PARIS (MPE-Média) – La production mondiale de matières plastiques continue à augmenter en 2017, le secteur étant un bon indicateur de la santé de l’économie globale, explique le DG Ouest Europe de PlasticsEurope Michel Loubry en conférence de presse à Paris. Détails et données chiffrées.

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Michel Loubry, Directeur général ouest Europe de PlasticsEurope a présenté à la presse sa vision du rapport entre l'économie globale et celle de la production des matières plastiques ce 30 mai à Paris (Ph CJ MPE-Média)

 

Toutefois, la répartition mondiale de la production de thermoplastiques se fait au détriment de l’Europe (19%) et à l’avantage de la Chine (29%), des Etats-Unis et d’autres pays d’Asie.

Cinq grands plastiques « standards » représent plus de 80% de la demande mondiale : PE PP PVC PS EPS PET. Ces produits dépendent des approvisionnements en éthylène et en propylène (oliéfines). Ils pèsent ensemble près de 239 millions de tonnes (Mt), tandis que les plastiques dits « techniques » pèsent 41 Mt. Depuis 1990, la production de la demande en thermoplastiques a plus que triplé. Elle devrait atteindre et dépasser 300 Mt en 2018.

 

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 Les grands secteurs utilisateurs de thermoplastiques en Europe et en France sont très comparables (Source PlasticsEurope)

 

A lui seul le polypropylène a vu sa demande augmenter de 398% dans la période et de 53,1% de 2008 à 2016. Les polyamides sont en forte croissance dans le secteur automobile.

 

Un haut degré de performance

Les plastiques trouvent leur source dans les commodités fossiles, le carbone fossile, pétrole, gaz ou charbon dont l’économie réelle est parvenue à un haut degré de performance « si vous enlevez les taxes », note Michel Loubry, directeur général ouest Europe de PlasticsEurope. « En 2035, pétrole et gaz seront les énergies les plus importantes. Le gaz aura la plus forte croissance en volume, en particulier les gaz non conventionnels qui existent partout sur la planète », explique la même source.

Aux Etats-Unis, la production de plastiques est en hausse de 50% grâce aux ressources dites non conventionnelles, aux forages d’huiles ou de gaz de schiste, en hausse de 450% depuis l’an 2000, avec un pic en 2014 avant la chute des prix du baril de pétrole. Les pétroles de schiste assurent plus de 50% de la production de pétrole aux Etats-Unis. Le gaz de schiste représente aussi plus de 50% de la production de gaz nord-américain. La construction en cours de nouveaux craqueurs d’éthane aux Etats-Unis correspond à une hausse de 10 Mt/an de la production d’éthylène (C2). L’installation de ces craqueurs suit la carte des gisements, des bassins de forage de ressources non conventionnelles : Texas, Luisiane, Virgine, Pennsylvanie, Ohio, Ontario, Dakota représentent ensemble 21 Mt annuelles de production d’éthylène, précise M. Loubry qui note que la France dispose aussi d’importantes réserves sous le bassin parisien, non exploitées à ce jour.

 

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De la moitié du 20 siècle à ce jour, la croissance de la production des matières plastiques aura été impressionnante (Source PlasticsEurope)


20 projets CTO (charbon vers oliéfines) en Chine

 

En Chine, 20 projets d’usines de transformation du charbon en oliéfines (CTO) sont en cours. La Chine est le premier pays producteur mondial de matières plastiques.

Pour le polyéthylène, le Moyen-orient représente 15,3% de la production mondiale contre 17,1% pour l’Europe.

L’Europe des 28 connaît une forte demande de thermoplastiques dans les secteurs de l’emballage (39,9%), du BTP (19,8%), de l’automobile (9%), 6,7% dans l’électronique, 26% dans les autres activités. Cette demande augmente plus vite (3,5%) en 2016 sur un an que la croissance européenne (1,9%). Elle s’élève à plus de 50 Mt en 2016, connaissant une augmentation des importations (de 12% en 2005 à 17,7% l’an dernier) alors que l’Europe exporte aussi beaucoup de plastiques techniques vers les autres régions du monde. Ceci est dû à l’augmentation des exportations des Etats-Unis pour une bonne part, précise PlasticsEurope.

 

La croissance revient en France

« Il y a un retour à une certaine croissance en France », note Michel Loubry : la demande française (4,9 Mt, soit près de 10% de la demande de l’UE, dont plus de 45% pour l’emballage contre 35% en Allemagne et 39,9% en Europe) a augmenté de 2% sur un an en 2016, en particulier à destination de l’emballage, y compris pour l’agroalimentaire. Dans le secteur automobile, le plastique concerne à présent les chassis, les moteurs, avec une proportion plus forte dans les voitures allemandes que dans celles d’autres régions du monde.

 

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La demande de PET vierge a littéralement explosé pour produire des bouteilles en plastique (Source PlasticsEurope Market Research Group (PEMRG) / Consultic Marketing & Industrieberatung GmbH)

 

La production française exportée va d’abord vers la Turquie, la Chine, les Etats-Unis hors Union, vers l’Allemagne, l’Italie, la Belgique en UE.

Les industries consommatrices de matières plastique en France sont l’industrie manufacturière, les machines et les appareils électriques, dont la demande n’a pas encore rattrapé son niveau de 2007. La demande en plastiques du BTP recommence à augmenter en France avec le redémarrage de la construction de logements dans l’hexagone, note M. Loubry.

 

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L'augmentation de la ressource fossile états-unienne non conventionnelle annonce de nouveaux équilibres mondiaux de production des polymères (Source PlasticsEurope)

 

En résumé, « tous les polymères poursuivent leur progression dans tous les secteurs aval » mais « les rééquilibrages mondiaux n’évoluent pas en faveur de l’Europe qui voit sa part dans la production mondiale continuer à diminuer alors que la demande intérieure est repartie », conclut le DG de PlasticsEurope, qui souligne que la décorrélation entre prix du pétrole et prix des polymères est intervenue en 2013-2014 et que le juge de paix à l’avenir sera la stabilité d’un prix du baril de pétrole à environ 50 dollar/baril.

Si le recyclage demeure en croissance et une part non négligeable des ressources à l’avenir, collecte et tri et recyclage par catégorie de produits doivent encore progresser à l’avenir, tant en Europe qu’en France. De même pour certaines références de bioplastiques, même si la R&D a encore du pain sur la planche dans ce secteur.

« Tous les plastiques sont les bienvenus dans la famille des plastiques, il y a de la place pour tout le monde pour l’innovation et la performance économique », ajoute Michel Loubry.

 

Christophe Journet

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A propos de PlasticsEurope - PlasticsEurope est l’association qui fédère les producteurs de matières plastiques en Europe et compte parmi les principales associations professionnelles européennes. Elle possède des bureaux à Bruxelles, Francfort, Londres, Madrid, Milan et Paris. Cette organisation collabore avec des associations européennes et nationales de l’industrie plastique et regroupe environ 100 sociétés membres qui produisent plus de 90 % de tous les polymères dans les 28 États membres de l’UE, ainsi que la Norvège, la Suisse et la Turquie. La filière plastique européenne emploie plus de 1,5 millions de personnes dans environ 60 000 entreprises (principalement des petites et moyennes entreprises dans le secteur de la transformation) et génère un chiffre d'affaires excédentaire de 340 milliards d'euros par an.

 

Voir aussi sur :

www.plasticseurope.org

www.plasticsconverters.eu

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Mis à jour (Mardi, 20 Juin 2017 13:56)