d’œuvre qualifiée et de difficultés de recrutement ».

 

Demande de clarification au gouvernement sur les dispositifs d’aide au chômage partiel

« Dans ces conditions, nous vous demandons d'apporter les modifications nécessaires à vos services afin que tous les professionnels qui, bien qu’autorisés à ouvrir leurs activités, ont été contraints par les circonstances précitées à fermer leur entreprise, à bénéficier des dispositifs du chômage partiel conformément aux dispositions prévues par le code du travail », poursuit la FNA dans cette lettre.

La FNA a lancé une enquête auprès des professionnels de l’automobile, et les résultants sont édifiants : 68% des entreprises ont indiqué avoir été contraintes de fermer pour manque d’activité ou de non-disponibilité des pièces de rechange indispensables pour réparer les véhicules, quand 32% font en outre état de la nécessaire préservation de la santé de leurs salariés dans de telles circonstances.

« Nous sommes conscients que financièrement, ces entreprises ne tiendront pas longtemps sans un accompagnement. Elles sont déjà confrontées à des refus des banques », poursuit la même source.

 

Concentrer et optimiser les conditions en faveur des services d’urgence

La FNA s’inquiète sur les conditions dans les entreprises restées ouvertes. Elles n’ont pas d’accès aux équipements de protection (gel, masques). Peu de préfectures ont transmis des consignes pour les accompagner.

Elle précise en toute fin de lettre : « L’enjeu majeur, vous l’aurez compris, réside en réalité sur notre capacité collective à organiser les conditions d’un service d’urgence, tous secteurs d’activité essentiels confondus, pour le bien de la nation, en préservant nos entreprises, nos emplois et la sécurité des salariés. » Les artisans de l’automobile sont dans l’attente de cette clarification nécessaire dont la FNA se fait l’écho. Dont acte.

 

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La Rédaction

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Mis à jour (Vendredi, 03 Avril 2020 16:44)