WASHINGTON (MPE-Média) – L’effet probable des frappes envisagées par l’OTAN contre la Syrie pourrait pousser le prix du Brent à 120-130 dollars/baril, anticipe Bank of America Merril Lynch (BOFA ML) dans une note que nous nous sommes procurés. Synthèse de l'analyse qui lui fait dire que la Syrie met le feu au pétrole.

Quoique la Syrie ne produise que peu de pétrole, soit près de350.000 barils/jour avant les sanctions internationales imposées à la fin 2011 et près de 50.000 b./jour actuellement, les analystes de BOFA ML estiment que le vrai problème est qu’un conflit pourrait impliquer l’Iran, la Russie et d’autres pays du Moyen-Orient. La Syrie met le feu au pétrole, explique BOFA.

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Les 5 scénarios étudiés par BOFA ML : pas de frappes, Brent à 110$/b., frappes limitées de l'OTAN, Brent à 115-120$/b., Réponse syrienne aux frappes, Brent à 120 à 130$/b., action terrestre de l'OTAN sans engagement russo-iranien, Brent à 125-140$/b., action de l'Otan face à des troupes russo-iraniennes, Brent à 135 à 160$/b. (de haut en bas et de gauche à droite - source BOFA ML)

 

Récemment, BOFA expliquait que les conflits civils, les attaques de pipelines, les tensions politiques en cours dans quelques pays producteurs de pétrole du Moyen-Orient et d’Afrique pourraient faire monter les prix du pétrole brut à 120$/b., perspective de baisse des volumes de pétrole intensifiée par l’imminence de frappes de l’OTAN sur la Syrie susceptible d’entraîner rapidement le brut au-dessus des 116$/baril.

Bank of America a établi plusieurs scénarios sur fond de mondre demande en pétrole du Brésil, de l’Indonésie, de la Turquie et de l’Afrique du sud suite à des manques de liquidités et des fuites de capitaux, tandis que l’Inde fait face à une crise de confiance qualifiée de « majeure ».

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La production syrienne de pétrole brut de 2011 à 2013 (source BOFA ML/IEA)

« Les marchés du brut ont réagi à la menace d’une nouvelle guerre d’une façon prévisible : la structure de marché, restée en contango depuis des semaines, est depuis peu en backwardation à l’avant de sa courbe. Les options prises sur du Brent ce mois-ci montrent quelques défaillances pour la première fois depuis la fin 2011 », ajoute BOFA.

En additionnant des ruptures de production de brut en Lybie, Iran, Irak, au Nigeria, en mer du Nord, en Syrie, au Soudan, au Sud-Yemen ces trois dernières années, ses analystes parviennent au chiffre de 4 millions de barils/jour en moins et de 1,2 Mb/j. sur les seuls douze derniers mois. Le prix du Brent a été poussé par la crise syrienne à un point haut de 116$/b. et la tension pourrait s’amplifier avec un regain de la demande dans les pays développés : les dernières statistiques européennes et américaines se sont avérées plus solides ces derniers mois avec des indices de production manufacturières meilleurs en juillet et août, les plus forts depuis la mi 2011, précise BOFA.

Les stocks de l'OCDE ont diminué

De plus, les stocks commerciaux de brut et de produits pétroliers raffinés des pays de l’OCDE ont diminué récemment de 26 millions de barils depuis avril et sont à présent 3% en dessous du niveau de 2012 tandis qu’aux Etats-Unis, les stocks de brut ont vite diminué suite à un regain d’activité de raffinage et à une demande relativement forte.

Bank of America estime toutefois qu’une intervention des états pour puiser dans leurs réserves stratégiques en cas de besoin comme ils l’ont fait lors de la crise lybienne en 2011 pourrait produire un effet positif si celle-ci a lieu à temps.

En cas d’intervention militaire en Syrie, BOFA anticipe une possibilité de hausse de prix du Brent d’environ 50$/b. mais prévient qu’un conflit prolongé pourrait faire remonter le prix du Brent jusqu’à 160$/baril, scénario qu’elle juge toutefois peu probable.

 

Jo Gatsby

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