Lundi, 06 Mars 2017 23:01 | 
PARIS (MPE-Média) – Le groupe ArcelorMittal vient de rendre publique in extremis une offre de reprise de l’aciérie Ilva de Tarente (Italie) conjointe par un consortium monté avec l’aciériste italien Marcegaglia, Investco Italia, soutenu par la banque Intesa de SanPaolo. Détails.
D’un côté un offre de reprise de l’aciérie italienne ILVA de Tarente (Sud-est de l’Italie) par une co-entreprise nommée AcciaItalia, composé de l’indien JINDAL, de l’italien ARVEDI et de la Caisse des Dépôts italienne ; de l’autre depuis ce lundi 6 mars l’offre déposée sur le bureau de l’administrateur judiciaire d’Ilva Piero Gnudi par Investco Italy, le consortium constitué par ArcelorMittal et l’italien Marcegaglia, également transmise par Rothschild, le conseil financier choisi par le conseil extraordinaire d’Ilva. Lequel consortium serait soutenu par la banque Intesa de SanPaolo, précise ArcelorMittal.
(Source Ilva)
Si les conditions proposées par le premier (AcciaItalia) ne sont pas encore connues, celles proposées par le géant de l’acier et Marcegaglia tiennent dans un prix de reprise non divulgué associé à plus de 2,3 milliards d’euros d’investissement don’t 1,1 M€ pour les procédés verts, un plan de charge d’environ 9,5 millions de tonnes de produits en acier l’an, 10 M€ pour la création d’un centre local de recherche sur l’acier, l’engagement de produire avec un taux très bas d’émissions de gaz à effet de serre, le Président du groupe luxembourgeois Lakshmi N. Mittal affirmant qu’il s’agit bien là de la meilleure offre possible pour restaurer l’activité et la compétitivité de l’aciérie des Pouilles, en passant par un premier seuil de production à 6 Mt l’an d’ici 2018, le temps de finaliser les travaux nécessaires pour installer des équipements bas carbone dans l’aciérie puis à 8 Mt l’an.
En attendant cette montée en puissance et pour tenir les commandes d’Ilva en produits finis plats et longs avec les trois hauts-fourneaux en opération actuellement, le duo luxembourgeois-italien prévoit d’apporter à Ilva jusqu’à 4 Mt de brames d’acier brut et de bobines à chaud produites ailleurs.
L'ex plus grande aciérie d'Europe
Le haut-fourneau n°5 d'Ilva à Tarente (Ph archives MPE-Média/ Ilva)
ArcelorMittal et Marcegaglia comptent sur les savoir-faires et réseaux commerciaux de chacun dans les secteurs de l’automobile, de la construction et de l’énergie pour garantir à Ilva, qui fut autrefois la plus grande aciérie d’Europe à plus de 8 Mt l'an, avant même celle de Dunkerque, une reprise au meilleur niveau de résultat, de sécurité et de respect de l’environnement, en faisant appel aux meilleurs ingénieurs et techniciens des deux groupes pour y parvenir.
Disant la tristesse éprouvée à la vue du déclin d’Ilva ces derniers temps et son plaisir de contribuer à la “renaissance” de cette icone de l’acier italienne, Antonio Marcegaglia, PDG de la firme éponyme s’est déclaré confiant dans cette solution de relance et vouloir rétablir le dialogue et la confiance avec la communauté locale riveraine d’Ilva en leur démontrant que l’aciérie pouvait à présent opérer de façon responsable et saine, priorité clé pour eux dès le premier jour.
Marcegaglia sera à même de faire passer ces messages marketing et commerciaux dans la région de Tarente et en Italie, tandis qu’ArcelorMittal pourra mobiliser son réseau mondial d’aciérie pour faire évoluer les technologies de production d’acier brut et de mises aux normes vertes des produits finis ou semi-finis qu’ArcelorMittal sera ensuite à même de vendre en Europe et ailleurs dans le monde.
Reste à savoir comment la DG industrie de Bruxelles qui avait sommé Ilva de fermer faute de solution écologiquement plus neutre va réagir à cette offre, quand l'administrateur provisoire va trancher une fois connue l'autre offre de Jindal Steel et Arvedi, a priori moins étoffée mais ouverte sur le marché indien jusqu'ici plutôt autosuffisant et plutôt exportateur.
Christophe Journet
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