PARIS (MPE-Média) – Les marchés du papier recyclé sont dans l’attente d’une meilleure situation globale, même si la baisse des volumes en production primaire laisse prévoir des soucis dans les collectes de papier usagé en Europe dans les mois à venir. La Chine, l’Asie restent les leaders du domaine, apprend-on au BIR en Convention d’automne à Paris. Détails.

Le contexte mondial et régional reste compliqué pour les professionnels du recyclage du papier-carton, même si Le Président de la Division papier du Bureau International du Recyclage M. Rheinhold Schmidt relativise les choses et distingue bien les enjeux commerciaux et technologiques.

La déléguée finlandaise Merja Helander l’a noté dans son intervention bien documentée : «Il y a encore 11 pays européens dont le taux de recyclage est inférieur à 60%, seulement 13 pays dépassent les 70%, a précisé Mme Helander ajoutant qu’il reste encore beaucoup à faire. L’économie circulaire à l’européenne signifie de nouvelles opportunités pour nos industries mais peut aussi cacher des menaces invisibles. D’où le besoin de clarifier les définitions de pratiques en Europe. » Une clarification rendue nécessaire par le risque d’une dégradation de l’emploi et des profits du secteur en Europe.

« La part européenne dans les importations chinoises de papier à recycler n’augmente pas dans les mêmes ratios que les autres provenances », a souligné M. Ranjit Baxi, Pdt d’honneur de la Division papier du BIR, qui pense qu’il est temps pour les européens de trouver de nouvelles parts de marché.

GD : MM. Jaroslav Dobles (Tchèquie), Ranjit Baxi (R.U.), Dominique Maguin (France, CMP), Cristina Dornack (PTS, Allemagne)

Exportations européennes en baisse

Cette année, on constate une baisse des exportations de papier-carton vers la Chine en provenance d’Allemagne (-39,9%), de Hollande (-21,8%), de Belgique (-19,7%), de France (-14,5%), tandis que la Grèce a augmenté ses exportations vers la Chine de 94,8%, l’Espagne de 21,6%, le Royaume-Uni de 8,2%, note M. Baxi, pour qui des gains en qualité sont encore possibles dans les usines et sur le plan de la logistique des papiers recyclés.

La présentation de Mme Cristina Dornack - Papier Technische Stiftung (PTS), Allemagne - à propos des évolutions de la consommation de papier et son impact sur les volumes et la qualité du papier recyclé et des réactions à préconiser était intéressante à plus d’un titre : « la baisse des imprimés de presse de 1992 à 2011 a atteint 54% aux Etats-Unis et devrait représenter encore 47% entre 2010 et 2020, et 56% en Europe de 2008 à 2020 », a-t-elle expliqué avant d’ouvrir quelques directions de travail possibles.

A quoi doivent s’attendre les industriels du recyclage du papier-carton d’après Cristina Dornack ? A une baisse de l’usage de produits imprimés et en particulier de journaux ; moins de papier ou de pâte à papier désencré, davantage de papiers d’emballage et de cartons légers dans les volumes de papier à recycler, une perte en valeur des lots triés et une baisse des volumes en même temps qu’une hausse de la demande clients.

Mme Dornack préconise une série d’actions à mettre en œuvre incluant des restructurations, des réductions de coûts et plus d’efforts côté marketing et ventes de nouveaux grades de papier recyclé, haute performance, qualitativement élevés, tout en optimisant le tri en amont entre imprimés et produits d’emballage.

Les vingt ans de PAPREC, un chantier permanent

Une présentation des vingt premières années d’existence de PAPREC Group en France et dans le monde (bientôt 1 milliard d’euros de CA et d’investissements industriels dans plus d’une centaine de sites, 20.000 clients, 27% de taux de croissance annuelle en vingt ans, plus de 50 nationalités parmi ses salariés) par M. Sébastien Ricard, chargé de mission auprès du PDG du groupe Jean-Luc Petithuguenin, Vice-Pdt de la Division papier du BIR, a permis de mieux comprendre quelques spécificités du marché français du papier-carton. Et d’apprendre que les prix du papier ont plus que doublé depuis 15 ans !

« Qu’y-a-t-il en projet ? Il y a ces jours-ci un débat parlementaire sur une loi de transition énergétique. Pour la première fois, l’économie circulaire est mentionnée en clair dans un texte de loi. Le cercle en question doit être mondial, ses préoccupations doivent être proches des sources de production de matières recyclées », a souligné M. Ricard, notant au passage que le premier édit étatique sur le papier en France remonte à 1741 et que les dernières directives importantes touchant le secteur remontent à Grenelle en 2009.

 De gauche à droite : Jean-Luc Petithuguenin, PDG de PAPREC, Merja Helander (Finlande et ERPA), Thomas Braun (Allemagne)

« En vingt ans, j’ai convaincu près de 20.000 clients de nous confier des contrats pluri-annuels pour nous laisser le temps d’investir, de rentabiliser nos investissements et de pouvoir développer », a expliqué M. Jean-Luc Petithuguenin, PDG de PAPREC en réponse à une question de la presse spécialisée.

« Il est intéressant de penser que nous parlons à présent de toutes ces lois qui émergent concernant le déchet, le papier, en ce qui me concerne la première loi que j’ai vu sortir sur ce domaine remonte à 1794 », a réagi le nouveau Président de la Confédération européenne des industries du recyclage M. Dominique Maguin, membre du conseil d’administration du PAPREC et ancien Pdt du BIR.

Mme Helander s’est également déclarée « très heureuse » de la constitution récente d’EuRIC, European Recycling Industries Confederation que préside M. Maguin, dont la Fédération européenne du papier recyclé ERPA fait partie des cofondateurs avec EUROMETREC et EFR (European Ferrous) : « J’y participe en tant que membre d’ERPA et du nouveau bureau d’EuRIC, car il y a encore beaucoup à faire pour développer l’industrie du papier », a conclu Mme Helander.

C.J.

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www.bir.org