BARCELONE (MPE-Média) – Invité par la Division acier et ferrailles d’acier du Bureau international du recyclage (BIR) M. Ralph Oppenheimer, PDG du groupe de négoce Stemcor basé à Londres est intervenu dans le cadre de la Convention d’automne du BIR à Barcelone sur l’état des marchés globaux des ferrailles. Résumé.

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M. Ralph Oppenheimer, PDG du groupe Stemcor (ph CJ MPE-Média)

Interrogé à ce sujet par MPE-Média, M. Oppenheimer ne pense pas que la fusion du groupe Glencore avec Xstrata incitera le géant suisse à amplifier ses parts de marché dans le négoce des ferrailles d’acier où il est aussi présent, mais plutôt que « ce devrait être une bonne chose pour le marché en général car c’est le rôle des traders de donner de la stabilité aux marchés», nous a répondu cet homme qui est aussi le vice-président d’Eurometal.

Stemcor a négocié 18 Mt d’acier et de matières premières en 2011. « Nous nous sommes historiquement implantés à Hanoï et à Saïgon, au Vietnam, historiquement pour importer puis produire des ronds à béton. Ensuite, il a fallu de la ferraille pour les fours électriques produisant des barres en acier marchands et des rebars », a expliqué M. Oppenheimer.

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Le trader d'acier a mauvaise réputation, explique M. Oppenheimer non sans humour (ph CJ MPE-Média)

« Nous avons commencé à financer nos fournisseurs d’acier en matières premières plutôt qu’en cash. Les prix des ferrailles et ceux des aciers longs sont inextricablement liés. Nous négocions depuis lors près de 1,54 Mt de ferrailles d’acier par an, nos traders étant des intermédiaires directs entre les recycleurs et les aciéristes. C’est la raison pour laquelle le groupe Glencore est aussi très impliqué dans les ferrailles », continue M. Oppenheimer.

S’interrogeant sur le rôle futur des traders en ferrailles sur ce marché, le PDG de Stemcor estime que la conteneurisation de ce marché a ouvert des opportunités uniques aux traders, qui ajoutent une vision logistique et de la négociation de volumes qui fait souvent défaut de part et d’autre dans la filière.

 

La garantie, le plus important

« Le plus important est la garantie qu’ils représentent quant au bon paiement des lots exportés ou importés », précise-t-il, notant que Stemcor passe régulièrement des accords sur ce plan avec ses clients aciéristes, pour qui les traders proposent des contrats de couverture du risque et leur obtiennent des crédits.

« Les bons traders sont dans une culture du service et de l’augmentation de la valeur ajoutée », continue M. Oppenheimer, qui souligne que le prix des scraps d’acier dépend plus de ceux du minerai de fer que de ceux de l’acier, hors variations saisonnières classiques (hausse l’hiver quand la ressource en ferrailles diminue). « La causalité va des prix des ferrailles au prix de l’acier », ajoute-t-il.

Quant aux prévisions de prix des scraps, M. Oppenheimer s’attend à les voir remonter d’environ 50 dollars la tonne dans les deux mois à venir, après avoir touché leur point bas ces derniers temps : « la tendance à l’augmentation des prix des ferrailles devrait continuer dans le long terme, la façon d’utiliser l’acier se faisant plus économe pour produire des aciers plus spécialisés », explique le PDG de Stemcor, graphiques à l’appui : le prix moyen des ferrailles HMS 1 est passé de près de 50$/t. dans les années 1950 pour monter vers les 100$/t. de 1970 à 1990, hésiter encore entre 1990 et 2000, puis exploser littéralemet par la suite jusqu’au seuil de 400$/t. de 2003 à 2012.

Dans la période, la chute de 350$/t. à 210$/t fin 2008 n’aura duré qu’un court moment, les ferrailles d’acier restant à un niveau que la récente baisse n’a pratiquement pas altéré au regards des années passées.

 

Christophe Journet

 

Voir aussi sur :

www.bir.org

www.stemcor.com

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Mis à jour (Jeudi, 20 Octobre 2016 16:06)