WASHINGTON (MPE-MEDIA) – Le US Geological Survey (USGS, équivalent américain du BRGM français) a découvert récemment au Texas en limite du Nouveau Mexique le plus important gisement de pétrole et de gaz de roche connu à ce jour, trois fois celui de Bakken field au Dakota.

Généralement prudent sur ses annonces, le bureau américain de veille géologique USGS parle de près de 20 milliards de barils de pétrole de roche, dans une poche située à environ 3 000m sous les schistes et d’un volume important de gaz naturel auxquels s’ajouteraient près de 1,6 trillion de barils de gaz naturel liquide sous ce site de Wolfcamp déjà connu pour son pétrole brut issu de forages classiques depuis les années 80.

Cette fois, les compagnies pétrolières intéressées par ces recherches (ConocoPhillips, en particulier) s’interrogent sur les coûts prévisionnels des forages à prévoir à titre exploratoire, avec fracturation hydraulique et un coût du baril encore bas – avant la décision récente de l’OPEP et de la Russie de revoir leurs productions à la baisse, qui remonte le baril autour des 50 dollars. Mais le prix US du million de British Thermal Unit (Mbtu, l’unité de référence pour le prix du gaz sur le marché mondial) reste bas dans les pays producteurs.

 

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Progression des exportations américaines d’éthane de 2014 à 2016 (source US Energy information agency)

Pareille manne serait toutefois la bienvenue pour les poids lourds de la pétro-chimie états-unienne tels que ExxonMobil, Dow, Chevron et quelques autres qui ont tous lancé des chantiers de construction de capacités nouvelles de cracking pour être en mesure d’exporter de l’éthylène vers l’Europe et les autres régions du monde. Près de 4,5 millions de tonnes/an devraient ainsi arriver sur le marché global depuis ces nouvelles usines en construction au Texas ou ailleurs sur les rives du golfe du Mexique, selon nos confrères de PIE.

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Exportations américaines de pétrole brut de 2010 à 2015 (Source US EIA)

Si certains lobbies anti fracking s’alertent vivement ces jours-ci des effets de l’arrivée à la Maison blanche de Donald Trump, qui ne cache pas son souhait de voir se développer encore l’extraction des pétrole et gaz de roche dans de nouveaux bassins d’exploitation, les opérateurs ou fournisseurs de matériels comme le groupe français Vallourec déjà bien installé sur ce marché profitent déjà d’une légère hausse de la demande, tout en notant que la sécurité maximale et un meilleur respect de l’environnement dépendent aussi de la maturité du secteur et du volume des investissements consentis par les acteurs.

Les études réalisées par un laboratoire de recherches en hydrogéologie de l’Université d’Austin (Texas) ces derni!ères années tendent à valider les assurances et garanties de respect des nappes phréatiques et des sols proches des forages données par les compagnies exploitant les actuels bassins de gaz et pétrole de roche : aucun accident ni incident grave n’a été observé aux Etats-Unis depuis les années cinquante, soit avant la mise au point de la fracturation hydraulique et ceux déplorés à l’époque étaient le fait d’entreprises dépourvues des autorisations délivrées par Washington après contrôle des moyens mis en oeuvre et du sérieux des opérateurs.

Faux témoignages médias

Successivement le New-York Times et la chaîne européenne de télévision ARTE ont reconnu s’être fait abusés par de faux documents ou témoignages (images de flammes sortant de robinets d’eau, notamment) envoyés à leurs rédactions par des opposants aux énergies fossiles. Ces reportages et émissions ont à l’époque fortement marqué les opinions en Europe, davantage qu’aux Etats-Unis et au Canada où les publics concernés sont généralement plus proches des faits et mieux informés sur la réalité des risques, incluant le risque sismique connu dans certains contextes géologiques, notamment au Royaume-Uni, et dans des régions plus urbanisées que celles où l’activité s’est développée outre-Atlantique.

Reste à savoir quel sera le délai entre l’annonce récente de l’USGS de ces découvertes du potentiel de Wolfcamp field et la confirmation après forages de ces réserves au potentiel inédit.

 

Jo Gatsby

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Voir aussi sur:

www.usgs.com

www.eia.gov

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