EDITOPARIS (MPE-Média) – La plupart des marchés primaires mais aussi ceux des nouvelles matières premières sont en alerte rouge ces derniers jours, tant à cause de la baisse d’un certain nombre de prix que de l’absence chronique de signature en bas à droite des contrats proposés pour les prochains trimestres, au moins jusqu’à la fin 2012, nous confient de nombreux acteurs.

Pas d’autre explication à cela que ce regain d’inquiétude mécaniquement propagé d’un continent à l’autre par le chœur des médias financiers anglo-saxons et quelques eurosceptiques chez nous. Ce sentiment constitue un frein indéniable à la reprise des affaires, touchant de plein fouet le commerce des métaux, des plastiques, des papiers, des textiles, bref, de ce qui sert à fabriquer.

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Comment rétablir le crédit de l’eurozone sans freiner la croissance, en amplifiant ainsi le malaise économique suscité par « la question des dettes souveraines » ? Si vous avez la réponse, téléphonez-moi. Mais cela ne suffit pas à expliquer pourquoi la sauce de la reprise économique fouettée allègrement en 2011, année de profits records pour les géants miniers globaux, ne prend pas.

Du côté de l’acier, la baisse de la demande en Europe ne permet pas aux producteurs de profiter de la baisse de prix du minerai de fer et dans une moindre mesure d’un charbon à coke accessible.

Au contraire, ArcelorMittal, Tata Steel et quelques autres s’apprêtent à stopper provisoirement de nouvelles capacités en France (Dunkerque), en Espagne (Asturias), au Pays de Galles (Port Talbot), afin de réduire les stocks d’aciers plats au carbone à venir sur ce marché et tenter d’endiguer la chute des prix.

 

Suspense au LME

Du côté des non ferreux, le suspense bat son plein à Londres où les porteurs de parts du London Metal Exchange vont examiner à la fin juillet l’offre de la bourse de Hong Kong de rachat de la bourse des métaux londonienne, alors même que son pouvoir réel de fixation des prix en Europe a tendance à s’éroder au profit des décisions confortées par le gré à gré, à en croire quelques acheteurs/revendeurs du côté des ferrailles et des déchets d’aluminium, scraps de cuivre ou d’autres non ferreux.

Très peu parmi les 1.300 négociants présents à Rome au début juin pour la grande convention annuelle du Bureau International « of » Recycling ont pu signer des contrats, à cause de la chute des monnaies émergentes.

C’est le cas en particulier de la roupie indienne, qui a perdu 20% face au dollar, ou encore de l ’instabilité du rapport « eurodoll », du flou entretenu par Pékin sur ses projets monétaires, le bas niveau du yuan impactant aussi les échanges extérieurs de l’Europe et contrariant une Amérique réclamant depuis le début de la présidence Obama que sa dette vis-à-vis de la Chine soit recalculée sur de nouvelles bases, comme celle de l’UE.

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Papiers, énergie, alu…

Alerte rouge également sur les marchés du papier/cartons primaires et des containers à recycler dont les prix sont redescendus au point d’éroder les marges des producteurs : l’Institut finlandais METLA a tiré la sonnette d’alarme au début juin, anticipant une nouvelle baisse des collectes d’imprimés en Europe. A contrario, la demande asiatique ne faiblit pas, mais renforce son attractivité pour les revendeurs, qui affament malgré eux les papetiers européens qui s’interdisent de produire à perte !

Du côté du mix énergétique, enfin, force est de constater que la baisse des prix du pétrole ne profite guère aux producteurs de matières élaborées, tant du côté des plastiques dérivés du pétrole que des métaux électro-intensifs. Les usines sont pénalisées par les lois européennes interdisant de baisser le prix du Kilowatt/heure industriel, au point de remettre en danger les 2/3 de l’alu primaire européen. La crise a bon dos.

Christophe Journet

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Mis à jour (Mercredi, 26 Octobre 2016 15:52)