WASHINGTON (MPE-Média) – Le gaz de schiste américain représentait en 2012 39% du volume total de gaz naturel produit aux Etats-Unis et celui produit par le Canada 15% du volume de gaz naturel produit par ce pays, annonce l’Agence d’information américaine sur l’énergie (EIA) ce 23 octobre 2013. Synthèse courte.

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Les Etats-Unis et le Canada sont les seuls grands pays producteurs de gaz naturel commercialement exploitable issu de formations rocheuses à base de schistes au monde, représentant respectivement 39% et 15% du volume total du gaz naturel produit en 2012 dans chacun de ces deux pays, annonce l’Agence américaine d’information sur l’énergie dans une étude diffusée depuis juin dernier et rendue publique le 23 octobre 2013.

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La part du gaz de schiste dans la production globale de gaz naturel en 2012 (source EIA 2013)

L’étude de l’EIA note que la Chine est le seul pays en dehors des deux premiers cités à avoir produit du gaz de schiste commercialement viable, représentant en volume moins de 1% du volume global de gaz naturel produit l’an dernier dans ce pays, à comparer avec 39% aux Etats-Unis et 15% au Canada, précise l’Agence américaine d’information sur l’énergie.

25,7 milliards de m3/jour aux USA

La production de gaz de schiste des Etats-Unis a atteint en moyenne 25,7 milliards de mètres cubes/jour en 2012, contre 65,7 Mrds m3/j. pour l’ensemble de la production de gaz naturel de ce pays. Au Canada, la production de gaz de schiste issue des deux principaux gisements schisteux de Muskwa-Otter Park (nord de la Colombie britannique) et du bassin de Montney (à cheval entre la Colombie britannique et l’Alberta) a approché les 2 Mrds m3/j. en 2012 et atteint 2,8 Mrds m3/j. en mai 2013. Le potentiel d’augmentation de la production de ces deux gisements canadiens est actuellement bridé par les infrastructures de transport du gaz par pipelines.

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Niveau d’exploitation brut des gisements schisteux au Canada de 2005 à 2013 en millions de m3/jour (source Canada National Energy Board/EIA 2013)

En comparaison avec ces données, l’EIA ajoute que la Chine est à présent considérée comme la première détentrice de réserves naturelles de gaz de roche parmi les 41 pays recensés comme étant détenteurs de ressources en gaz de schiste récupérable dans cette étude de l’agence américaine d’information sur l’énergie et d’Advanced Resources Internaional (ARI) éditée en juin dernier.

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La carte de Chine du gaz et du pétrole de roche : en ocre jaune, les principaux gisements, en plus clair les autres bassins d’exploitation (source EIA/ARI 2013)

Le gouvernement chinois n’a pas communiqué officiellement à ce sujet, mais des analystes chinois indépendants spécialistes de l’énergie ont estimé la production commerciale chinoise de gaz de schiste à au moins 0,003 Milliard de m3/jour, principalement issu du bassin du Sichuan (centre-est du pays, capitale Chongqing). L’ouest, le centre et le nord-est de la Chine disposent également de réserves de gaz de roche.

 

Deux tiers des européens plutôt favorables à l'exploration

La publication d’une synthèse de cette étude réalisée par plusieurs chercheurs dont M. Alalou Fawzi, analyste américain d'origine saoudienne (EIA) intervient au moment où la Commission européenne vient de rendre publique une étude d’opinion des ressortissants des 28 ainsi que de pannels d’autres pays du monde*, faisant état de deux tiers de réponses favorables à l’exploration du potentiel dont un tiers estimant impossible de ne pas en tirer parti sans réduire la compétitivité des pays concernés, un tiers estimant qu’il faut le faire en s’armant de toutes les précautions sanitaires et environnementales utiles, un 3e tiers seulement des répondants étant totalement opposé à toute forme d’exploration, ne serait-ce qu’à des fins d’inventaire du potentiel réellement recelé par les pays de l’Union.

62% de répondants polonais favorables

90% des répondants français (citoyens, institutions, organisations, sociétés) se sont déclarés opposés à l’exploration préalable et 10% plutôt favorables tandis que 62% des répondants polonais se sont déclarés convaincus que leur pays ne pourrait pas se passer d’exploiter cette ressource sans risquer de se disqualifier dans la compétitiion globale.

Il ne se passe plus de semaine sans qu'on apprenne la fermeture de sites de production de produits chimiques en Europe, motivées par le différentiel de compétitivité des usines face à leurs concurrents américains producteurs des mêmes molécules à partir de gaz non conventionnels achetés moins de 4$/M Btu contre 8 à 10$/MBtu (British thermal Unit, l'unité de mesure des volumes de gaz) lors de leur achat en Europe.

Un groupe de députés socialistes français devaient remettre à la mi-octobre à l’Elysée un rapport affirmant que la décision française d’interdire l’exploration du gaz de schiste et la recherche d’alternatives à la fracturation hydraulique représentait un risque trop élevé de perte de compétitivité pour l’industrie française et européenne : « Nous sommes en train de nous tirer une balle dans le pied », nous a confié l’un des rapporteurs de ce groupe à l’issue d’une enquête sur ce sujet qui a duré plusieurs mois.

 

Jo Gatsby

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*Voir aussi sur :

www.eia.gov

http://www.mpe-media.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1401:gaz-de-schiste-nouvelle-etape-europe&catid=37:actus-en-libre-acces&Itemid=18

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