BRUXELLES (MPE-Média) – Plusieurs milliers de professionnels d’une vingtaine de pays réunis par AEGIS Europe, Eurofer, l’EAA et d’autres fédérations manifestent ce lundi 15 février à Bruxelles contre l’accès de la Chine au statut d’économie de marché en 2016, alors que plusieurs ministres européens dont Emmanuel Macron se retrouvent à la Commission pour parler industries électro-intensives, énergie, relance de la sidérurgie. Précisions.

« Nous marchons à Bruxelles aujourd’hui en grand nombre pour donner un message clair aux régulateurs européens et leur demander de dire OUI à l’emploi et à la concurrence loyale et NON au statut d’économie de marché pour la Chine qui n’en respecte pas les conditions », déclare le porte-parole d’AEGIS Europe Milan Nitzschke, accompagné en conférence de presse par les dirigeants d’Eurofer, de l’Association européenne de l’Aluminium (EAA) MM.

Dans un communiqué publié ce lundi le Pdt d'Eurofer Geert Van Poelvoorde rappelait que les importations chinoises en Europe à des prix très bas comparés à ceux pratiqués par les aciéristes européens avaient augmenté de 100% en volume en trois années à peine et que le prix moyen des bobines d'acier laminées à chaud chinoises avait diminué de plus de 40% dans la période, passant de 457,50 $/tonne en janvier 2015 à 267,50 $/tonne en décembre 2015, les aciéries chinoises perdant plus de dix milliards de dollars dans la période à force de surcapacités et de vente à perte. D'où le refus par Eurofer, mais aussi de la nouvelle Fédération européenne des industriels du recyclage Eurics de voir la Chine obtenir le statut d'économie de marché, alors que ses pratiques de dumping sur les prix des produits nécessitent des prises de positions fermes de Bruxelles.

Des manifestants venus notamment d’Autriche, de Belgique, Bulgarie, République tchèque, Grèce, France, Finlande, Allemagne, Pays-Bas, Hongrie, Italie, Luxembourg, Pologne, Roumanie, Espagne, Slovaquie, Suède et Royaume-Uni signataires du « Manifeste européen pour un commerce libre et une concurrence loyale », représentants une trentaine de secteurs industriels, soit près de 500 milliards de chiffre d’affaires annuel et des millions d’emplois se sont donnés rendez-vous ce lundi devant la Commission européenne à Bruxelles.

160215_AEGIS_01

(Source AEGIS Europe)

« La Chine est déjà visée par 75% des mesures anti-dumping prises par l'UE. Cecilia Malmström, Commissaire européenne au commerce, a été submergée par de nouvelles plaintes concernant des pratiques chinoises déloyales au cours de ces dernières semaines. Tandis que des usines ferment chaque jour dans toute l'Europe, comment la Commission européenne peut-elle ouvertement parler d'accorder le statut d’économie de marché (SEM) à la Chine ? » a déclaré M. Nitzschke.

« Les objectifs de l'UE pour 2020 incluent une diminution de 20 % des émissions de CO2, l'augmentation de l'emploi et une part du PIB imputable au secteur de la fabrication de l'ordre de 20 %. Si l'UE accordait le SEM à la Chine, ces objectifs deviendraient obsolètes. Cela laisserait l'Europe sans défense contre une inondation d'importations chinoises qui supprimeraient des emplois européens et nuiraient à l'environnement », a poursuivi M. Nitzschke.

160215_AEGIS_02

Le manifeste d'AEGIS (extrait source AEGIS Europe)

« Lors du lancement de son évaluation de l'impact de l’accès à l’économie de marché par la Chine, le 9 février dernier, la Commission européenne a admis que la Chine ne remplit pas les critères de l'économie de marché et que le SEM présente un risque réel pour les emplois et les investissements au sein de l'UE. Selon l'Economic Policy Institute, en octroyant prématurément et unilatéralement le SEM, l'Europe risquerait jusqu'à 3,5 millions d'emplois et 228 milliards d'euros en perte annuelle de PIB », poursuit la même source.

« Accorder le SEM à la Chine lui donnerait un permis de dumping sans restriction. Les discussions au sein de l'UE se concentrent aujourd'hui sur le dumping dévastateur que pratique la Chine sur l'acier, les panneaux solaires, les produits en céramique et la fibre de verre, entre autres. Si l'UE accordait le SEM à la Chine, nous serions rapidement confrontés à une concurrence déloyale dans de nombreux autres secteurs stratégiques européens », a conclu M. Nitzschke.

Le ministre français de l'économie Emmanuel Macron doit rencontrer ce lundi à Bruxelles son homologue néerlandais Henry Kamp Pdt du conseil "compétitivité" de l'Europe et la secrétaire d'état britannique aux entreprises Anna Soubry pour évoquer les questions des industries électro-intensives, de la sidérurgie avec Wolfgand Eder, PDG de voestalpine, président de worldsteel, en présence d'Edouard Martin, député européen rapporteur sur le sujet et de Bart Samyn, secrétaire général d'Industri'All, la centrale syndicale industrielle européenne. Ils doivent travailler ensemble sur la défense de la compétitivité des industries européennes, notamment face aux importations chinoises soutenues budgétairement par Pékin.

La Rédaction

Parmi les signataires de ce manifeste on trouve notamment :

160215_AEGIS_03

 

Voir aussi sur :

www.aegiseurope.eu

www.stopdumping-stopchinames.eu

www.eurofer.eu

PUB_WEB_2016

Retour vers le haut