PARIS (MPE-Média) - Pour assurer une fourniture en électricité de qualité à ses clients, Enedis se bat sur tous les fronts dont celui des intempéries en hausse cette année : Rencontre avec Antoine Jourdain, Directeur Technique d’Enedis, ses équipes et les experts sollicités par le Groupe.

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GD : Patrick Lyonnet et Antoine Jourdain, respectivement en charge des questions techniques en Lorraine et pour l’ensemble de la France chez ENEDIS (Ph MPE-Média)

 

Pour assurer le renforcement du réseau électrique, sa résilience, le contrôle automatisé à distance, l’enfouissement des lignes, obtenir des prévisions météo adaptés aux infrastructures, pour prévoir prémobilisation, force d’intervention, moyens mobiles de réparation et de réalimentation, la filiale d’EDF ENEDIS doit en permanence avoir des équipes au feu. Ses responsables régionaux décrivent comment l’électricien analyse ces faits et organise la protection des réseaux servant les usagers.

En 2014, ENEDIS a atteint un pic d'investissements en réponse à ces besoins, avec en moyenne 3 milliards d'euros d'investissements dont 1 milliards de frais liés à ces actions de maintenance.

Dégâts importants, désolation, vacarmes, intempéries de plus en plus intenses, ENEDIS fait face depuis le début 2018 à des évènements climatiques auxquels l’entreprise en charge de la distribution d’électricité sur le territoire français métropolitain et d’outre-mer doit répondre dans des délais optimums : tornades, cyclones, glissements de terrains, fortes pluies, coups de vent, etc. Comment répondre à ces problèmes « climatiques » ?

"GERIKO", dispositif d'intervention anti-intempéries

Premier objectif : garantir le service, dans un temps court lorsque les réseaux sont atteints. ENEDIS a ainsi mis en place un dispositif baptisé « GERIKO » associant bulletins météorologiques, analyse des risques liés au niveau de vent ou de pluie, infographies décrivant le déroulement des tempêtes, le tout analysé par une cellule de crise reliée à une trentaine de centres régionaux névralgiques. Des centres d’appels dépannage numérisés mis en place depuis la tempête de la fin 1999 sont reliés aux équipes réparties sur le territoire – Force d’intervention rapide électricité – comptant près de 2 500 personnes pouvant être mobilisées en cas de besoin.

Des kits de matériel préinstallés sur onze plate-formes techniques sont utilisés en fonction des cas, 2 600 groupes électrogènes pouvant compléter l’offre d’électricité lorsque les réseaux réguliers sont touchés localement. « Maître-mot, l’anticipation », résume un des dirigeants d’ENEDIS. Le compteur Linky, là où il est installé, permet de protéger les clients en envoyant tout de suite une alerte même en l’absence des personnes, et en avertissant l’opérateur avec les données relatives à la nature de la coupure de courant. Des drones permettent aussi d’intervenir mieux et plus vite sur les lignes électriques. Des capteurs intelligents signalent la montée des eaux près des cours d’eau lors des inondations.

 

Eleanor en Lorraine au début 2018

Au début 2018, la tempête Eleanor a entraîné la rupture de près d’un million d’approvisionnements en Lorraine, pour près de 37 000 kms de lignes à tensions variables. Débutée en Normandie à 4h du matin, cette tempête a connu des pointes de vent à 160 km/h, bien au-delà de la limite déjà dangereuse de 130 km/h, entraînant d’importants dégâts dès 5h du matin. ENEDIS a alors délocalisé plusieurs cellules de crise pour tenter de répondre au plus vite aux besoins en réparations à l’aide de ses équipes et de prestataires extérieurs dont les services locaux ou départementaux d’incendie et de secours appelés en renfort depuis plusieurs régions, en moins de 48h. Le temps d’intervention moyen pour rétablir l’électricité chez les clients a été divisé par 4 lors de la tempête Eleanor, à 17 minutes contre près d’une heure lors d’un précédent épisode critique dans la même région.

ENEDIS a commandé en 2017 un sondage à l’Institut Louis Harris pour mieux comprendre le ressenti de ses clients, en leur posant des questions relatives à leur perception de ces phénomènes : 18% des français répondent avoir l’impression que la France est très touchée par les aléas climatiques, 70% disent qu’elle l’est plus que par le passé, 54% près de leur domicile. 3 personnes interrogées sur 4 pensent que ces phénomènes sont dûs à l’activité humaine. 77% disent être inquiets d’aléas pouvant se produire en France, 60% près de chez eux, 88% dans le monde.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la foudre n’est responsable que d’une minorité d’incidents. Et l’accidentalité pour les équipes a baissé avec la diminution des délais d’intervention : « les agents font plus attention lorsqu’ils interviennent durant les intempéries plutôt qu’après. Les dépannages n’occasionnent que peu d’accidents », note Antoine Jourdain, le patron du dispositif chez Enedis. En fin de compte, la tempête de la fin du siècle dernier a permis à l'opérateur d'améliorer ses réponses et ses délais de remise en service lors des temp^tes plus récentes.

 

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C.Journet

Voir aussi sur :

https://www.enedis.fr

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Mis à jour (Mardi, 26 Juin 2018 18:00)