PARIS (MPE-Média) – Une vraie bombe technologique, tant sur le plan des matériaux ultra-légers utilisés que de l’énergie utilisée pour ses trois moteurs électriques testés récemment en Norvège : la nouvelle Nissan Terra, voiture électrique à pile à hydrogène, a été présentée ce jeudi au salon de Paris par le Vice-pdt exécutif de Nissan Andy Palmer comme “la première voiture zéro émission destinée à un grand public”. Plaidoyer pro "Terra"et visite en images du salon.

Andy Palmer présentant la nouvelle bombe à hydrogène Nissan, la Terra “zéro émission” (ph CJ MPE-Média)

“Le vrai message, ce n’est pas ses qualités esthétiques, ses performances de 4X4, c’est Zéro émission”, a martelé le n°2 de Nissan, qui a fait le choix de promouvoir “l’innovation, car nous étions les premiers à marketer en masse la voiture zéro émission, car nous travaillons sur le long terme, à 5, 10, 15 ans au moins. Nous serons les premiers à mettre sur les routes des best sellers électriques zéro émission, comme l’a fait la Nissan Leaf sur les routes de Norvège, pays don’t l’approche visionnaire sur le plan des incitations et de l’équipement en infrastructures de recharge des voitures électriques a permis à la Leaf de devenir en un an la 15e plus vendue”, a déclaré M. Palmer lors de l’ouverture du Mondial de l’automobile.

Ben Bowlby, designer de la “Nissan Deltawing” présentée au Mans cette année, bolide thermique écoconçu pour ne consommer que 3,6 litres aux 100 avec un moteur 1,6 à injection lui permettant de franchir le seuil des 300 km/h (ph CJ MPE-Média)

Ce faisant, Nissan démontre et annonce qu’il s’apprête à lancer en production une voiture électrique grand public dotée de piles à l’hydrogène, et à la vendre dans les pays qui se seront équipés de lieux de recharge entretemps.

“Vous pouvez aussi emporter la tablette de commandes numérique de la Terra en la quittant, mais le vrai message est qu’elle est réellement zéro émission”, répète Andy Palmer.

Le nouveau concept car PSA 2012, autre vedette du salon avec ses portes cuivrées et sa ligne post-futuriste attire les visiteurs du salon, mais semble moins synonyme d'innovation que la nouvelle Nissan Terra (ph CJ MPE-Média)

PSA Peugeot-Citroën présentent aussi ses modèles électriques, dont la médiatisation reste faible au regard de leurs indéniables qualités également zéro émission de CO2/km (ph CJ MPE-Média)

La Peugeot 4008 dont la version chinoise semble obtenir davantage qu’un succès d’estime (ph CJ MPE-Média)

Surprise et prouesse sur le plan des matériaux et de leur performance acoustique : Le labo de design de PSA et Pleyel ont eu l’idée de réaliser un piano en matériaux composites et aux formes qui prétendent “réinventer l’approche de la musique”, pas moins (ph CJ MPE-Média)

On le voit, PSA Peugeot-Citroën présente aussi d'authentiques innovations, qui flattent aussi le désir du visiteur de voir "de la voiture, de la belle voiture", Renault, Fiat et d'autres aussi. Mais ce qui interpelle cette année chez Nissan, c’est la façon dont la firme nippone devenue de plus en plus européenne a réussi à influencer Renault à qui elle rafle quelque peu la vedette en annonçant la sortie de cette “Terra” nova, ainsi que l’ouverture d’une nouvelle usine de production de la Leaf au Portugal – après celle déjà en fonctionnement au nord-est du Royaume-Uni – et ce sont surtout ses cibles qui frappent l'imagination et appellent au respect sur le plan stratégique : “99% des consommateurs européens disent aimer les thermiques, mais nous faisons rouler les taxis de New-York et de Londres qui nous ont demandé de leur livrer leur prochaine génération de taxis jaunes à New-York et noirs à Londres”, poursuit Andy Palmer, “parce qu’ils savent que nous sommes les seuls à pouvoir leur proposer un véhicule zéro émission dans les toutes prochaines années”. Le n°2 de Nissan affirme haut et fort qu'il faut amener les publics vers l'éco-conception et la voiture durable, sans attendre d'être plébiscité, sollicité par eux.

Citroën présente un vrai OVNI, aux formes rappellant la navette Discovery (ph CJ MPE-Média)

Tout ça ne signifie pas que les constructeurs français, européens, nord-américains, asiatiques n’ont rien présenté d’intéressant au Mondial de Paris qui ouvre samedi au public. Mais qu’il semble bel et bien que Nissan – l’Alliance Renault-Nissan avec elle – a pris une longueur d’avance en matière d’éco-mobilité, là où les approches constructeurs, matières et choix énergétiques des autres firmes demeurent encore soucieuses de ne pas risquer de froisser les 99% de fans du moteur thermique, de la voiture diesel en acier ou en aluminium à peine inscrit dans la “durabilité”, dans le cycle de vie “du berceau à la tombe”, lequel est en train d’imposer de réelles migrations ou substitutions de matières pour alléger les véhicules, les rendre plus performants et on l’espère, moins chers à l’achat et tout aussi robustes par la suite.

Au bout du compte et après quelques heures de visite, l'impression qui prévaut est qu'il y aura un après Aulnay pour les constructeurs français s'ils parviennent à se rappprocher encore plus de leurs grands fournisseurs d'acier, d'alu, de pièces à HVA, bref, s'ils anticipent assez sur la demande réelle globale pour y répondre avec des véhicules du 21e siècle, en phase avec cette terra nova que tout le monde appelle de ses voeux, même en plein regain de crise chez nous.

Christophe Journet

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