PARIS (MPE-Média) – Professeur d’Université et fondateur d’un Institut des Sciences et Techniques de l’Ingénieur à Angers (Maine-et-Loire) bien avant de devenir sénateur et Président de la Commission des Affaires économiques du sénat français, M. Daniel Raoul refuse toute position dogmatique sur l’exploitation éventuelle du gaz de schiste par la France, déclare-t-il à MPE-Média. La Commission qu’il préside avait d’ailleurs confié une mission à l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), organisme composé de députés et de sénateurs, lui demandant de réaliser une étude sur les techniques alternatives à la fracturation hydraulique pour exploiter le gaz de schiste, huit jours avant que le Président Hollande en parle de nouveau à la presse la semaine passée. Entretien.

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La Commission des affaires économiques du Sénat avait en fait envoyé sa saisine à l’OPECST huit jours avant que M. François Hollande évoque le thème des gaz de schiste succintement en conférence de presse en évoquant la recherche de solutions alternatives à la fracturation hydraulique, nous explique ce lundi son Président M. Daniel Raoul, Sénateur PS du Maine-et-Loire.

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M. Daniel Raoul, Pdt de la Commission des Affaires économiques du Sénat, membre du groupe d’étude de l’énergie et du groupe d’études sur l’industrie ((photo SD service presse du Sénat)

« Il n'y a pas que ce qu'a déclaré Michel Rocard voici quelques jours. J’ai été heureux que le Président Hollande en parle, car cela a relancé le débat lorsque nous avons communiqué sur cette décision de commander une nouvelle investigation sur les technologies d’exploration. Il faut que nous sachions de quoi il en retourne exactement avant de prendre la responsabilité d’exclure ou non le recours à cette ressource énergétique », nous déclare M. Raoul, qui dit devoir en rester là pour l’instant sur la question, car ce n’est pas son rôle de « creuser en profondeur chaque dossier, devant privilégier une approche transversale de l’ensemble des sujets qui impactent l’économie française, ce qui est d’ailleurs parfois frustrant ».

Les responsables de l’ OPECST, MM. Christian Bataille ( député PS du Nord) et le Sénateur Jean-Claude Lenoir (Sénateur UMP de l’Orne), ex Pdt du Conseil supérieur de l’énergie, ont été chargés par la Commission des affaires économiques du Sénat de rechercher l’existence de solutions alternatives à la fracturation hydraulique. 

"Il serait regrettable d'interdire toute réflexion et recherche"

« La commission a considéré qu'il serait regrettable d'interdire toute réflexion et recherche permettant la mise au point de technologies alternatives et respectueuses de l'environnement », relevait mercredi dernier le communiqué du Sénat à ce propos.

Interrogé à ce propos, le Président de la Commission des affaires économiques du Sénat M. Daniel Raoul nous confirme que « la décision prise par cette instance l’a été en dehors de toute forme de pression ou d’intérêt » – il se garde d’ailleurs bien à présent de chercher à en savoir plus long lui-même sur ce dossier confié à l’OPECST dont il attend une restitution dans six mois – mais aussi que « les sénateurs membres de la Commission sont partis d’informations crédibles et positives sur l’existence de solutions alternatives à la fracturation hydraulique pour inventorier la réserve. Elles existent et doivent pouvoir être mises en oeuvre, car à ce stade, personne n’a idée de l’importance réelle du gisement de gaz de schiste dont disposerait la France », répond le Sénateur Raoul.

"D'autres études existent"

« Le Bureau des Recherches Géologiques et Mnières dispose d’informations, d’autres études existent et doivent être traitées et recoupées. Nous voulons savoir quels sont les chiffres des volumes réels de gaz et d’huile de schiste dont disposerait la France dans son sous-sol avant de nous engager afin de déterminer les retombées exactes pour notre pays, dans la durée. La commission a été unanime : bien sûr, il faut le faire. Nous avons la même position sur les PGM. Il faut d’abord faire progresser ces recherches, et après on voit », poursuit-il, faisant le paralèlle entre la question du danger de l’exploitation des gaz de schiste et celle des plantes génétiquement modifiées, qui provoquent le même type de clivage dans l’opinion publique que les gaz de roche, entre partisans d’une approche raisonnée de la science et de ses applications et opposants déterminés dans leur refus par des études présentées comme étant exactes, mais qui sont souvent partielles et donc partiales.

« La balle est à présent dans le camp de l’Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques. Ils vont faire ce travail d’investigation et nous remettre un rapport en 2013 à partir duquel une position plus claire pourra être arrêtée en connaissance de cause », conclut M. Daniel Raoul, avant de se plonger dans une étude transversale européenne sur le droit des marchés publics.

Rapporté par Christophe Journet

Plus de détails sur:

www.senat.fr/commission/affaires_economiques

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Mis à jour (Lundi, 24 Octobre 2016 16:46)