METZ (MPE-Média) – « Il n'y a pas et il n’y aura plus d’exploitation minière ne respectant pas les attentes de la société civile pour la santé et l’environnement », a déclaré Mme Catherine Tissot-Colle Présidente d’A3M, l’association Minerais Minéraux Métaux lors de la séance inaugurale du Congrès 2017 de la Société des Industries Minérales (SIM) ce 18 octobre. Retour en images sur ce congrès en cours jusqu'au 20 octobre.

Catherine Tissot-Colle, Présidente de l’Association Minerais Minéraux Métaux (A3M – Ph MPE-Média)

La SIM a choisi d’ouvrir son congrès annuel par la question des "réponses à apporter à la demande croissante en matériaux", qu'ils soient stratégiques ou non, indispensables au bon développement des activités industrielles dans une France souffrant du déficit d'emplois industriels. Entamant son propos par un panorama précis des activités des mines et métaux en France et dans le monde, Mme Tissot-Colle a rappellé quelques fondamentaux plus ou moins connus relatifs au caractère essentiel de la production des matières premières minérales, métalliques sur les marchés destinés aux activités industrielles.

Cartes de la France des mines (Source SIM/BRGM)

Notant qu’il faut que les activités du recyclage trouvent leur équilibre économique dans le cadre du développement de l’économie circulaire, la Pdte d’A3M a notamment relèvé qu’il ne faut pas croire que le seul recyclage suffira à répondre à la demande de matières premières des industriels, en volume ou en qualité, même s'il continue à bien croître en Europe et ailleurs dans le monde. 

Evoquant les dernières innovations dans le secteur minier comme l’usage de drones, la revégétalisation des anciens sites miniers, les progrès de la sécurité aux postes de travail, Mme Tissot-Colle revient sur « l’acceptabilité » des activités minières qui demeure un souci en France : « nous assistons à la naissance d’une nouvelle responsabilité vis-à-vis des produits, une exigence scientifique étendue à la biodiversité, l’adoption du principe de licence pour le marché », ajoute-t-elle.

« Nous attendons des pouvoirs publics nationaux qu’ils soient capables d’arbitrer et de soutenir les acteurs lorsqu’ils se conforment aux exigences du code minier et de la protection de l’environnement », a conclu la Présidente d’A3M, également Vice-Présidente du groupe minier français ERAMET en charge de sa communication. Car il n'est pas normal qu'une minorité d'opposants dicte leur conduite aux politiques nationales européennes destinées à sécuriser les ressources nécessaires à garantir la sécurité de tous.

 

Les compagnies minières de Guyane étaient bien présentes dans l’expo 2017 de la SIM, leur présence a été saluée officiellement par Catherine  Tissot-Colle, Pdte d'A3M, M. Rémi Galin, haut fonctionnaire en charge de la réforme du code minier à Bercy, Claire de Langeron, déléguée générale d'A3M en visite sur le stand des compagnies guyanaises où Bénédicte Maximin-Boutin les a accueilli. La Guyane est l'un des territoires français les plus riches en divers minerais tels que l'or, le minerai de fer, les non ferreux, etc. (Ph MPE-Média)

En trois siècles, le nombre de métaux utilisés avant et après la révolution industrielle et dans l'ère post-industrielle a considérablementd augmenté (source SIM/A3M - Ph MPE-Média)

 

Mines d’Afrique

Présentant l’histoire et la réalité actuelle des mines africaines, M. Jean-Pierre Tshibangu (Polytechnique UMONS, Belgique) a comparé dans la foulée de cette matinée d’ouverture du congrès de la SIM les différents codes miniers nationaux d’Afrique et dans le monde, les régimes de taxation pratiqués et les niveaux de respect de la sécurité au travail : Suède, Finlande et Chili en tête devant le Botswana.

Les projets miniers des différents pays cités en Afrique du sud, au Congo, Burundi, Rwanda, comptent parmi les plus productifs du monde et sont soumis à de fréquents changements capitalistiques.

Au Katanga, près de 150 000 artisans miniers équipés d’installations métallurgiques travaillent encore dans de mauvaises conditions comparées à celles offertes par les leaders du secteur. Toutefois, M. Tshibangu note que malgré l’instabilité politique, les conflits armés, les grèves incessantes (dans le platine, notamment) « l’Afrique possède un grand potentiel de développement minier ».

 

Ecole des mines de Nancy (ENSG) : Science utile, choses à comprendre

 

Jean-Marc Montel, directeur de l’Ecole des mines de Nancy (ENSG - Ph MPE-Média)

Prenant la parole dans ce même cadre, M. Jean-Marc Montel, directeur de l’Ecole des mines de Nancy (ENSG) a décrit la fusion récente des quatre universités de Lorraine fusionnées en 2012, comptant à présent près de 60 000 étudiants, un ensemble universitaire que son école vient d’intégrer, et qui produit près de 200 thèses par an.

Le réseau « mines et société » est devenu l’interface entre l’école des mines de Nancy et les représentants des industriels, note M. Montel. Epinglant au passage les différences de conditions d’inscription entre les écoles dépendant de ministères distincts, la surcharge récente de 700 000 euros annuels imposée par les nouvelles procédures administratives au budget de l’école, M. Montel note le caractère essentiel de l’accès à la connaissance par internet à partir de mots-clés comme « Mine Blast », « Flottation », etc. « Le savoir est disponible pour les étudiants en direct, en quantité et très facilement. Nous vivons la fin de la tyrannie des équations qui ne servent à rien. CE qui est important, c’est dans certains cas d’être capable de formuler certaines de ces équations, et de comprendre les techniques numériques ».

Le directeur de l’ENSG favorise la maîtrise des concepts utiles à l’acquisition des sciences dites pures et développe les « cours en ligne » que les étudiants peuvent suivre au moment qu’ils choisissent, « pas le lundi matin à 8h30 » (rires). Ils apprennent aussi à utiliser LinkedIn pour trouver du travail en fin de formation. L’évaluation a aussi été revue en fonction des acquisitions de compétences accumulées de façon cohérente, le rôle de l’enseignant passant de celui de professeur à celui de coach, explique M. Montel : « c’est beaucoup plus individuel ».

 

Une exposition réunissant plus de 300 sociétés

L'édition 2017 du Congrès de la SIM réunit plus de 300 exposants, sociétés, associations du secteur des mines et carrières, écoles d'ingénieurs des mines, producteurs de matériels divers, centres de recherches, acteurs du recyclage, etc. Outre des visites techniques de site industriel de la région mosellane, la SIM propose aussi des ateliers techniques, des conférences, des rendez-vous B2B et des dédicaces comme celle du tout nouvel ouvrage consacré aux "Mines et ressources minérales en Armorique" par Eric Marcoux, Professeur d'une chaire de géologie appliquée de l'Observatoire des sciences de l'Univers de la région centre à Orléans la Source.

La culture du projet a fini par s'imposer aussi dans le secteur minier, car elle garantit la sécurité dans le travail et la performance (ph MPE-Média)

Outre le service des Mines et carrières de Guyane, il est possible d'y rencontrer notamment les responsables de l'Union Nationale des industries de carrières et matériaux de construction (UNICEM), de la Fédération Minerais Minéraux Métaux (A3M), de Géoressources Nancy,du Centre Terre et Pierre de Tourrnai (Belgique), du centre de recherche du groupe ERAMET de Trappes (Yvelines), du centre de recherche d'ArcelorMittal Mines de Maizières-les-Metz, des producteurs d'engins miniers, de pneumatiques, de roulements à billes en tout genre, et de nombreuses firmes sous-traitantes du secteur des mines et carrières.

À suivre dans notre prochaine lettre réservée aux adhérents ( Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.  )

Christophe Journet

Rédacteur en Chef de MPE-Média

Lieu : Foire-Expo de Metz bus METIS ligne B direction Hopital. 

Voir aussi sur :

www.lasim.org

 

À suivre : « GEOLOGIA » le jeudi 23/11 au centre Prouvé de Nancy

3^ème Nuit des matières premières et de de l’énergie MPE-Média en 2018