LONDRES (MPE-Média) –« Nous ne sommes pas en train d’examiner la possibilité d’une offre publique sur PSA, il n’y a rien de vrai là-dedans », nous répond un porte-parole de M. Ratan Tata, le Président de Tata Sons, la holding du groupe indien Tata Steel et de Tata Motors, suite à la publication lundi d’un article de MPE-Média posant la question d’une possible prise de participation majoritaire du groupe indien dans le capital de PSA Peugeot-Citroën à l'étude dans le contexte de difficultés économiques rencontrées par PSA en 2012, qui en fait une cible de choix pour ce type d'action.

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PHOTO PEUGEOT HYBRID 4 Source SD Peugeot

« Tata Sons est la holding de l’ensemble du groupe Tata Steel. Il est vrai que M. Varin et M. Ratan Tata se connaissent depuis l’époque où ils ont travaillé ensemble sur l’acquisition par Tata Steel du groupe anglais Corus, mais son porte-parole de Tata Sons, la branche communication de Tata, nous a demandé de vous dire à propos d’une éventuelle offre publique d’achat de parts de PSA par la holding Tata qu’il n’y avait rien de vrai là-dedans », nous a précisé ce mercredi une source proche du dossier et du groupe Tata Sons basée à Londres.

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M. Ratan Tata, Chairman de Tata Sons, holding de Tata Motors (ph sd Tata Cy)

Tata Motors, filiale de Tata Sons, a fait l'acquisition des constructeurs d'automobiles anglais Jaguar et Land Rover en 2008, de l'espagnol Hispano Carrocera en 2009, de la société coréenne Daewoo véhicules d'entreprises en 2004, Tata Sons ayant de son côté acquis un bon nombre de sociétés dans la périphérie des technologies de l'automobile dans la foulée du lancement de la voiture indienne "la Tata" et de son accession au titre de leader indien du domaine. La Tata grand public est considéré comme la voiture la moins chère du monde, dédiée à un large public dans les pays émergents comme dans le monde dit développé.

Nos informations concernant la probabilité d’une ou de plusieurs réflexions croisées entre les dirigeants du groupe PSA et ceux de plusieurs grands constructeurs automobile et leurs fournisseurs d’acier – PSA achète de l’acier à plusieurs fournisseurs globaux, dont ArcelorMittal et Tata Steel font partie en tant que leader et challenger en Europe – sont fondées sur des observations factuelles classiques et vérifiées. L'absence de réponse de PSA à nos questions et la réponse négative de Tata holding concernant ces éventuelles discussions semblent logiques dans le contexte global actuel.

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GD : Le PDG d'un leader asiatique de l'acier, MM. Varin (PSA), Mittal (ArcelorMittal), Zhang (Anshan Steel, Pdt de worldsteel) à Paris en octobre 2011 (ph CJ MPE-Média)

De plus, le contenu du discours prononcé par M. Philippe Varin, le PDG de PSA Peugeot-Citroën et ancien PDG de Corus, lors du sommet mondial de l’acier organisé par Worldsteel et par la Fédération Française de l’Acier en octobre 2011 à Paris était éclairant sur ce que pense le groupe sur les difficultés qui attendent les constructeurs dans le développement de leurs différents modèles électriques et hybrides, tant que le marché de masse et les gouvernements des différents continents ne se montreront pas plus intéressés par ces modèles (lire aussi nos éditions du mardi 31 juillet 2012).

Forum Franco-indien de janvier

Enfin, la présence lors du Forum Franco-Indien de janvier dernier à Paris, tenu à huis clos sous l’égide de son Excellence l’Ambassadeur d’Inde en France SE Rakesh Sood, de représentants des deux groupes et de leurs homologues du CAC 40 français et de son équivalent indien, « pour développer des synergies, signer des accords commerciaux et de R&D entre nos deux pays » nous laissent aussi penser que cette hypothèse d’un lien direct entre le grand constructeur historique français, déjà allié de Daimler et de Mitsubishi, en recherche d’une présence forte sur le marché indien, et le leader indien de la construction automobile Tata Motors est tout sauf une fausse question.

En vertu de quoi nous prenons acte de la réponse du porte-parole de Tata Sons – et de l’absence de réponse du groupe PSA à nos questions ces dernières semaines – sans pour autant croire qu’elles invalident réellement notre raisonnement.

La recherche de solutions globales

Face à la croissance de la dette part du groupe chez PSA, à l’amplitude du plan social récusé par les syndicats des personnels du groupe français et connaissant l’opinion du PDG de PSA sur le développement du marché des voitures et véhicules électriques ou hybrides, cette OPA pourrait bel et bien constituer une réponse crédible.

Sans forcément devenir la seule solution aux problèmes actuels de rentabilité du groupe au niveau mondial, nous croyons que de telles discussions entre les deux constructeurs français et indien, menées dans la plus grande discrétion font partie de la recherche de solutions économiques viables.

Cela nous semblerait logique, au même titre que la prise de participation stratégique récente et minoritaire de l’américain General Motors dans le capital de PSA et que le rachat l’an dernier par la famille Peugeot d’un important volume d’actions portées par de petits actionnaires, lesquelles pourraient à présent être cédées à un nouveau partenaire global, surtout si cela peut ouvrir à PSA en grand les portes du marché indien.

Tata Motors et son président Ratan Tata ont déclaré en juillet 2012 s'être tourné vers la Chine pour y acheter des pièces destinées à la fabrication de boîtes de vitesse automatique pour les modèles indiens, des pièces impossibles à trouver sur le marché indien actuel, a déclaré le porte-parole du groupe. PSA dispose d'un des services de ventes de pièces automobiles les plus performants du monde et d'un réseau de sous-traitants fournisseurs majeurs aux compétences peu égalées dans la période.

Jo Gatsby

Voir aussi :

www.psa-peugeot-citroen.com

www.tatasteel.com


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Mis à jour (Mercredi, 26 Octobre 2016 13:12)