PARIS (MPE-Média) – L’évolution des process industriels de l’acier, les technologies vertes et leur développement, les transports et l’environnement dans une conception durable étaient au centre du European Steel Day d’Eurofer, l’association européenne des producteurs d’acier, ce jeudi à Bruxelles. Dans un contexte économique exigeant pour l’acier, les dirigeants d’Eurofer mettent l’accent sur les progrès en qualité, environnementaux et pour la durabilité via leurs engagements quant au cycle de vie de l’acier.

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Plus de 400 participants européens ce jeudi à Bruxelles (ph CJ MPE-Média)

“C’est l’ensemble de la chaîne des valeurs de l’acier que nous souhaitons faire valoir auprès des pouvoirs publics et des politiques, pas seulement une fois par an ou par semaine mais au quotidien, si nous laissons se briser cette chaîne des valeurs depuis les matières premières jusqu’aux voitures, aux avions, aux bateaux, nous perdrons notre capacité à produire alors que l’Europe reste leader en la matière”, a souligné d’entrée de jeu le président d’Eurofer, l’autrichien Wolfgang Eder, PDG de Voestalpine.

“Il est évident que les pays européens qui ont encore un maillage important de PMI-PME, des industries fortes, doivent tout faire pour les protéger : quand vous regardez ce que fait l’Angleterre pour se réindustrialiser, tous ces efforts, ce que fait l’Amérique, il est clair que les politiques européens doivent avoir à l’esprit cette nécessité de renforcer l’industrie, celle de l’acier et les autres, contre les concurrents des autres régions du monde”, poursuit M. Eder.

 

Le cycle de vie de l’acier en tête des objectifs

Eurofer travaille à l’élaboration d’une feuille de route allant dans ce sens jusqu’en 2050 au moins, incluant le cycle de vie de l’acier dans une conception durable.

“L’acier a encore des progrès à faire pour réduire les émissions de CO2, de gaz à effet de serre, en prolongeant plus de cinquante années d’efforts dans ce sens”, continue Wolfgang Eder.

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Wolfgang Eder, PDG de Voestalpine, Président d'Eurofer (ph CJ MPE-Média)

“Pour être honnête, il reste beaucoup à faire et nous le faisons. Le développement de l’innovation dans nos industries, le travail sur le cycle de vie global des produits vont dans ce sens. Les objectifs de lutte contre le réchauffement climatique nous concernent aussi à ce titre, ainsi que l’augmentation des coûts des quotas de CO2”, ajoute M. Eder.

“3e point, qui affecte ma compagnie, Voestalpine, certains aciéristes n’auront plus accès à des volumes de CO2 gratuits à partir de l’an prochain, ce qui va aussi poser problème pour les coûts de production”, note M. Eder.

Concernant la conjoncture économique en 2012, “déprimée par la crise de l’euro, par l’eurosceptisme, par la concurrence avec la Chine, nous restons optimistes. Il y aura du restockage durant le 2nd semestre, ce qui devrait aider à faire progresser les prix”, déclare le Président d’Eurofer.

 

Relance économique durable

“Nous avons besoin d’une réponse au challenge de la zone euro, nous avons besoin de solutions pour parvenir à une relance économique dans des conditions durables et stables”, a conclu M. Eder.

Concernant la questions des émissions de CO2 par les aciéristes, M. Eder a rappellé que l’Europe “est le benchmark mondial, car les pays émergents ne sont pas arrivés aux ratios de réduction des émissions déjà en vigueur dans les usines européennes, quoiqu’il reste encore à faire sur ce plan. Il y a encore beaucoup à faire pour y parvenir. Plus de 700 M€ sont investis par an dans le monde sur ce dossier”.

Le directeur général d’Eurofer M. Gordon Moffat a souligné que l’industrie de l’acier européenne est en tête des industries de l’acier du monde sur le plan des process verts, avec le plus petit bas tonnage de CO2 par tonne d’acier produite.

Nouvelles solutions durables

“Ce n’est pas une simple question d’argent, c’est une question de recherche de solutions nouvelles pour arriver à produire de l’acier avec encore moins d’émissions”, a rappellé M. Eder.

 

ULCOS II encore loin d’entrer en phase de réalisation

Il apparaît ainsi que les producteurs d’acier européens pourraient même avoir du mal à réunir les sommes nécessaires au paiement des quotas de CO2, notent le DG et le Pdt d’Eurofer.

ULCOS II : “nous sommes encore loin de l’entrée en matière, car tant à EisenhUttenstadt qu’ailleurs nous tentons encore d’avancer et es budgets européens ne sont pas là”, note M. Eder.

“Florange est loin de la réalisation, surtout pour des raisons technologiques, d’ailleurs. Nous avons un atelier à ce sujet durant cette journée de l’acier”, ajoute M. Moffat.

 

Parlons prix…

A propos des prix de l’acier, M. Eder anticipe une chute des prix des matières premières sidérurgiques dans un avenir proche. Refusant de commenter une question sur l’évolution des capacités en Europe, le Président d’Eurofer a souligné que la question était liée à une demande insuffisante dans la période.

Concernant le fait que l’acier est moins cher depuis peu aux Etats-Unis qu’en Europe et en Chine, M. Eder explique que les USA sont d’ordinaire plus chers, leurs prix plus hauts, mais note que du coup, les exportations européennes et chinoises deviennent moins intéressantes. “Il est difficile d’extrapoler sur les estimations à venir du rapport eurodollar, cela dépend de trop de facteurs macro-économiques que nous ne maîtrisons pas”, ajoute Wolgand Eder.

En conclusion, Eurofer estime que l’avenir n’est pas aux volumes d’acier supplémentaires en production mais de plus en plus à la qualité des produits, la marque de leur différence pour les producteurs européens.

Christophe Journet

www.eurofer.org


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Mis à jour (Mercredi, 26 Octobre 2016 14:47)